Système de projection des professions au Canada (SPPC)
L'offre de main-d'oeuvre (2022-2031)
L’exercice 2022 du SPPC utilise la version 2016 de la classification nationale des professions (CNP). La CNP 2016 compte 500 professions. Toutefois, plusieurs d’entre elles sont petites en termes d’emploi. Ces professions ont été rassemblées dans des regroupements plus grands en prenant compte des tâches spécifiques à chacune d’entre elles. En regroupant ainsi les petites professions aux tâches similaires, 293 regroupements de professions sont obtenus. Les professions ayant été regroupées sont identifiées par un astérisque(*).
Bien que le CNP dispose déjà d'une version plus récente (2021), les données utilisées pour l’exercice 2022 n'étaient disponibles que dans la version 2016 du CNP au moment de l'élaboration des projections.
Pour de plus amples renseignements sur les 293 regroupements professionnels utilisés par le SPPC, veuillez visiter le : Regroupements professionnels du SPPC
L’offre de main-d'oeuvre comprend trois groupes: les sortants du système scolaire, les immigrants récents et les autres types de chercheurs d’emploi
- Les sortants scolaires comprennent les personnes qui quittent un programme scolaire à temps plein (soit parce qu’ils sont diplômés, soit parce qu’ils ont décroché) et qui participent au marché du travail. On leur attribue leur plus haut niveau d’éducation complété. Par exemple, une personne ayant décroché de ses études post-secondaires sera considéré comme un diplômé du secondaire.
- Les nouveaux immigrants sont ceux qui entrent à chaque année au Canada (quel que soit la classe d’immigrants) en tant que résidents permanents et qui participent au marché du travail.
- La catégorie des autres types de chercheurs d’emploi comprend :
- La mobilité nette qui correspond aux personnes changeant de profession sans quitter le marché du travail.
- Les rentrants nets qui correspondent aux personnes qui avaient précédemment quitté le marché du travail et qui le réintègrent.
- Les étudiants à la recherche de travail alors qu’ils fréquentent un établissement d’enseignement.
Ces deux composantes (les rentrants nets et les étudiants) ont un impact négligeable sur les résultat si bien qu’ils seront évacués de l’analyse. Plus particulièrement, les étudiants ne sont pas inclus dans l’analyse, bien qu’ils représentent un nombre significatif de travailleurs dans la population active, car leur nombre devrait demeurer relativement stable (c’est-à-dire le nombre d’étudiants à la recherche d’un emploi au cours de la période de 2022 à 2031 ne devrait être que légèrement supérieur au nombre au cours de la dernière décennie). Les rentrants nets et les travailleurs étudiants sont regroupés dans la catégorie "autres".
Les chercheurs d’emploi provenant du système scolaire (Sortants scolaires)
Le nombre de sortants scolaires qui intégreront le marché du travail devrait augmenter sur la période 2022-2031, particulièrement au niveau des études post-secondaires (EPS) (voir la Figure 1).
Figure 1 : Nombre de sortants par niveau de scolarité, 1991-2031
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 1 : Nombre de sortants par niveau de scolarité, 1991-2031
Figure 1 montre que, durant la période 2012-2021, le nombre de sortants scolaires était en moyenne de 454 000 par année.Pour la période 2022-2031, on projette que ce nombre sera de 548 000 par année. Plus particulièrement, au cours de la période de projection :
- le nombre de sortants scolaires ayant un diplôme collégial ou universitaire devrait augmenter respectivement de 1,4 % et 1,2 % annuellement;
- le nombre de sortants scolaires ayant un diplôme d’études secondaires devrait diminuer de 3,1 % annuellement;
- le nombre de jeunes n'ayant pas terminé leurs études secondaires devrait rester très faible et continuer à représenter moins de 1,5 % de l'ensemble des sortants scolaires.
Au cours de la période de projection 2022-2031, le vieillissement de la population continuera à être un enjeu important pour le marché du travail canadien. La part de la population âgée de 20 à 29 ans dans la population en âge de travailler (15 à 64 ans) devrait s'établir à 19,7 %, soit la plus faible moyenne décennale depuis 1971 (voir la Figure 2).
Figure 2 : Population âgée de 15 à 19 ans et de 20 à 29 ans et leur part respective dans la population en âge de travailler (15-64 ans), 1991-2031
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 2 : Population âgée de 15 à 19 ans et de 20 à 29 ans et leur part respective dans la population en âge de travailler (15-64 ans), 1991-2031
Par contre, la population annuelle moyenne âgée de 20 à 29 ans sera 5,2 % plus élevée au cours de la période de projection (2022-2031) que durant les dix années précédentes (2012-2021). Puisqu’il s’agit de la population source des sortants scolaires détenant un diplôme d’études post-secondaires, le nombre de chercheurs d’emploi détenant un tel diplôme devrait également être plus élevé au cours de la période de projection.
La population annuelle moyenne âgée de 15 à 19 ans devrait atteindre environ 2 372 000 sur la période de projection, soit une hausse de 12,3 % par rapport aux dix années précédentes, largement attribuable à un afflux plus important de familles immigrantes avec de jeunes enfants. Bien que ce groupe d'âge soit la population source des jeunes ayant terminé ou non leurs études secondaires, la plupart d'entre eux devraient poursuivre leurs études et s'inscrire aux études supérieures, ce qui limitera la croissance de ceux qui ne détiennent qu'un diplôme d'études secondaires.
La Figure 3 montre le nombre d’inscriptions par niveau d’études entre 1991 et 2031
Figure 3 : Nombre d’inscriptions par niveau d’études, 1991-2031
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 3 : Nombre d’inscriptions par niveau d’études, 1991-2031
Au cours de la période 2012-2021, le nombre d'inscriptions chez les femmes a augmenté pour l’ensemble des niveaux de l'enseignement supérieur, mais à un rythme plus lent que celui des hommes à l’exception des niveaux maîtrise et doctorat, les inscriptions augmentant le moins au niveau collégial (7 % pour les femmes contre 9 % pour les hommes), puis au niveau du baccalauréat (14 % contre 15 %), et le plus aux niveaux de la maîtrise et du doctorat (32 % contre 21 %).
En raison d'une plus grande population de jeunes, le niveau d'inscriptions aux programmes d'EPS devrait augmenter de 11,2 % au cours de la période 2022-2031 (passant de 1,44 million en 2021 à 1,65 million en 2031). Plus particulièrement, le nombre d’inscriptions :
- dans les programmes collégiaux devrait augmenter de 11,3 % au cours de la période de projection, passant de 473 000 en 2021 à 543 000 en 2031;
- au baccalauréat et aux programmes de premier grade professionnel devrait augmenter de 11,9 %, passant de 847 000 en 2021 à 977 000 en 2031;
- aux programmes universitaires de 2e et 3e cycles (maîtrise et Ph. D.) devrait augmenter de 4,2 %, passant de 125 000 en 2021 à 133 000 en 2031.
Les tendances dans le nombre d’inscriptions par genre n’ont pas été projetées.
L’augmentation des taux d’inscription se traduira par une hausse du nombre de détenteurs de diplômes d’EPS, à la fois chez les sortants de niveau collégial (la Figure 4) que chez les détenteurs d’un diplôme universitaire (la Figure 5).
Figure 4 : Sortants scolaires détenteurs d’un diplôme de niveau collégial, 1991-2031
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 4 : Sortants scolaires détenteurs d’un diplôme de niveau collégial, 1991-2031
La population âgée de 18 à 24 ans (la population source pour les personnes ayant quitté l'école avec un diplôme collégial) n'a pas augmenté de manière significative ces dernières années, mais cette tendance ne devrait pas se poursuivre car cette population source devrait croître de manière significative au cours de la période de projection. Cette population source devrait compter 589 000 personnes de plus en 2031 qu'en 2021. En conséquence, le nombre de sortants scolaires avec une formation collégiale continuera d’augmenter, passant de 189 000 en 2021 à 216 000 en 2031, soit une hausse de 14,8 %. Cela s'explique par l'augmentation de la population des jeunes, dont plusieurs seront attirés par les bonnes conditions du marché du travail pour les personnes ayant ce niveau de scolarité.
Figure 5 : Sortants scolaires détenteurs d’un diplôme de niveau universitaire, 1991-2031
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 5 : Sortants scolaires détenteurs d’un diplôme de niveau universitaire, 1991-2031
Pendant plus de 40 ans, le nombre de sortants scolaires munis d’un diplôme universitaire a augmenté de façon continue, principalement en raison des salaires élevés et des meilleures conditions du marché du travail pour les individus détenant ce niveau d'éducation. Il est important de noter que la récession de 2008-2009 a eu un impact positif sur les inscriptions aux programmes universitaires, ce qui a entraîné une augmentation à court terme du nombre de diplômés universitaires et de sortants scolaires entre 2010 et 2017.
Le nombre de sortants de niveau universitaire devrait augmenter en raison de la hausse de la population source pour ce groupe (étudiants diplômés du niveau secondaire âgés de 18 à 34 ans) et des taux d’inscription qui demeurent élevés. Cette catégorie de sortants scolaires devraient croître de 12,5 % au cours des dix prochaines années, passant de 261 000 en 2021 à 294 000 en 2031. Les conditions favorables sur le marché du travail et les primes de revenu plus élevées pour les individus ayant atteint ce niveau d'éducation expliquent la poursuite de cette tendance à la hausse (voir la Figure 6).
Malgré la hausse anticipée de la population chez les 15-19 ans, l’augmentation des taux d’inscription dans les études post-secondaires viendra limiter la croissance du nombre de sortants scolaires détenant seulement un diplôme d’études secondaires (ou moins). La Figure 7 montre les sortants scolaires détenteurs d’un diplôme d’études secondaires et décrocheurs entre 1991 et 2031
Figure 6 : Sortants scolaires détenteurs d’un diplôme d’études secondaires et décrocheurs, 1991-2031
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 6 : Sortants scolaires détenteurs d’un diplôme d’études secondaires et décrocheurs, 1991-2031
Le nombre de sortants scolaires détenant seulement un diplôme d’études secondaires est en baisse depuis le début des années 2000, car leur population d'origine (les jeunes de 15 à 19 ans) a connu une croissance plutôt modeste et qu’une plus grande proportion de diplômés secondaires poursuivent leurs études au niveau postsecondaire. Malgré une augmentation du nombre de jeunes âgés de 15 à 19 ans au cours des dix prochaines années, le nombre de gradués qui auront seulement complété des études secondaires devrait continuer à diminuer étant donné que davantage de diplômés secondaires devraient poursuivre leurs études et s'inscrire à l'enseignement supérieur. En conséquent, le nombre de personnes n'ayant complété que des études secondaires devrait diminuer pour atteindre un nombre annuel moyen de 54 000 sur la période 2022-2031 comparativement à 66 000 sur la période 2022-2031. Le nombre de jeunes n'ayant pas terminé leurs études secondaires devrait demeurer très faible, avec une moyenne annuelle de 7 400 sur la période de projection. Malgré une augmentation de la population d'origine des jeunes âgés de 15 à 19 ans, les faibles salaires, les mauvaises conditions de travail et les possibilités limitées sur le marché du travail pour les personnes ne détenant pas au moins un diplôme d'études secondaires feront que la majorité des jeunes obtiendront au minimum un diplôme d'études secondaires, et un nombre croissant d'entre eux termineront leurs études avec un certain niveau d'études postsecondaires (voir la Figure 7.
Figure 7 : Distribution historique et projetée des sortants scolaires par niveau d’éducation
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 7 : Distribution historique et projetée des sortants scolaires par niveau d’éducation
La Figure 7 montre que, selon les projections, la proportion de sortants scolaires canadiens détenant des études post-secondaires (EPS), laquelle est déjà élevée, devrait continuer de croître au cours de la période de projection.
Les sortants scolaires de niveau collégial ou universitaire représentaient 84,0 % de l’ensemble des sortants scolaires au cours de la période 2012-2031 (3.81 millions comparativement à 730 000 pour les sortants scolaires ayant un niveau d’études moins élevé). Cette proportion devrait atteindre 88,8 % (soit 4,86 millions sortants de niveau EPS) sur la période 2022-2031, en raison de la forte augmentation anticipée dans la proportion de sortants scolaires munis d’un diplôme collégial ou universitaire.
Sur la période de projection, seulement 614 000 sortants scolaires devraient entrer sur le marché du travail sans avoir entrepris d'études supérieures. Le nombre total de jeunes n'ayant pas terminé leurs études secondaires devrait augmenter légèrement, passant de 69 000 sur la période 2012-2021 à 74 000 sur la période 2022-2031, représentant seulement 1,4 % de l’ensemble des sortants scolaires sur la période de projection. Toutefois, le nombre total de ceux qui n'ont complété que des études secondaires ou entrepris des études postsecondaires partielles devrait diminuer d'environ 17,9 %, passant de 658 000 sur la période 2012-2021 à 539 000 sur la période 2022-2031.
Figure 8 : Proportion de la population active (15 ans et plus) ayant fait des études post-secondaires, 1991 - 2031
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 8 : Proportion de la population active (15 ans et plus) ayant fait des études post-secondaires, 1990 - 2028
Plus spécifiquement, on anticipe que le niveau de scolarité de la main-d'oeuvre canadienne devrait donc continuer à augmenter. En fait, la part de la population active ayant complété des études post-secondaires devrait atteindre 73,0 % en 2031, alors qu’elle était de 68,7 % en 2021. Toutefois, comme l’écart entre les niveaux de scolarité des plus jeunes et des plus vieilles cohortes diminue, l’accroissement de la part des travailleurs ayant complété des études post-secondaires devrait se faire moins rapidement qu’au cours de la décennie précédente alors qu’elle avait augmenté de 8,4 points de pourcentage, passant de 60,3 % en 2011 à 68,7 % en 2021.
Plus spécifiquement, on anticipe que la croissance de la population active sera la plus élevée parmi les sortants scolaires détenant des études universitaires (2,9 % de taux de croissance moyen par année pour la période de 2022 à 2031) et les sortants scolaires détenant des études collégiales (0,6 % de taux de croissance moyen par année).
En ce qui concerne les participants à la population active sans formation postsecondaire, comme leur représentation au sein de la population active diminuera légèrement, leur nombre total devrait stagner et commence à diminuer. La taille de la population active pour les individus ayant seulement complété des études secondaires devrait augmenter au cours de la prochaine décennie à un taux annuel moyen de seulement 0,1 %, alors que celle n'ayant pas complété d'études secondaires devrait diminuer à un taux annuel moyen de 1,7 %.
Figure 9 : Distribution des sortants scolaires par niveau d’éducation habituellement requis*Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC Version texte de la Figure 9 : Distribution des sortants scolaires par niveau d’éducation habituellement requis |
Figure 10 : Distribution des sortants scolaires par niveau d’éducation pour la période de projectionSource : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC Version texte de la Figure 10 : Distribution des sortants scolaires par niveau d’éducation pour la période de projection |
*Remarque : dans la CNP, toutes les professions correspondent à l'un des cinq niveaux de compétences. Le niveau de compétence A comprend les professions qui requièrent habituellement des études universitaires; le niveau de compétence B requière habituellement des études collégiales, une formation spécialisée ou une formation en apprentissage; le niveau de compétence C requière habituellement des études secondaires et/ou une formation spécifique à la profession; et le niveau de compétence D ne requière habituellement qu'une formation en cours d'emploi. Le dernier niveau de compétence est le niveau de compétence 0, qui comprend toutes les professions de gestion pour lesquelles différents niveaux d'éducation peuvent être requis, mais celui-ci est généralement regroupé avec les niveaux de compétence A et B et considéré comme hautement qualifié.
Les sortants scolaires sont estimés selon leur plus haut niveau d'éducation atteint et sont ensuite répartis entre les professions en fonction des schémas historiques des sortants scolaires ayant le même niveau d'éducation.
Bien qu’on anticipe que les sortants scolaires canadiens soient plus éduqués (88,8 % ayant fait des études supérieures), seulement 67,7 % d'entre eux devraient travailler dans des professions de gestion ou des professions qui requièrent habituellement des études supérieures. Cela implique un degré de non-appariement relativement élevé entre l'éducation et la profession chez les récents diplômés de l'enseignement supérieur lorsqu’ils terminent leurs études. En d'autres termes, une grande partie des sortants scolaires détenant un diplôme d'enseignement postsecondaire entrent sur le marché du travail pour occuper des postes qui requièrent généralement un niveau d'éducation moins élevé (surqualification).
Ce non-appariement représente, sur la période de projection, une augmentation par rapport à la décennie précédente.
Cette situation peut être en partie transitoire, car les nouveaux diplômés ont besoin de temps pour s'intégrer pleinement à la population active et à une profession correspondant à leur formation. Ils peuvent, dans un premier temps, se retrouver dans des professions moins qualifiées lorsqu'ils entrent sur le marché du travail. Par la suite, toutefois, ces nouveaux diplômés peuvent rechercher et occuper des emplois qui correspondent davantage à leurs qualifications (il est à noter que ce facteur est pris en compte dans le SPPC par la composante mobilité interprofessionnelle).
Au niveau des professions, se fondant sur l’expérience passée, les sortants scolaires devraient être concentrer dans les professions ayant un grand nombre d’emploi. Plusieurs d’entre elles se concentre dans la vente et des services. Le tableau 1 montre les 10 professions dans lesquelles le plus grand nombre de sortants scolaires chercheront du travail au cours de la période 2022 à 2031.
CNP | Professions | Part du total des sortants scolaires | Part en % des sortants scolaires dans l’emploi de 2021 | Taille de l'emploi (% de l'emploi total de 2021) |
---|---|---|---|---|
6421 | Vendeurs/vendeuses - commerce de détail | 3,5 % | 3,6 % | 2,8 % |
3012 | Infirmiers autorisés/infirmières autorisées et infirmiers psychiatriques autorisés/infirmières psychiatriques autorisées | 2,9 % | 4,8 % | 1,7 % |
4032 | Enseignants/enseignantes aux niveau primaire et préscolaire | 2,4 % | 3,7 % | 1,9 % |
6711 | Serveurs/serveuses au comptoir, aides de cuisine et personnel de soutien assimilé | 2,0 % | 3,2 % | 1,8 % |
2171 | Analystes et consultants/consultantes en informatique | 1,9 % | 3,6 % | 1,5 % |
1123 | Professionnels/professionnelles en publicité, en marketing et en relations publiques | 1,7 % | 4,7 % | 1,1 % |
2174 | Programmeurs/programmeuses et développeurs/développeuses en médias interactifs | 1,7 % | 4,2 % | 1,2 % |
3413/3414* | Aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires & Autre personnel de soutien des services de santé | 1,7 % | 2,7 % | 1,1 % |
6611 | Caissiers/caissières | 1,6 % | 2,7 % | 1,7 % |
1111 | Vérificateurs/vérificatrices et comptables | 1,5 % | 3,8 % | 1,2 % |
Note 1 : Les professions avec un astérisk sont un regroupement de professions à 4 chiffres (incluant les professions à 3 chiffres qui sont considérées comme des groupes de professions à 4 chiffres).
Note 2: Professions qui employaient plus de 50% de femmes en 2021.
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Les professions pour lesquelles un grand nombre de sortants scolaires chercheront un emploi sont généralement celles ayant le plus grand nombre de travailleurs. Sur les dix professions où l’on anticipe le plus grand nombre de sortants scolaires, quatre sont reliées à la vente et aux services (10 parmi les 20 premières). Cela peut s'expliquer en partie par des exigences moins élevées en termes de compétences pour ce groupe de professions, mais aussi par leur taille relativement plus importante en termes d’emploi (donc plus d’opportunités d’embauche).
La forte demande pour les services informatiques a entraîné une augmentation du nombre de personnes s'inscrivant à des programmes liés aux technologies de l'information et obtenant un diplôme dans ce domaine. Cela explique les deux professions liées aux TIC (CNP 2171 et 2174) qui figurent parmi les 10 professions comptant le plus grand nombre de sortants scolaires.
Enfin, les femmes représentaient plus de 50 % de l'emploi dans 8 de ces 10 professions en 2021.
Les chercheurs d’emploi provenant de l’immigration (Immigrants récents)
Selon la projection, l’immigration annuelle représentera une part relativement plus élevée de la population comparativement aux décennies précédentes, basée sur les objectifs officiels d’immigration fixés par le gouvernement fédéral canadien pour les prochaines années. La Figure 11 montre le taux d'immigration annuel et le nombre d'immigrants annuel (historiques et projetés) pour la période de 1999 à 2031.
Figure 11 : Nombre et taux d’immigrants récents, 1999-2031
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 11 : Nombre et taux d’immigrants récents, 1999-2031
La Figure 11 montre que le taux d'immigration moyen se situait environ à 7,6 pour 1 000 personnes au Canada, soit 0,76 %. Sur la période 2012-2021, cela représentait une moyenne de 276 000 nouveaux immigrants entrant au Canada à chaque année (de juillet à juin de chaque année). Toutefois, seulement une fraction de ces immigrants sont entrés sur le marché du travail après leur arrivée au Canada car ce nombre comprend les enfants et les adultes qui peuvent ou non avoir rejoint la population active. En effet, les nouveaux immigrants qui sont effectivement entrés sur le marché du travail représentaient plutôt une moyenne de 136 600 nouveaux entrants par année.
Après une baisse significative du nombre de nouveaux immigrants pendant la pandémie, les nouvelles politiques d'immigration visent à accueillir un nombre beaucoup plus important d'immigrants que par le passé. Cela se traduira par un taux d'immigration annuel moyen d'environ 1,1 % au cours de la période de projection. Par conséquent, 4,5 millions de nouveaux immigrants devraient rejoindre la population canadienne au cours de la période de projection de 10 ans.
La figure 12 montre la croissance de la population par composantes: croissance naturelle (naissances mons décès) et immigration nette (immigration moins émigration) pour les périodes 2022-2011, 2012-2021 et 2022-2031
La croissance démographique annuelle moyenne devrait être d'environ 482 000 par année sur la période 2022-2031, contre 391 000 au cours des dix années précédentes.
Figure 12 : Croissance de la population par composante démographique, moyennes annuelles
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 12 : Croissance de la population par composante démographique, moyennes annuelles
La Figure 12 montre que La part de la croissance de la population provenant de l'immigration nette (immigration moins émigration) devrait atteindre 89 % sur la période 2022-2031, comparativement à 73 % pour la période 2012-2021 et 62 % pour la période 2002-2011.Cela est dû à la fois à une augmentation de l'immigration nette elle-même et à un ralentissement de l'accroissement naturel de la population (naissances moins décès).
La figure 13 montre la contribution annuelle moyenne des nouveaux immigrants et de l’offre de main-d'œuvre domestique à la croissance de la main-d'œuvre pour les périodes 2001-2011, 2012-2032 et 2022-2031. La contribution des nouveaux immigrants à la main d'oeuvre en rouge et la contribution domestique en bleu. L’immigration devrait représenter une part beaucoup plus importante de la croissance de la population active sur la période de projection, comparativement aux 20 dernières années.
Figure 13 : Contribution des nouveaux immigrants et de l’offre de main-d'oeuvre domestique à la croissance de la population active : moyennes annuelles
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Version texte de la Figure 13 : Contribution des nouveaux immigrants et de l’offre de main-d’œuvre domestique à la croissance de la population active : moyennes annuelles
La projection montre une légère augmentation de la croissance nette de la population active au cours de la période 2022-2031. Ceci est la conséquence d'une forte hausse de l'immigration par rapport à la période historique. En outre, cela permettra de contrebalancer les pressions démographiques exercées sur la main-d'œuvre par la vague actuelle de baby-boomers qui partent à la retraite.
Sans l'immigration, la croissance de la population active canadienne serait faible, voire nulle, au cours de la prochaine décennie. En raison du ralentissement des sources domestiques de croissance, les nouveaux immigrants devraient représenter environ 96 % de la croissance annuelle moyenne nette de la population active sur la période de projection, contre 76 % au cours des dix années précédentes. En fait, à partir de 2026, l'immigration devrait représenter 100 % de la croissance nette de la population active.
Bien que l'immigration soit la principale source de croissance nette de la population active, cela ne signifie pas qu’elle sera la principale source de nouveaux arrivants sur le marché du travail canadien. Les sortants scolaires demeureront la principale source de nouveaux chercheurs d'emploi (voir la figure 15).
Au niveaux professionel, dans la projection, l'immigration annuelle est répartie entre les professions en fonction du niveau de répartition des immigrants récents (ceux admis entre 2011 et 2015) observé lors du recensement de 2016 et de la variation de l'emploi dans le temps obtenue à partir de l'enquête sur la population active (EPA) pour la période 2006-2021*. Les politiques d'immigration passées ou futures qui pourraient potentiellement modifier cette répartition, comme le récent programme d'entrée express, ne sont pas explicitement prises en compte dans la projection. Toutefois, elles sont implicitement incluses dans les taux d’activité obtenus à partir de l'EPA.
Au cours de la période de projection, on anticipe que les professions pour lesquelles le plus grand nombre de nouveaux immigrants chercheront du travail seront principalement concentrées dans la vente et les services, car les exigences en matière de compétences sont moins élevées dans ce groupe de professions. Cela peut s'expliquer par deux raisons :
- les titres de compétences dans certains domaines pourraient ne pas être bien reconnus au Canada; et
- certaines professions hautement qualifiées pourraient exiger une expérience de travail au Canada.
Notez qu'une profession se trouve dans le domaine des technologies de l'information (TI) (analystes et consultants en systèmes d'information). Les compétences généralement requises pour travailler dans les professions liées aux TI ont tendance à être plus mondialisées et moins réglementées au Canada. Par conséquent, les entreprises canadiennes peuvent plus facilement reconnaître les titres de compétences étrangers et accéder à un plus grand bassin de main-d'oeuvre.
CNP | Professions | Nouveaux Immigrants | Pourcentage de l’emploi en 2021 |
---|---|---|---|
6711 | Serveurs/serveuses au comptoir, aides de cuisine et personnel de soutien assimilé | 105 800 | 31,3 % |
6421 | Vendeurs/vendeuses - commerce de détail | 72 800 | 13,8 % |
6731 | Préposés/préposées à l’entretien ménager et au nettoyage - travaux légers | 66 100 | 31,0 % |
3413/3414* | Aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires & Autre personnel de soutien des services de santé | 64 400 | 18,5 % |
6322 | Cuisiniers/cuisinières | 55 100 | 33,7 % |
6611 | Caissiers/caissières | 53 200 | 16,7 % |
2171 | Analystes et consultants/consultantes en informatique | 47 700 | 16,6 % |
0621 | Directeurs/directrices - commerce de détail et de gros | 45 200 | 14,9 % |
7511 | Conducteurs/conductrices de camions de transport | 40 900 | 13,0 % |
4411 | Gardiens/gardiennes d’enfants en milieu familial | 40 100 | 165,0 % |
Note 1 : Les professions avec un astérisk sont un regroupement de professions à 4 chiffres (incluant les professions à 3 chiffres qui sont considérées comme des groupes de professions à 4 chiffres).
Note 2: Professions qui employaient plus de 50% de femmes en 2021.
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Les nouveaux immigrants représentent une source très importante de chercheurs d'emploi pour de nombreuses professions, telles que les gardiens/gardiennes d'enfants en milieu familial et plusieurs professions liées à l'industrie de la fabrication. Seulement trois des dix professions pour lesquelles on anticipe la plus forte proportion de nouveaux immigrants sont des professions exigeant des études postsecondaires. Une d'entre elles est un métier de la construction, une autre est liée à la vente au détail/aux services de l’alimentation et une autre est une profession reliée à la gestion. Dans trois de ces professions, la majorité des travailleurs en 2021 étaient des femmes.
CNP | Professions | Nouveaux Immigrants | Pourcentage de l’emploi en 2021 |
---|---|---|---|
4411 | Gardiens/gardiennes d’enfants en milieu familial | 40 400 | 165,0 % |
9616* | Manoeuvres des produits du textile et Autres manoeuvres des services de transformation, de fabrication et d’utilité publique | 30 700 | 144,8 % |
9617* | Manoeuvres dans la transformation des aliments et des boissons; Manoeuvres dans la transformation du poisson et des fruits de mer | 37 100 | 87,1 % |
7272 | Ébénistes | 3 100 | 86,1 % |
9462 | Bouchers industriels/bouchères industrielles, dépeceurs-découpeurs/dépeceuses-découpeuses de viande, préparateurs/préparatrices de volaille et personnel assimilé | 9 500 | 47,7 % |
8611 | Manœuvres à la récolte; Manœuvres de l'aquaculture et de la mariculture; Manœuvres de l'exploitation forestière | 3 600 | 46,8 % |
4412 | Travailleurs/travailleuses des services sociaux et communautaires | 30 700 | 45,8 % |
0601 | Directeurs/directrices des ventes corporatives | 7 400 | 45,4 % |
9441* | Opérateurs/opératrices de machines et travailleurs/travailleuses de traitement des fibres et des fils textiles, du cuir et des peaux; Tisseurs/tisseuses, tricoteurs/tricoteuses et autres opérateurs/opératrices de machines textiles; Coupeurs/coupeuses de tissu, de fourrure et de cuir; Contrôleurs/contrôleuses et trieurs/trieuses dans la fabrication de produits textiles, de tissus, de fourrure et de cuir | 2 300 | 44,2 % |
6332 | Boulangers-pâtissiers/boulangères-pâtissières | 13 200 | 43,6 % |
Note 1 : Les professions avec un astérisk sont un regroupement de professions à 4 chiffres (incluant les professions à 3 chiffres qui sont considérées comme des groupes de professions à 4 chiffres).
Note 2: Professions qui employaient plus de 50% de femmes en 2021.
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
D'un autre côté, le tableau 4 montre les 10 professions dans lesquelles le plus petit nombre de nouveaux immigrants chercheront un emploi au cours de la périod 2022 à 2031.
CNP | Professions | Nouveaux Immigrants | Pourcentage de l’emploi en 2021 |
---|---|---|---|
4215 | Instructeurs/instructrices pour personnes ayant une déficience | 400 | 5,3 % |
8220* | Entrepreneurs/entrepreneuses et surveillants/surveillantes de l’exploitation des mines, du pétrole, et du gaz | 400 | 1,6 % |
8420* | Travailleurs de l’exploitation forestière | 400 | 5,4 % |
7360* | Travailleurs des opérations du transport ferroviaire | 200 | 1,6 % |
7203* | Entrepreneurs/entrepreneuses et contremaîtres/contremaîtresses en tuyauterie | 200 | 0,6 % |
8231 | Mineurs/mineuses d’extraction et de préparation, mines souterraines | 100 | 0,6 % |
8260* | Capitaines de bateaux de pêche et pêcheurs/pêcheuses | 100 | 1,0 % |
8241 | Conducteurs/conductrices de machines d’abattage d’arbres | 100 | 0,7 % |
8211 | Surveillants/surveillantes de l’exploitation forestière | 100 | 0,7 % |
8440* | Autres travailleurs de la pêche, du trappage et de la chasse | 50 | 0,7 % |
Note 1 : Les professions avec un astérisk sont un regroupement de professions à 4 chiffres (incluant les professions à 3 chiffres qui sont considérées comme des groupes de professions à 4 chiffres).
Note 2: Professions qui employaient plus de 50% de femmes en 2018.
Source : Statistics Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC
Les professions pour lesquelles on projette le plus faible nombre de nouveaux immigrants sont principalement celles liées aux métiers et aux industries primaires. Cela peut s'expliquer par les facteurs suivants :
- l'activité primaire se situe principalement dans les zones rurales et les immigrants ont tendance à s'installer dans les grands centres urbains ;
- certaines de ces professions sont de petites tailles en termes d'emploi ; et
- plusieurs de ces professions sont saisonnières et offrent moins de possibilités d'emploi à longueur d'année.
Une seule de ces professions employait plus de 50 % des femmes en 2021.
Les chercheurs d’emploi provenant de la mobilité interprofessionnelle (Travailleurs en mouvements interprofessionnel)
Les flux nets ne prennent pas toujours en considération la façon dont les postes dans certaines professions sont comblés. Dans plusieurs professions, les travailleurs provenant d’autres professions représentent une source importante de main-d’œuvre. Les professions perdent certains de leurs travailleurs mais en gagnent de nouveaux provenant d’autres professions. La différence entre le nombre de travailleurs gagnés et perdus se définit par la mobilité nette. Dans les prochaines pages, le terme mobilité est utilisé afin de référer à ce concept de mobilité nette pour une profession (ou un niveau de compétence). Afin de projeter la mobilité nette future, les tendances passées de la mobilité interprofessionnelle sont utilisées en conjonction avec la demande future de main-d’œuvre par profession pour déterminer les progressions naturelles de carrières que pourraient connaître les travailleurs au cours de la période de projection.
Les projections du SPPC prennent en compte deux types de mobilité professionnelle :
- Mobilité verticale : les travailleurs qui changent de niveau de compétence. Deux types sont considérées:
- Mobilité ascendante : les travailleurs ayant gagné de l’expérience sur le marché du travail se dirigent vers des professions nécessitant un niveau de compétence plus élevé ou des postes de gestion.
- Mobilité descendante : les travailleurs qui décident d’occuper des postes moins spécialisés en prévision de leur départ à la retraite ou parce que les salaires sont plus élevés, comme des ingénieurs quittant leur profession pour devenir superviseur dans le secteur du pétrole et du gaz.
- Mobilité horizontale: les travailleurs qui changent de profession mais qui demeurent dans le même niveau de compétence (par exemple: une profession exigeant généralement le même niveau d’éducation).
La figure 14 montre le nombre projeté de travailleurs qui changeront de niveau de compétence et le pourcentage de leur part de l'emploipar type de compétence en 2016 pour la période 2019-2028.
Figure 14 : Nombre de travailleurs qui changeront de niveau de compétence, Projection 2022-2031
Source : EDSC 2022 SPPC Projections.
Version texte de la Figure 14 : Nombre de travailleurs qui changeront de niveau de compétence, Projection 2022-2031
Les professions de la gestion devraient être celles qui connaîtront l’afflux de mobilité nette le plus important puisque les travailleurs spécialisés venus d’autres niveaux de compétence vont pourvoir la plupart des postes de gestion laissés vacants en raison des départ à la retraite de nombreux travailleurs. On projette que plus de 524 000 nouveaux gestionnaires proviendront d’autres niveaux de compétence au cours de la période 2022-2031. La mobilité est la source principale de main-d’œuvre pour les professions de la gestion. Durant la prochaine décennie, le nombre de travailleurs qui seront promus pour devenir gestionnaires devrait être supérieur au nombre de gestionnaires qui quitteront pour une profession non reliée à la gestion.
À l’inverse, on s’attend à ce que la mobilité nette soit négative (-314 000) pour les travailleurs des professions nécessitant des études universitaires. Ceci s’explique par le fait que les travailleurs dans ce niveau de compétence représentent la principale source de main-d’œuvre pour les professions de la gestion. Le nombre important reflète également l'importante sortie de main-d'œuvre dans les professions de gestion en raison de leurs volumes de départs à la retraite, qui créent de nombreuses opportunités d'emploi pour les chercheurs d'emploi potentiels dans d'autres professions.
Les positions laissées vacantes dans le niveau qui requiert habituellement une éducation universitaire seront pourvues soit par des travailleurs surqualifiés occupant des postes nécessitant des niveaux d’éducation inférieurs (qui ont commencé à travailler dans une profession d’un niveau de compétence inférieur avant de se mettre à la recherche d’un nouvel emploi reflétant mieux leur qualifications) ou par des sortants scolaires détenant un diplôme d’études universitaires. Il est aussi possible que ces positions demeurent vacantes s’il y a une pénurie de travailleurs avec les compétences et connaissances requises.
La mobilité nette dans les professions nécessitant des études collégiales devrait être positive (+293 000). De la même manière que les professions exigeant généralement une formation universitaire, plusieurs travailleurs détenant un diplôme collégial commencent à travailler dans des professions plus faiblement qualifiées avant d’accepter un poste de niveau de compétence plus élevé. Cela reflète également le fait qu'environ 504 000 travailleurs en provenance de professions qui ne nécessitent habituellement pas d’éducation post secondaire devraient gravir les échelons au cours de la prochaine décennie.
Total des chercheurs d’emploi
La figure 15 montre les sources des nouveaux chercheurs d’emploi totaux pour les périodes de 2002-2011, 2012-2021 et 2022-2031. Bien qu’on anticipe que l’immigration représentera la majorité de la croissance nette de la population active au cours de la prochaine décennie (voir page 18), les nouveaux immigrants continueront de représenter une proportion relativement faible du nombre total d’individus qui intègrent le marché du travail canadien chaque année (voir la Figure 13), les sortants du système scolaire devraient continuer à représenter la principale source de chercheurs d’emploi au cours de la prochaine décennie. les nouveaux immigrants continueront de représenter une proportion relativement faible du nombre total d’individus qui intègrent le marché du travail canadien chaque année.
Figure 15 : Sources des nouveaux chercheurs d’emploi : Totaux
Source : EDSC 2022 SPPC Projections.
Version texte de la Figure 15 : Sources des nouveaux chercheurs d’emploi : Totaux
En fait, le nombre de jeunes qui sortent du système scolaire canadien (qu’ils soient des décrocheurs ou qu’ils détiennent un diplôme d’études secondaires ou post-secondaires), que l’on appelle communément les sortants scolaires, est beaucoup plus élevé que le nombre de nouveaux immigrants :
- Au cours de la période 2012-2021, on estimait à environ 137 000 le nombre de nouveaux entrants par année sur le marché du travail provenant de l’immigration, alors qu’on estimait à 454 000 le nombre de sortants du système scolaire qui avait intégré le marché du travail annuellement;
- Au cours de la période 2022-2031, les immigrants récents devraient représenter environ 236 000 nouveaux chercheurs d’emploi par année. Le système scolaire devrait en générer, pour sa part, environ 548 000 par année; et
- Ainsi, pour chaque nouvel immigrant qui intègre le marché du travail, il y avait 3,32 sortants scolaires pour la période 2012-2021, comparativement à 2,31 pour la prochaine décennie.
Ainsi, puisque le système scolaire canadien demeurera la principale source de nouveaux chercheurs d’emploi, il sera essentiel de s’assurer que les compétences de ces chercheurs d’emploi reflètent correctement les besoins du marché du travail canadien.
Note : Dans ce graphique, la catégorie « autres » inclut un ensemble de petites composantes mesurant les entrées et sorties relatives au marché du travail pour des raisons telles que le retour sur les bancs d’école ou le retour dans la population active suite à une période d’inactivité, ou encore des étudiants à la recherche d’un emploi tout en étant inscrits à des programmes scolaires. Cette catégorie était négligeable par le passé, mais devrait gagner en importance, et être négative au cours de la période de projection. Le nombre total de chercheurs d'emploi sera réduit d’environ 500 000 (employés et chômeurs), ceux-ci devenant inactifs en raison du découragement ou du départ à la retraite des travailleurs sans emploi. Le résultat de cet exode se traduira par une réduction du nombre de chômeurs de 1,5 million en 2021 à environ 1,15 million en 2031.
La figure 16 montre les Chercheurs d’emploi par niveau d’éducation habituellement requis pendant le période de 2022 à 2031.
Figure 16 : Chercheurs d’emploi par niveau d’éducation habituellement requis, Projection 2022-2031
Source : EDSC 2022 SPPC Projections.
Version texte de la Figure 16 : Chercheurs d’emploi par niveau de compétence, Projection 2022-2031
On projette que 7,4 millions de chercheurs d’emploi (provenant du système scolaire, de l’immigration et d’autres sources) entreront sur le marché du travail au cours de la période 2022-2031. Deux tiers (70,2 %, soit environ 5,2 millions d’individus) de ces chercheurs d’emploi devraient occuper des professions qui exigent généralement une éducation post-secondaire (collégiale ou universitaire) ou des professions de la gestion. Plus précisément,
- plus de la moitié des nouveaux immigrants (52,8 %) devraient chercher du travail dans des professions nécessitant généralement des études post-secondaires ou dans des professions de la gestion;
- bien que 85,9 % des sortants scolaires détiendront une éducation de niveau post-secondaire, seulement 69,9 % d’entre eux devraient effectivement trouver un emploi dans des professions nécessitant un tel niveau d’éducation. Conséquemment, 30,1 % de tous les sortants scolaires détenant une éducation de niveau post-secondaire pourraient se retrouver dans une situation de non-appariement en matière d’emploi;
- la mobilité interprofessionnelle ascendante viendra également ajouter des chercheurs d’emploi pour les professions de la gestion et celles nécessitant habituellement une éducation collégiale. Cette mobilité ascendante est notamment le résultat du mauvais appariement de travailleurs qualifiés ainsi que des promotions vers les professions de la gestion.
On s’attend à ce qu’environ le tiers des chercheurs d’emploi (environ 2,2 millions) cherchent du travail parmi les professions exigeant seulement des études secondaires ou une formation en cours d’emploi.
Parmi les 10 professions pour lesquelles on anticipe les plus grandes parts de nouveaux chercheurs d’emploi, on retrouve des professions qui sont généralement de petite taille ou liées à la gestion, aux services ou à la santé (voir Tableau 5).
CNP | Professions | Emploi en 2021 | Nouveaux chercheurs d’emploi (2022-2031) en % de l’emploi en 2021 |
---|---|---|---|
6522 | Commissaires et agents/agentes de bord | 6 200 | 125,8 % |
7272 | Ébénistes | 3 600 | 105,6 % |
3011* | Coordonnateurs/coordonnatrices et superviseurs/superviseures des soins infirmiers | 34 000 | 75,8 % |
0430* | Directeurs/directrices des services de la protection du public | 4 400 | 100,0 % |
6321 | Chefs | 49 600 | 90,5 % |
0510* | Directeurs/directrices des arts, de la culture, des sports et des loisirs | 11 300 | 77,0 % |
3213 | Technologues en santé animale et techniciens/techniciennes vétérinaires | 23 100 | 74,9 % |
0213 | Gestionnaires des systèmes informatiques | 72 500 | 73,7 % |
3011 | Coordonnateurs/coordonnatrices et superviseurs/superviseures des soins infirmiers | 29 800 | 73,2 % |
0632 | Directeurs/directrices des services d’hébergement | 56 100 | 72,0 % |
6523 | Agents/agentes à la billetterie et aux services aériens; Agents/agentes à la billetterie, représentants/représentantes du service en matière de fret et personnel assimilé dans le transport | 11 300 | 69,0 % |
Note 1 : Les professions avec un astérisk sont un regroupement de professions à 4 chiffres (incluant les professions à 3 chiffres qui sont considérées comme des groupes de professions à 4 chiffres).
Note 2: Professions qui employaient plus de 50% de femmes en 2021.
Source : EDSC 2021 SPPC Projections.
Le Tableau 6 montre que la majorité des professions qui devraient avoir la plus grande proportion de chercheurs d'emploi ont subi des pertes d'emploi pendant la pandémie. Alors que la plupart de ses professions récupèrent les emplois perdus, un nombre important de chercheurs d'emploi devrait aussi cibler ces professions, ce qui se traduit par une proportion très élevée de chercheurs d'emploi relativement à leur niveau d’emploi en 2021. C'est le cas des professions liées au secteur des services et de la vente, par exemple, Commissaires et agents/agentes de bord (CNP 6522); Chefs (CNP 6321); et Agents/agentes à la billetterie et aux services aériens; Agents/agentes à la billetterie, représentants/représentantes du service en matière de fret et personnel assimilé dans le transport (CNP 6523/6524).
Parmi les 10 professions pour lesquelles on anticipe les plus grandes proportions de nouveaux chercheurs d’emploi, quatre d’entre elles se retrouvent dans le domaine de la gestion, où les travailleurs sont généralement plus âgés et plus proches de la retraite. La plupart des travailleurs des professions de la gestion ont travaillé pour gravir les échelons durant leur carrière. Par conséquent, on s'attend à ce qu'une plus grande part de ces travailleurs prennent leur retraite au cours de la période de projection, créant ainsi des postes à pourvoir. Pour ces professions, la mobilité devrait jouer un rôle important quant à la provenance des chercheurs d'emploi, car la majorité des nouveaux cadres sont déjà sur le marché du travail.
CNP | Professions | Emploi en 2021 | Nouveaux chercheurs d'emploi | Nouveaux chercheurs d’emploi en % de l’emploi en 2021 |
---|---|---|---|---|
3413/3414* | Aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires & Autre personnel de soutien des services de santé | 347 400 | 170 100 | 49,0 % |
6421 | Vendeurs/vendeuses - commerce de détail | 527 900 | 168 300 | 31,9 % |
2171 | Analystes et consultants/consultantes en informatique | 288 100 | 157 800 | 54,8 % |
7511 | Conducteurs/conductrices de camions de transport | 315 600 | 144 400 | 45,8 % |
3012 | Infirmiers autorisés/infirmières autorisées et infirmiers psychiatriques autorisés/infirmières psychiatriques autorisées | 327 000 | 143 700 | 43,9 % |
6711* | Serveurs/serveuses au comptoir, aides de cuisine et personnel de soutien assimilé | 337 900 | 137 600 | 40,7 % |
1311 | Techniciens/techniciennes en comptabilité et teneurs/teneuses de livres | 206 500 | 108 000 | 52,3 % |
6731 | Préposés/préposées à l’entretien ménager et au nettoyage - travaux légers | 213 000 | 108 000 | 50,7 % |
4032 | Enseignants/enseignantes aux niveau primaire et préscolaire | 353 600 | 105 700 | 29,9 % |
0621 | Directeurs/directrices - commerce de détail et de gros | 302 600 | 105 700 | 32,7 % |
Note 1 : Les professions avec un astérisk sont un regroupement de professions à 4 chiffres (incluant les professions à 3 chiffres qui sont considérées comme des groupes de professions à 4 chiffres).
Note 2: Professions qui employaient plus de 50% de femmes en 2021.
Source : EDSC 2022 SPPC Projections.
Le classement des 10 professions pour lesquelles on anticipe le plus grand nombre de nouveaux chercheurs d'emploi reflète le fait que la plupart de ces professions sont de taille importante en termes d'emploi. En fait, l'emploi dans ces 10 professions (sur 293 professions) représentait environ 17,1 % de l'emploi total en 2021.
Quatre de ces 10 professions sont liées à la vente et aux services.
Le Tableau 7 montrent que les professions nécessitant habituellement moins d’éducation (c.-à-d. au-dessous du niveau post-secondaire) devraient enregistrer les plus faibles proportions de nouveaux chercheurs d’emploi par rapport à l’emploi en 2021.
CNP | Professions | Emploi en 2021 | Nouveaux chercheurs d’emploi en % de l’emploi en 2021 |
---|---|---|---|
6621 | Préposés/préposées de stations-service | 8 300 | -48,2 % |
8611 | Manœuvres à la récolte; Manœuvres de l'aquaculture et de la mariculture; Manœuvres de l'exploitation forestière | 7 700 | 5,2% |
9614 | Manœuvres dans le traitement des pâtes et papiers et la transformation du bois | 18 100 | 12,2% |
9432* | Opérateurs/opératrices de machines dans les usines de pâte à papier; Opérateurs/opératrices de machines dans la fabrication et la finition du papier; Opérateurs/opératrices de machines à façonner le papier | 19 600 | 13,8% |
8614* | Manœuvres des mines; Manœuvres de forage et d'entretien des puits de pétrole et de gaz, et personnel assimilé | 8 300 | 15,7% |
7610* | Aides de soutien des métiers et manœuvres | 110 700 | 16,2% |
2141* | Ingénieurs/ingénieures d'industrie et de fabrication; Ingénieurs/ingénieures métallurgistes et des matériaux | 25 300 | 16,6% |
2152* | Architectes paysagistes; Urbanistes et planificateurs/planificatrices de l'utilisation des sols; Arpenteurs-géomètres/arpenteuses-géomètres | 15 900 | 17,0% |
8420* | Travailleurs de l'exploitation forestière | 6 700 | 17,9% |
Note 1 : Les professions avec un astérisk sont un regroupement de professions à 4 chiffres (incluant les professions à 3 chiffres qui sont considérées comme des groupes de professions à 4 chiffres).
Note 2: Professions qui employaient plus de 50% de femmes en 2021.
Source : EDSC 2022 SPPC Projections.
Huit des 10 professions pour lesquelles on anticipe les plus faibles ratios de nouveaux chercheurs d'emploi (nombre total de chercheurs d'emploi par rapport à leur emploi respectif en 2021) sont considérées comme des professions exigeant habituellement des études secondaires ou une formation en cours d'emploi. Ces professions sont généralement moins attrayantes pour les chercheurs d'emploi car elles sont souvent moins bien rémunérées, ont des perspectives limitées en termes d'avancement et requière des effort physiques importants.
Les professions qui comptent une proportion négative de chercheurs d'emploi devraient connaître des pertes d'emplois au cours de la période de projection. L'emploi dans ces professions connaît une forte tendance à la baisse depuis 20 ans, ce qui se traduit par un exode massif de travailleurs vers d'autres professions. En d'autres termes, le nombre de travailleurs quittant ces professions à la recherche de meilleures opportunités dépasse le nombre de sortants scolaires et d'immigrants à la recherche d'un emploi.