Système de projection des professions au Canada (SPPC)
Sommaire des résultats (2024-2033)
Notes aux lecteurs
Ce document présente les deux principales étapes du modèle et identifie les déséquilibres du marché du travail (pénurie/surplus) pour 485 professions au niveau national, pour la période 2024-2033.
Changements méthodologiques : Les exercices précédents du SPPC étaient réalisés en utilisant des groupements professionnels (293), au lieu des 485 des 516 professions à 5 chiffres qui existent dans la Classification nationale des professions (CNP) de 2021, comme c'est le cas dans l'exercice actuel. Par conséquent, des comparaisons directes avec les exercices précédents du SPPC ne sont pas recommandées.
Les cibles d’immigration : Les scénarios démographiques et macroéconomiques du SPPC, sous-jacents aux projections professionnelles, ont été complétés au printemps 2024, à un moment où les cibles d'immigration s'élevaient à environ 500 000 pour 2025 et 2026. Cependant, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (CIRC) a considérablement réduit ces cibles d’admissions en octobre 2024, ce qui pourrait avoir des impacts potentiels sur les projections, principalement concentrés à court et moyen terme.
Notamment, ce changement aura un impact sur les projections de la population et de l'offre de main-d'œuvre, ainsi que sur la demande de travail projetée en raison d'une demande agrégée réduite (par exemple, une consommation réduite et des besoins moindres en éducation, etc.).
Comme les changements des volumes d'immigration affectent à la fois la demande et l'offre de main-d'œuvre, le nombre de professions susceptibles de connaître des conditions de pénurie à long terme ne devrait pas changer de manière substantielle par rapport à l'exercice actuel.
Contexte
Le SPPC est une série de modèles développés par EDSC ayant pour but de projeter la demande et l'offre de main-d’œuvre. Il identifie les déséquilibres sur le marché du travail (pénurie/surplus) pour environ 485 des 516 professions (les données ne sont pas suffisamment fiables pour 31 professions) inclues dans la version du 2021 de la Classification nationale de professions (CNP) au niveau national pour le période 2024-2033.
Le processus du SPPC, comporte deux étapes principales:
Étape 1: L'évaluation des conditions récentes du marché du travail (2021-2023).
La méthodologie repose sur l'analyse d'une trentaine d'indicateurs du marché du travail (par exemple, le taux de chômage, la croissance de l'emploi, la croissance et la durée des postes vacants, la proportion de travailleurs qui font des heures supplémentaires, le nombre de bénéficiaires de l'assurance-emploi, etc.) par profession. Des indicateurs significativement différents de la moyenne de l'ensemble des professions et/ou de leur propre moyenne historique indiquent la présence de déséquilibres (pénuries ou surplus).
Étape 2: Projection des flux des ouvertures d'emploi et des chercheurs d'emploi (2024-2033).
Le SPPC projette les flux de nouvelles ouvertures d'emploi (demande de main-d'œuvre issue de la création d'emplois et des besoins de remplacement dus aux départs à la retraite, aux décès en cours d'emploi ou à l'émigration) et de nouveaux chercheurs d'emploi (entrants sur le marché du travail issus du système scolaire, de l'immigration, les réentrants sur le marché du travail et les travailleurs changeant de profession) au cours de la période de projection.
Étape 3: Conditions futures du marché du travail (d'ici 2033)
Les conditions futures sur le marché du travail sont déterminées en combinant l'étape 1 (conditions récentes sur le marché du travail) et l'étape 2 (flux projetés des ouvertures d'emploi et des chercheurs d'emploi). L'étape 1 sert de point de départ et l'étape 2 permet d'évaluer si les conditions identifiées à l'étape 1 persisteront ou changeront au cours de la période de projection.
La CNP 2021 utilise la classification des Formation, études, expérience et responsabilités (FÉER)
L'exercice actuel utilise la CNP 2021, qui est la version la plus à jour de la classification Elle compte 516 professions qui sont classées en fonction de leur Formation, éducation, expérience et responsabilités habituelles (FÉER) comme suit :
- FÉER 0: Professions en gestion
- FÉER 1: Une formation universitaire caractérise habituellement les professions
- FÉER 2: Un diplôme d’études collégiales, un programme d’apprentissage de deux ans ou plus, ou des responsabilités de supervision caractérisent habituellement les professions
- FÉER 3: Un diplôme d’études collégiales, un programme d’apprentissage de deux ans ou moins, ou plus de six mois de formation en cours d’emploi caractérisent habituellement les professions
- FÉER 4: Un diplôme d’études secondaires ou plusieurs semaines de formation en cours d’emploi caractérisent habituellement les professions
- FÉER 5: Une formation en cours d'emploi et aucune exigence scolaire particulière caractérisent habituellement les professions
Étape 1 – Conditions récentes 2021-2023:
Principaux résultats
À la première étape, l'évaluation des conditions récentes a révélé que 109 professions montraient des signes importants ou modérés de pénurie et 12 professions montraient des signes importants ou modérés de surplus pour la période 2021-2023.
Les conditions de pénuries observées récemment étaient principalement concentrées dans les professions liées à la santé, ainsi qu’aux métiers, au transport et à l’exploitation d’équipements.
- Au niveau des catégories CNP FÉER, les signes de pénurie sont concentrés dans les professions nécessitant un diplôme universitaire (niveau FÉER 1) ou un diplôme collégial ou une formation en apprentissage (niveaux FÉER 2 et 3).
- Les quelques conditions de surplus étaient concentrées parmi les professions liées aux arts, à la culture, aux loisirs et aux sports.
Le tableau 1 et le tableau 2 présentent les listes des groupes professionnels affichant des signes importants ou modérés de pénurie au cours de la période 2021-2023.
Caractères gras : Les professions en gras montraient des signes importants de pénurie.
Source: EDSC, Projections 2024 du SPPC
Caractères gras : Les professions en gras montraient des signes importants de surplus.
Étape 2 : projections 2024-2033 - ouvertures d’emploi et chercheurs d'emploi
Ouvertures d’emploi (nouvelle demande de main-d'œuvre) : Un total de 8,1 millions d’ouvertures d’emploi (liés à la croissance économique et aux besoins de remplacement) est prévu pour la période 2024-2033 :
- Environ 2,6 millions devraient être créés en raison de la hausse de l'activité économique (demande d'expansion ou croissance de l'emploi), tandis qu’environ 5,5 millions devraient provenir du remplacement des travailleurs, principalement en raison des départs à la retraite (4,3 millions).
- Par conséquence, la demande de remplacement (principalement attribuable aux départs à la retraite) devrait représenter 68,1 % de toutes les ouvertures d’emploi projetés pour la période 2024-2033.
- Les trois quarts des ouvertures d’emploi projetés se situeront dans des professions qui exigent généralement une formation postsecondaire ou dans des postes de gestion.
Chercheurs d'emploi (nouvelle offre de main-d’œuvre) : Un total de 8,2 millions de chercheurs d'emploi (issus du système scolaire, de l'immigration et d'autres sources) devraient entrer sur le marché du travail au cours de la période de projection. La hausse du nombre d’immigration entraînera une contribution plus importante des chercheurs d’emploi. Néanmoins, les sortants scolaires continueront de représenter la principale source de chercheurs d'emploi. Sur la période de projection :
- Les sortants scolaires représenteront environ 5,9 millions de nouveaux chercheurs d'emploi;
- Les immigrants représenteront environ 2,6 millions de nouveaux chercheurs d'emploi;
- Environ 180 000 individus actifs abandonneront le marché du travail.
Figure 1: Projections des flux d'entrée et de sortie du marché du travail, 2024-2033
Source: Statistique Canada (données historiques) et EDSC, Projections 2024 du SPPC
Figure 1: Projections des flux d'entrée et de sortie du marché du travail, 2024-2033
Étape 3 : projections 2024-2033 – Conditions futures du marché du travail
Plus de 100 professions devraient présenter un risque modéré ou important de faire face à des conditions de pénurie au cours de la période de projection :
- La plupart de ces professions montraient déjà des signes de pénurie au cours de la période 2021-2023 (étape 1). Par exemple, les infirmières et infirmiers autorisés et les infirmières et infirmiers psychiatriques autorisés continueront d’être confrontées à un risque important de pénurie au cours de la période de projection.
- 10 des 109 professions qui montraient des signes de pénurie au cours de la période 2021-2023 (étape 1) devraient revenir à des marchés du travail plus équilibrés à long terme. Par exemple, après avoir montré des signes modérés de pénurie après la pandémie, les superviseurs des services alimentaires devraient revenir à des conditions d’équilibre au cours de la période 2024-2033.
- 4 nouvelles professions devraient être confrontés à un risque de pénurie, avec un nombre de nouvelles ouvertures d’emploi dépassant largement celle des nouveaux chercheurs d’emploi. Par exemple, les directeurs de la construction résidentielle et de la rénovation étaient en équilibre relatif pendant la période 2021-2023, mais devraient être confrontés à un risque de pénurie pendant la période de projection 2024-2033.
- Il est à noter que les professions qui risque d’être confrontées à des conditions de pénurie au cours de la période de projection sont concentrées dans les secteurs de la santé, des sciences naturelles et appliquées, ainsi que dans certains métiers de la construction et des transports.
- Finalement, 17 professions sont considérées comme étant à risque de faire face à des conditions de surplus, principalement dans les secteurs liés aux arts, à la culture, aux loisirs et aux sports.
Les utilisateurs peuvent consulter la liste des professions considérées comme étant à risque de faire face à des conditions de pénuries ou de surplus au cours de la période 2024-2033 dans les tableaux suivants.
Source : ESDC 2024 COPS Projections.
Caractères gras : Les professions en gras présentent des risques importants de faire face à des conditions de pénurie au cours de la période de projection (2024-2033).
Source : EDSC, Projections 2024 du SPPC
Caractères gras : Les professions en gras présentent des risques importants de faire face à des conditions de surplus au cours de la période de projection (2024-2033).
Annexe
Principales hypothèses sous-jacentes aux projections professionnelles
Croissance de la population
Version préliminaire du scénario de projection de croissance démographique modérée de Statistique Canada (mars 2024)
Immigration
Aligné avec les plans cibles d'IRCC pour 2023 : 485 000 en 2024, et 500 000 pour 2025 et 2026. Cela se traduit par un ratio d'environ 11,4 immigrants pour 1 000 habitants, qui reste relativement constant au cours de la période de projection.
Taux d’activité
Projection par âge, niveau d’éducation et sexe: augmentation, mais à un rythme plus lent.
Taux d’activité total (15 ans et plus) : étant donné que la participation au marché du travail diminue avec l’âge, le vieillissement de la population entraîne une diminution du taux d’activité total.
Croissance de l’emploi
À partir d’un taux de chômage relativement faible en 2023, la croissance de l'emploi sera similaire à la croissance de la population active. Les départs massifs à la retraite des baby-boomers continueront de générer des postes vacants, ce qui facilitera la recherche d'emploi pour tout nouveau chômeur, contribuant ainsi à maintenir le taux de chômage bas.
Expansion économique
En ligne avec les projections du budget fédéral 2024 :
- Taux de chômage stable et faible.
- Ralentissement de la croissance économique, mais aucune récession prévue en 2024
- Augmentation du nombre de mises en chantier, mais pas assez importante pour éliminer la pénurie de logements.
- Assouplissement de la politique monétaire à court terme, avec un retour au taux neutre une fois que l'inflation sera revenue à la cible autour de 2024-2025.
Forces structurelles
- Vieillissement de la population
- Automatisation - gains de productivité
- Transition verte - On suppose que le Canada atteindra les objectifs. Toutefois, on suppose également que l'investissement dans la technologie de capture et de stockage du carbone à lui seul ne suffira pas à atteindre l'objectif de 2030, et que des réductions de production seront nécessaires dans certaines industries, notamment l'extraction de pétrole et de gaz.