Système de projection des professions au Canada (SPPC)
Les ouvertures d'emploi (2022-2031)
NOTE : Les projections actuelles du SPPC ont été complétées au printemps 2022, i.e. avant les perspectives de risque d’une éventuelle récession en 2023. Toutefois, les projections du SPPC se concentrent sur les tendances de long terme du marché du travail par industrie et profession plutôt que sur les développements de court terme. Nous anticipons que les tendances de long terme ne soient pas affectées de façon significative par une éventuelle récession, puisque ses impacts devraient être temporaires et de courte durée.
L’exercice 2022 du SPPC utilise la version 2016 de la classification nationale des professions (CNP).
La CNP 2016 compte 500 professions. Toutefois, plusieurs d’entre elles sont petites en termes d’emploi. Ces professions ont été rassemblées dans des regroupements plus grands en prenant compte des tâches spécifiques à chacune d’entre elles. En regroupant ainsi les petites professions aux tâches similaires, 293 regroupements de professions sont obtenus. Les professions ayant été regroupées sont identifiées par un astérisque(*).
Bien que le CNP dispose déjà d'une version plus récente (2021), les données utilisées pour l’exercice 2022 n'étaient disponibles que dans la version 2016 du CNP au moment de l'élaboration des projections.
Pour de plus amples renseignements sur les 293 regroupements professionnels utilisés par le SPPC, veuillez visiter le : Regroupements professionnels du SPPC
Les ouvertures d’emploi émanent principalement de deux sources : la demande d’expansion et la demande de remplacement.
- La demande d’expansion correspond aux nouveaux emplois que génère la croissance économique. On peut interpréter le phénomène comme étant de l’«emploi requis», soit le nombre de travailleurs nécessaire pour atteindre un certain niveau de production pour un niveau de productivité donné.
- La demande de remplacement correspond à tout poste devenu vacant. Elle est répartie en trois sous-éléments: les départs à la retraite, les décès et l’émigration.
Les ouvertures d’emploi résultant de la croissance économique (demande d’expansion ou croissance de l’emploi)
Au cours des 10 prochaines années, la croissance économique devrait générer environ 2,8 million de nouveaux emplois (soit une moyenne de 284 000 par année), ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 1,4 %. À long terme, la création d’emplois deviendra de plus en plus contrainte par le ralentissement anticipé dans la croissance de la population active (voir le document sur les Perspectives macroéconomiques).
L'emploi professionnel est déterminé par le degré d'utilisation des professions dans chaque industrie (effet professionnel) ainsi que par la croissance économique des industries qui les emploient (effet industriel).
L'effet professionnel a un impact sur l'emploi par profession par le biais de la productivité et des niveaux d'utilisation de chacune des professions dans l'économie découlant des progrès technologiques. Cet effet conduit parfois à des pertes d'emplois dans certaines professions, mais aussi à une croissance de l'emploi dans d'autres professions ou même à la création de nouvelles professions.
Ces dernières années, il y a eu un intérêt croissant pour mieux comprendre l'impact de la technologie sur le marché du travail, car l'automatisation du processus de production et l'introduction plus forte de l’Intelligence Artificielle (IA) devraient s'accélérer, compte tenu de la rapidité des développements technologiques.
En général, l’automatisation affecte le marché du travail de deux façons. En remplaçant des travailleurs pour certaines tâches, l’automatisation entraîne des perturbations sur le marché du travail durant la période de transition. Toutefois, après un certain temps, la hausse des salaires résultant d’une plus grande productivité amène la création de nouveaux emplois pour produire les biens et services que les ménages désirent acheter avec leur revenu supplémentaire.
Les faits historiques suggèrent que la technologie a toujours créé plus d'emplois qu'elle n'en a détruits, car les emplois ont été réattribués aux niveaux industriel et professionnel. Par exemple, l'économie canadienne a évolué au cours du siècle dernier, passant de l'agriculture à l'industrie manufacturière et aux services.
La plupart des experts s'accordent à dire que l'automatisation ne devrait pas détruire un grand nombre d'emplois au cours des 10 à 20 prochaines années, car ce sont certaines tâches spécifiques plutôt que des professions entières qui sont les plus susceptibles d'être automatisées. Ce processus devrait se concentrer sur les professions qui ont une forte concentration de tâches répétitives et routinières, qui risquent davantage d'être au moins partiellement automatisées. La plupart de ces professions nécessitent habituellement un faible niveau d'éducation et sont concentrées au bas de l'échelle des salaires. Par exemple, l'introduction des ordinateurs a accéléré certains aspects des emplois, permettant aux travailleurs de mieux effectuer les autres tâches. Au lieu de détruire les professions, les ordinateurs les ont redéfinies. Mais ce processus a nécessité l’acquisition de nouvelles compétences de la part des travailleurs.
La littérature récente sur l'impact de l'IA indique qu’une gamme plus large de professions pourrait potentiellement être affecté par sa propagation, y compris celles contenant des tâches non routinières, cognitives et interpersonnelles. L'interactivité, l'adaptabilité et les capacités de traitement de l'IA pourraient désormais avoir un impact sur des professions que l'on pensait d'abord seraient plus immunes à un choc technologique. Par exemple, certaines formes de l’IA peuvent désormais rédiger des rapports en utilisant des compétences linguistiques avancées ou améliorer les services d'assistance aux clients en fournissant aux travailleurs un langage simple et précis pour mieux répondre aux besoins des clients. Toutefois, certains experts affirment que l'IA continuera d'être complémentaire pour les travailleurs et pourrait même avoir un impact positif sur l'équité, car les travailleurs peu ou moyennement qualifiés pourraient voir des améliorations relativement plus importantes dans leur performance au travail lorsque l'IA fait partie de leurs outils de travail que parmi les travailleurs hautement qualifiés (Noy et Zang, 2023 ; ainsi que Brynjolfsson et al, 2023).
La figure 1 présente la croissance de l’ par type de tâches au cours de la période 2011-2031 Elle montre qu’au cours des prochaines décennies, les professions à forte teneur en tâches routinières et interpersonnelles ont été plus durement touchées par la pandémie, mais les trois types de tâches pourraient potentiellement être affectés par les changements technologiques, en grande partie sous l'effet d'une utilisation accrue de l'IA.
Figure 1 : Croissance de l’emploi par type de tâches (indice 2019=100)
Source: EDSC projections du SPPC 2022.
Version texte de la Figure 1 : Croissance de l’emploi par type de tâches (indice 2019=100)
Cette figure montre qu'au cours de la première moitié des années 2010, les professions à forte teneur en tâches routinières ont connu une mois forte croissance de l'emploi, en grande partie en raison de l'augmentation de l'automatisation. Plus récemment, les professions à forte teneur en tâches routinières et interpersonnelles ont été plus durement touchées par la pandémie, principalement en raison des restrictions imposées aux activités caractérisées par des contacts étroits et un degré élevé d'interaction en personne. Au fur et à mesure que l'IA devient un élément important du progrès technologique, son impact devrait être plus uniformément réparti entre toutes les professions, quelle que soit la concentration de leurs tâches.
L'effet industriel influence la croissance de l'emploi professionnel en fonction des performances de l'industrie dans laquelle ils sont employés. En principe, les professions directement liées aux industries susceptibles de connaître une forte croissance de l'emploi bénéficieront de perspectives positives. La situation inverse sera observée pour les professions liées aux industries à faible croissance de l'emploi.
La croissance de l'emploi par industrie reflète les tendances de long terme anticipées en matière de production et de productivité du travail pour chacune des 42 industries couvertes par le SPPC.
La figure 2 présente les industries pour lesquelles on anticipe la plus forte croissance de l’emploi pour la période 2022-2031. En principe, les professions en lien direct avec ces industries devraient bénéficier de ces perspectives favorables et ainsi connaître de fortes croissances de leur emploi. Inversement, les professions liées aux industries ayant de plus faibles perspectives économiques devraient enregistrer de plus faibles croissances de l’emploi.
Figure 2 : Croissance (forte) de l’emploi par industrie, Projection 2022-2031 (croissance annuelle moyenne, en pourcentage)
Source: EDSC, Projections industrielles 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 2 : Croissance (forte) de l’emploi par industrie, Projection 2022-2031 (croissance annuelle moyenne, en pourcentage)
Les industries pour lesquelles on projette la plus forte croissance de l’emploi (i.e. supérieure à 1,5 % par année) sont également celles qui devraient afficher la plus forte croissance de la production ou encore celles qui sont caractérisées par une forte intensité de main-d’œuvre et par une faible croissance de la productivité. Voici quelques-uns des principaux facteurs qui viendront soutenir la production et la création d’emplois dans ces industries :
- L'accumulation d'une grande quantité de demande refoulée pendant la pandémie pour des services à forte proximité physique (i.e. où la distanciation physique est difficile à maintenir): arts, spectacles et loisirs (concerts, théâtres, musées, casinos, événements sportifs, gymnases); hôtels, restaurants et bars; voyages et tourisme; services personnels et ménagers.
- Le retour des étudiants étrangers au Canada et les effets positifs de la démographie nationale sur les taux d'inscription dans les collèges, les cégeps et la formation professionnelle.
- Une croissance renouvelée dans les activités de soutien à l'extraction minière/pétrolière/gazière (comme le forage et l’exploration) en réponse à la hausse des prix du pétrole (à court terme) et à la stratégie du gouvernement fédéral sur les minéraux critiques (à long terme).
- La rapidité des innovations dans les technologies de l’information et des communications (TIC) et la nécessité pour les entreprises d’améliorer continuellement leur infrastructure en TIC afin de demeurer concurrentielles et sécuritaires face aux attaques informatiques (conception de systèmes informatiques et services connexes).
- Une forte demande pour les soins de santé, stimulée par le vieillissement de la population, le retard accumulé dans les traitements "non essentiels" pendant la pandémie, et le programme universel de soins dentaires.
- Le nombre grandissant d’entreprises qui choisissent de sous-traiter des fonctions administratives afin de se concentrer sur leurs activités principales et d’accroître l’efficacité de leurs opérations.
- Une accélération de la croissance des livraisons manufacturières (transport par camion) et des investissements supplémentaires dans les systèmes de transport en commun (transport terrestre de passagers).
- L’utilisation grandissante du commerce électronique et des services postaux, de messagerie et d'entreposage (bien qu'une grande partie de la croissance de la demande pour ces services ait eu lieu pendant la pandémie).
- Une demande accrue de travailleurs qualifiés pour la conception et production de matériel médical et l'impact positif de l'accélération anticipée dans l'activité manufacturière sur les produits en plastique et en caoutchouc.
- La demande croissante pour des conseils professionnels en matière de planification, logistique, fusions/acquisitions, réglementation environnementale et adoption de nouvelles technologies.
La figure 3 présente les industries pour lesquelles on anticipe une croissance modérée de l’emploi pour la période 2022-2031.
Figure 3 : Croissance (modérée) de l’emploi par industrie, Projection 2022-2031 (croissance annuelle moyenne, en pourcentage)
Source : EDSC, Projections industrielles 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 3 : Croissance (modérée) de l’emploi par industrie, Projection 2022-2031 (croissance annuelle moyenne, en pourcentage)
Les industries pour lesquelles on projette une croissance modérée de l'emploi (i.e. entre 0,7 % et 1,4 % par année) sont également celles qui devraient connaître une croissance modérée de la production et/ou celles où la croissance de la productivité devrait contribuer de façon significative à la croissance du PIB réel.
Ce groupe comprend plusieurs industries ayant enregistré une croissance notable de la production et de l'emploi durant la pandémie, comme la finance, les assurances et l'immobilier; la construction; l'administration publique; les services d'information, de culture et de télécommunications; le commerce de détail; et le commerce de gros. Ces industries ont bénéficié d'un marché immobilier en plein essor; de l'élaboration et de la mise en œuvre par les fonctionnaires de divers programmes gouvernementaux de soutien liés à la pandémie; d'une utilisation plus intensive du télétravail et des services de diffusion en continu par les entreprises et les ménages; et d’une consommation davantage orientée vers les biens et les achats en ligne.
Toutefois, ces industries devraient croître à un rythme plus modéré, en moyenne, au cours de la prochaine décennie. En effet, la baisse du pouvoir d'achat résultant d'une forte inflation, la hausse des taux d'intérêt et des taux hypothécaires et l'ampleur des déficits gouvernementaux viendront contraindre la croissance des dépenses de consommation (notamment pour les biens), de l'investissement résidentiel et des dépenses gouvernementales, en particulier à court et moyen terme.
Pour la plupart des industries énumérées dans le graphique, une croissance modérée de la production devrait venir limiter la croissance de l'emploi. C’est le cas notamment des industries de la foresterie, de l'administration publique, de l’extraction minière et de la construction, pour lesquelles on projette les plus faibles taux de croissance du PIB au sein du groupe.
Dans plusieurs autres industries, la croissance de la productivité devrait représenter une part significative de de la modeste croissance anticipée pour le PIB, ce qui limitera également la croissance de l'emploi, en particulier dans les industries des services commerciaux (comme le commerce de gros et de détail; les services d'information, de culture et de télécommunication; et la finance, les assurances et l'immobilier) ou les industries des services non commerciaux (comme les universités et l'assistance sociale). Cette situation reflète une automatisation accrue et des avancées importantes dans les technologies numériques et cognitives. Elle reflète également de nouvelles façons de fournir des services et de remplacer la main-d'œuvre par du capital physique là où c’est possible, en réponse aux pressions démographiques sur l'offre de main-d'œuvre au Canada.
La figure 4 présente les industries pour lesquelles on anticipe une faible croissance ou une diminution de l’emploi pour la période 2022-2031.
Figure 4 : Croissance (faible ou diminution) de l’emploi par industrie, Projection 2022-2031 (croissance annuelle moyenne, en pourcentage)
Source : EDSC, Projections industrielles 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 4 : Croissance (faible ou diminution) de l’emploi par industrie, Projection 2022-2031 (croissance annuelle moyenne, en pourcentage)
Les industries pour lesquelles on projette la plus faible croissance ou un recul de l'emploi (i.e. croissance inférieure à 0,6 % par année) sont également parmi celles qui devraient connaître la plus faible croissance de la production et/ou celles où la croissance de la productivité devrait contribuer en grande partie (ou en totalité) à la croissance du PIB réel.
Ce groupe est essentiellement composé d'industries manufacturières et primaires, à l'exception des écoles primaires et secondaires. Bon nombre de ces industries ont enregistré une stagnation ou une tendance baissière dans la production et/ou l'emploi depuis plusieurs années, comme l'agriculture, l'impression, les textiles, les vêtements, les meubles, les produits en bois, le papier et la pêche. Ce groupe d'industries devrait faire face à des défis similaires à ceux rencontrés dans le passé ainsi qu'à de nouveaux défis, notamment :
- L’intensification de la concurrence étrangère (producteurs à faibles coûts) dans le secteur manufacturier;
- La faiblesse de la demande pour le papier et les documents imprimés en raison de l’utilisation grandissante des médias électroniques et du télétravail;
- Une demande limitée pour les produits en bois, briques, fenêtres, meubles, électroménagers et autres produits manufacturés en raison du ralentissement anticipé dans l’investissement résidentiel en Amérique du Nord;
- Des contraintes d’offre pour les industries de la foresterie et de la pêche (coupes annuelles permises et quotas pour plusieurs espèces de poissons);
- Les difficultés à attirer des travailleurs agricoles et l’exode des collectivités rurales et côtières vers les grands centres urbains;
- La réglementation environnementale et une capacité limitée de production et de transport (pipeline) dans l’industrie de l’extraction de pétrole et de gaz.
La croissance de la productivité devrait représenter une part importante (ou la totalité) de la croissance de la production parmi la plupart des industries énumérées dans le graphique, ce qui freinera la croissance de l'emploi (ou entraînera une baisse de l'emploi) sur la période de projection. Cela s'explique par le fait que l'emploi dans ces industries est largement composé de tâches routinières qui sont de plus en plus susceptibles d’être automatisées par de nouvelles applications technologiques. Le forte croissance anticipée dans les investissements en machines et équipements (M&E) viendra accroître la quantité de capital physique et de technologie disponible par travailleur, ce qui stimulera la productivité. La robotique de pointe, la réalité augmentée, l'impression 3D et l'internet des objets (IdO) font partie des technologies les plus innovantes qui continueront de transformer les opérations manufacturières et améliorer la productivité sur la période de projection. Les pertes d'emplois dans l'extraction de pétrole et de gaz reflètent le fait que l'exploitation des sables bitumineux est devenue moins intensive en main-d'œuvre grâce à des avancées dans les technologies extractives et la conception d’installations modulaires. Les pertes d'emplois supplémentaires dans les industries de la pêche et du papier reflètent principalement de nouvelles baisses de la production.
Pour plus de détails concernant la performance historique et future des 42 industries visées par le SPPC, incluant les principaux facteurs de croissance du PIB, de l’emploi et de la productivité, veuillez consulter les sommaires industriels.
La figure 5 présente les variations annuelles de l’emploi des professions hautement et faiblement qualifiées au cours des périodes 2002 à 2011, 2012 à 2021 et 2022 à 2031. Elle montre qu’au cours de la prochaine décennie, on anticipe que les nouvelles ouvertures d’emploi découlant de la croissance économique se retrouveront principalement parmi les professions de la gestion et celles qui nécessitent habituellement une formation post-secondaire.
Figure 5 : Variation annuelle moyenne de l’emploi: professions par niveau d’éducation habituellement requis
Note : La zone ombragée représente la période de projection.
Sources : Statistique Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 5 : Variation annuelle moyenne de l’emploi: professions hautement et faiblement qualifiées
Environ 71 % des nouveaux emplois projetés au cours des dix prochaines années devraient être observés dans les professions qui nécessitent habituellement une formation post-secondaire ou des professions en gestion. En guise de comparaison, ces professions ont représenté la totalité de la création d’emplois lors de la décennie précédente, l’emploi parmi les professions qui nécessitent habituellement une formation de niveau secondaire ou une formation en cours d’emploi a été touché par la pandémie et ne s’était toujours pas complètement rétabli en 2021. Néanmoins, la tendance projetée pour la prochaine décennie est le prolongement de ce qui a été observé au cours des vingt dernières années, alors que l'économie canadienne est maintenant davantage axée sur le savoir, plus automatisée et requière des besoins grandissants en matière de soins de santé. Les professions qui nécessitent habituellement une formation post-secondaire représentaient 65,7 % de l’emploi total en 2021.
La demande pour les professions qui nécessitent habituellement une formation de niveau secondaire ou une formation en cours d’emploi devrait également augmenter, mais à un rythme plus modeste. La demande anticipée dans le secteur de la santé et ses professions auxiliaires; et la reprise continue de l’emploi dans les secteurs qui ont été fortement touché par la pandémie tel que les services d’hébergement et de restauration; arts, spectacles et loisirs; et les services reliés au tourisme, viendront soutenir la croissance de l’emploi dans les professions qui nécessitent habituellement une formation de niveau secondaire ou une formation en cours d’emploi principalement concentrées dans ces industries.
La figure 6 et le tableau 1 présentent la répartition de la demande d’expansion par niveau d’éducation habituellement requis au cours de la prochaine décennie. Elles montrent que une plus forte croissance de l’emploi est anticipée dans les professions qui nécessitent habituellement une formation post-secondaire.
Figure 6 : Répartition de la demande d’expansion par niveau d’éducation habituellement requis, Projection 2022-2031
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 6 : Répartition de la demande d’expansion par niveau d’éducation habituellement requis, Projection 2022-2031
Gestion | études universitaires | études collégiales | études secondaires | formation en cours d’emploi | |
---|---|---|---|---|---|
Emploi (TCAM*) | 1,0 % | 1,7 % | 1,5 % | 1,1 % | 1,3 % |
Distribution de l’emploi en 2021 | 8,8 % | 23,1 % | 33,8 % | 24,7 % | 9,6 % |
*TCAM : Taux de croissance annuelle moyen
Sources : Statistique Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC.
En 2021, la part la plus importante de l’emploi se situait dans les professions qui nécessitent habituellement une formation collégiale ou un programme d’apprentissage, suivi de celles qui nécessitent habituellement une formation secondaire ou une formation spécifique à la profession. Les professions qui requièrent habituellement une formation universitaire, une formation en cours d’emploi et les professions de la gestion se classaient respectivement en troisième, quatrième et cinquième position en termes de part d’emploi.
Au cours de la période de projection, les professions qui requièrent habituellement une formation universitaire devraient enregistrer la plus forte croissance de l'emploi et la deuxième plus importante contribution en matière de création d'emplois parmi tous les niveaux d’éducation requis. Cette situation découle principalement de très bonnes perspectives dans les professions reliées au secteur de la santé, ainsi que dans les domaines des sciences naturelles et appliquées, en particulier dans les secteurs des technologies et de l'information.
Les professions exigeant généralement des études collégiales ou un programme d’apprentissage devraient enregistrer la plus importante contribution en matière de création d'emplois.
La croissance plus forte de l'emploi dans les professions qui nécessitent habituellement des études post-secondaires s'explique en grande partie par un impact plus limité du progrès technologique et les importants besoins de main-d'œuvre dans le secteur de la santé en raison du vieillissement de la population.
En revanche, les professions qui ne nécessitent habituellement qu'un diplôme d'études secondaires ou moins et une formation en cours d'emploi ont un contenu plus élevé de tâches routinières et manuelles qui peuvent être plus facilement automatisées, ce qui limite en partie leur croissance de l'emploi.
La figure 7 présente la répartition de l’emploi par niveau d’éducation habituellement requis au cours des périodes 2012-2021 et 2022-2031. Elle montre que puisque la forte croissance de l’emploi dans les professions hautement qualifiées découle principalement des professions nécessitant des études universitaires, il y aura une légère augmentation de la part des professions qui nécessitent habituellement une formation de niveau post-secondaire dans l’emploi total.
Figure 7 : Répartition de l’emploi par niveau d’éducation habituellement requis
Sources : Statistique Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Comme 65 % de tous les nouveaux emplois projetés sur la période 2022-2031 devraient être observés dans les professions qui nécessitent habituellement une formation post-secondaire, leur poids dans l’emploi total devrait augmenter légèrement. Ainsi, les professions qui nécessitent habituellement une formation post-secondaire, qui comptaient pour 53,8 % de l’emploi total pour la période 2012-2021, devraient représenter 57,5 % de l’emploi total au cours de la période de projection.
Version texte de la Figure 7 : Répartition de l’emploi par niveau d’éducation habituellement requis
La tableau 2 montre que la croissance de l’emploi devrait être plus rapide dans les professions plus fortement qualifiées et plus lente dans celles plus faiblement qualifiées et certaines de la gestion.
Croissance supérieure à 1,9 %* | Croissance inférieure à 0,8 %* |
---|---|
Personnel de soutien des services de santé | Personnel de soutien de bureau |
Personnel professionnel en soins infirmiers | Opérateurs/opératrices de machinerie reliée à la transformation et à la fabrication et autre personnel assimilé |
Manœuvres à la récolte, en aménagement paysager et en ressources naturelles | Personnel en ressources naturelles, en agriculture et en production connexe |
Personnel de supervision en services et personnel de services spécialisés | Personnel de soutien des métiers, manœuvres et aides d’entreprise en construction et autre personnel assimilé |
Personnel technique des arts, de la culture, des sports et des loisirs | Monteurs/monteuses dans la fabrication |
Personnel professionnel des soins de santé (sauf soins infirmiers) | Cadres intermédiaires dans le commerce de détail, de gros et des services à la clientèle |
Personnel technique des soins de santé | Cadres supérieurs/cadres supérieures |
Personnel paraprofessionnel des services juridiques, sociaux, communautaires et de l'enseignement | Dispensateurs/dispensatrices de soins et personnel de soutien en enseignement, en droit et en protection publique |
Manœuvres dans la transformation, la fabrication et les services d’utilité publique |
Note :Le taux de croissance de l’emploi total est de 1,4 %. Les bornes représentent plus ou moins 5 points de pourcentage de ce taux de croissance.
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
L’augmentation des besoins en soins de santé sera la principale cause de l’augmentation de la demande pour le personnel professionnel et technique en soins de santé.
Les professions reliées aux secteurs qui ont été fortement touchés par la pandémie, tel que les arts, la culture et le tourisme, bénéficieront de la reprise continue qui stimulera la croissance de l’emploi au cours des quelques premières années de la période de projection.
La croissance des maœuvres à la récolte, en aménagement paysager et en ressources naturelles provient essentiellement des manœuvres en aménagement paysager et en ressources naturelles qui ont connu une croissance soutenue de l’emploi au cours des dernières décennies. Cette croissance devrait continuée au cours de la période de projection car leurs services seront nécessaire à l’aménagement paysager et à l'aménagement des structures connexes ainsi qu'à l'entretien de pelouses, de jardins, de terrains d'athlétisme, de terrains de golf, de cimetières, de parcs, d'aménagements intérieurs et autres endroits aménagés.
À l’exception de certains postes de cadres supérieurs, la croissance pour les professions liées à la gestion devrait se situer dans la moyenne. Pourtant, l’emploi dans les professions de cadres supérieurs a décliné depuis 2004, reflétant principalement les initiatives de réduction des déficits des différents paliers de gouvernement et la crise financière. Cette situation devrait se poursuivre sur la période de projection, quoiqu’à un rythme plus lent à mesure que les mesures d’austérité s’allègeront.
On s’attend à ce que la croissance de l’emploi dans les professions qui nécessitent habituellement une formation de niveau secondaire ou une formation en cours d’emploi dans les secteurs de la foresterie et de la pêche, ainsi que dans certaines industries manufacturières comme le papier, l’impression, les textiles et les vêtements, soit plutôt faible en raison de perspectives économiques mitigées dans ces industries.
Les professions liées au travail de bureau ou à des tâches cléricales devraient croître à un rythme plus lent que la moyenne de l’ensemble des professions. Ceci est principalement causé par l’introduction perpétuelle de nouvelles technologies qui vient transformer le travail de secrétariat, entraînant une plus grande spécialisation des tâches administratives de ces travailleurs.
Au niveau le plus détaillé des professions (les regroupements à 4 chiffres de la CNP), le tableau 3 présente les 10 professions qui devraient connaître les croissances de l’emploi les plus rapides au cours de la période de projection. Il montre que la majorité des 10 professions affichant les plus fortes croissances de l’emploi projetées sont concentrées dans celles qui ont été fortement touchées par la pandémie et qui continueront de récupérer les emplois perdus au cours des quelques prochaines années.
CNP | Professions | Emploi (2021) | Taux de croissance (2022-2031) |
---|---|---|---|
6522 | Commissaires et agents/agentes de bord | 6 200 | 7,1 % |
3011 | Coordonnateurs/coordonnatrices et superviseurs/superviseures des soins infirmiers | 29 800 | 3,7 % |
6321 | Chefs | 49 600 | 3,6 % |
6511 | Maîtres d'hôtel et hôtes/hôtesses | 41 000 | 3,5 % |
5250* | Athlètes, entraîneurs/entraîneuses, arbitres et personnel assimilé des sports et des loisirs | 112 800 | 3,4 % |
6530* | Travailleurs des services de tourisme et de loisirs | 7 500 | 3,3 % |
6720* | Travailleurs de soutien en services d'hébergement, de voyage et de loisirs | 44 100 | 3,3 % |
0510* | Directeurs/directrices des arts, de la culture, des sports et des loisirs | 11 300 | 3,2 % |
1226 | Planificateurs/planificatrices de congrès et d'événements | 20 400 | 3,2 % |
6523* | Agents/agentes à la billetterie et aux services aériens; Agents/agentes à la billetterie, représentants/représentantes du service en matière de fret et personnel assimilé dans le transport routier et maritime | 11 300 | 3,1 % |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2021.
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
À l'exception des coordonnateurs/coordonnatrices et superviseurs/superviseures en soins infirmiers (CNP 3011), tous les autres groupes professionnels du top 10 des plus fortes croissances d'emploi sont concentrés dans des secteurs qui ont été fortement touchés par les mesures de santé publique mises en place par les gouvernements pour réduire la propagation de la COVID-19. Tous ces groupes professionnels ont enregistré des pertes d'emplois substantielles en 2020, et bien qu'une certaine reprise se soit produite en 2021, le nombre d’emploi est resté bien en deçà du niveau d'avant la pandémie.
À court terme, ces groupes professionnels devraient enregistrer une forte croissance de l'emploi, étant donné que toutes les restrictions liées à la pandémie ont été supprimées à travers le pays. La demande accumulée stimulera la croissance au cours des premières années de la projection.
À moyen terme, la croissance de l'emploi devrait être plus modeste et retourner à une tendance plus soutenable, en lient avec la croissance démographique et alimentée par les dépenses discrétionnaires d'une population vieillissante. Cependant, l'emploi dans certains de ces groupes professionnels devrait être encore sous leur niveau d’avant la pandémie à la fin de la période de projection.
D'autres professions avec une forte croissance à long terme, mais absents de cette liste, sont liés au secteur de la santé, au progrès technologique (métiers des TIC, par exemple) et à la transition vers l'économie verte (certains métiers de la construction, comme les électriciens, par exemple).
Le tableau 4 présente les 10 professions qui devraient connaître les déclins d'emploi les plus importants au cours de la période de projection. Il montre que les professions liées aux secteurs de la pêche, de la fabrication de bois et de papier et des services devraient enregistrer les plus importantes baisses d’emploi.
CNP | Professions | Emploi (2021) | Taux de croissance (2022-2031) |
---|---|---|---|
6621 | Préposés/préposées de stations-service | 8 300 | -6,6 % |
6521 | Conseillers/conseillères en voyages | 9 800 | -3,3 % |
7272 | Ébénistes | 3 600 | -1,2 % |
9614 | Manœuvres dans le traitement des pâtes et papiers et la transformation du bois | 16200 | -1,1 % |
8260* | Capitaines de bateaux de pêche et pêcheurs/pêcheuses | 12 400 | -0,8 % |
9432* | Opérateurs/opératrices de machines dans les usines de pâte à papier; Opérateurs/opératrices de machines dans la fabrication et la finition du papier; Opérateurs/opératrices de machines à façonner le papier | 19 600 | -0,8 % |
8440* | Autres travailleurs de la pêche, du trappage et de la chasse | 4 200 | -0,7 % |
4168* | Agents/agentes de programmes propres au gouvernement; Autres professionnels/professionnelles des sciences sociales, n.c.a. | 10 400 | -0,7 % |
0811 | Directeurs/directrices de l'exploitation des ressources naturelles et de la pêche | 16 700 | -0,7 % |
7281 | Briqueteurs-maçons/briqueteuses-maçonnes | 10 400 | -0,5 % |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2021.
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Les deux professions (CNP 6621 et 6521) qui devraient faire face aux pertes d'emplois les plus importantes sont des professions pour lesquelles l'emploi est en baisse depuis plusieurs années. Dans les deux cas, cette tendance devrait se poursuivre. Les préposés/préposées de stations-service continueront d'être de moins en moins nécessaires, alors que la popularité continue des ventes de billets d'avion et de forfaits voyages sur Internet ainsi que la diminution des commissions versées aux agences de voyages par les transporteurs aériens feront baisser la demande de conseillers/conseillères en voyages.
L'emploi des ébénistes (CNP 7272) suit une tendance à la baisse depuis plusieurs années. Les ébénistes ont été touché par la popularité croissante d'armoires préfabriquées, qui sont devenues progressivement moins chères et une option viable pour les rénovateurs et les constructeurs de maisons. Cette tendance devrait se poursuivre au cours de la période projetée, entraînant une nouvelle baisse de l'emploi chez les ébénistes.
Les deux professions (CNP 8260 et 8440) qui devraient connaître les plus sévères pertes d'emploi sont reliées à l’industrie de la pêche. Ces deux professions sont relativement petites en termes d’emploi. Les contraintes d'approvisionnement et les divers quotas et moratoires imposés sur plusieurs espèces de poissons, ainsi que la croissance de la productivité due à l'utilisation accrue d’équipements de bateau de pêche plus sophistiqués et plus efficaces, devraient continuer à réduire le nombre d’emplois dans l’industrie de la pêche au cours de la période de projection.
Les progrès technologiques et l’utilisation accrue de l'imagerie numérique se sont faits au détriment des emplois pour les opérateurs/opératrices de machines dans les usines de pâtes et papiers (CNP 9432).
Les ouvertures d’emploi parmi les emplois existants (demande de remplacement)
La figure 8 montre ces trois sources de la demande de remplacement au cours de la période 2002 à 2011, 2012 à 2021 et 2022 à 2031. Cette figure montre que les départs à la retraite continueront de représenter la plus importante source de demande de remplacement.
Figure 8 : Sources de la demande de remplacement (en milliers)
Note : L’estimation historique des départs à la retraite se base sur les données administratives longitudinales (DAL). On définit "retraite" comme étant tout retrait complet et permanent du marché du travail.
Sources : Estimation EDSC (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 8 : Sources de la demande de remplacement (en milliers)
La croissance économique ne représente pas la seule source d’ouvertures d’emploi. La demande de remplacement est l’autre source importante d’ouvertures d’emploi. Elle se subdivise en trois sources principales :
- Les départs à la retraite: approximativement 3,9 millions de postes devraient être rendus vacants en raison de départs à la retraite sur la période 2022-2031. Alors que la génération des baby-boomers continue sa transition vers la retraite, la demande de remplacement générée par cette source continuera à croître. Au cours de la prochaine décennie, les départs à la retraite devraient compter pour 80 % de la demande de remplacement, soit environ la même proportion qu’au cours de la période 2012-2021, et en hausse comparativement à 76 % au cours de la période 2002-2011;
- Les décès en cours d’emploi: environ 560 000 postes devraient être rendus vacants en raison de décès en cours d’emploi; et
- L’émigration: près de 436 000 postes devraient être rendus vacants en raison de l’émigration.
La figure 9 présente le taux de départs à la retraite et la croissance indexée des retraites et de l’emploi au cours de la période 2001-2031. Elle montre que les départs à la retraite augmentent à un rythme plus rapide que l’emploi au cours de la première moitié de la période de projection avant de ralentir une fois que tous les baby-boomers auront pris leur retraite.
Figure 9 : Taux de départs à la retraite et croissance indexée des retraites et de l’emploi, 2001-2031
(indice 2008=100)
Note : La zone ombragée représente la période de projection.
Sources : Estimés historiques, EDSC et projections du SPPC de 2022.
Version texte de la Figure 9 : Taux de départs à la retraite et croissance indexée des retraites et de l’emploi, 2001-2031 (2008=100)
La croissance dans le nombre de départs à la retraite et la croissance de l'emploi étaient comparables avant 2007, mais la première a commencé à dépasser la seconde à partir de 2007. Par conséquent, le taux de départ à la retraite, exprimé en nombre de retraités par travailleur salarié, est passé de 1,3 % en 2006 à 1,9 % en 2021.
Ce taux devrait atteindre un sommet au milieu des années 2020. Par conséquent, l'accélération du nombre de retraités observée depuis 2008 devrait se poursuivre, au moins pendant la première moitié de la prochaine décennie. Toutefois, puisque tous les baby-boomers auront plus de 65 ans d'ici 2030, le volume et le taux des départs à la retraite atteindront un plateau vers le milieu de la période de projection, avant de commencer à diminuer au cours de la seconde moitié et au-delà de 2031.
Le nombre de départs à la retraite devrait passer d’une moyenne annuelle de 315 000 sur la période 2012-2021 à 390 000 annuellement sur la période 2022-2031.
Ainsi, les départs à la retraite représenteront la principale source des ouvertures d’emploi, mais leur importance devrait décliner légèrement au cours de la période de projection.
La figure 10 montre le part de la population âgée de 50 ans et plus et taux de départs à la retraite. Elle montre que l'augmentation anticipée dans le nombre de départs à la retraite est principalement attribuable au vieillissement de la génération des baby-boomers.
Figure 10 : Part de la population âgée de 50 ans et plus et taux de départs à la retraite, 1993-2031
Note : La zone ombragée représente la période de projection.
Source : Estimation EDSC et EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 10 : Part de la population âgée de 50 ans et plus et taux de départs à la retraite, 1990-2028
Le nombre et le taux de départs à la retraite continueront d’augmenter au niveau national, du moins au cours de la première moitié de la période de projection, en raison du vieillissement de la population canadienne.
Davantage de membres de la génération du baby-boom atteindront l’âge de la retraite. La proportion de la population âgée de 50 ans et plus devrait continuer d’augmenter, mais à un rythme beaucoup plus lent. La tendance à la hausse dans le taux de retraite de ces travailleurs devrait se maintenir, mais elle devrait atteindre un plateau au milieu des années 2000 car tous les baby-boomers auront 65 ans ou plus, et la plupart d'entre eux auront pris leur retraite vers la fin de la période de projection.
La figure 11 présente le taux de départs à la retraite et la croissance indexée des retraites et de l’emploi au cours de la période 2001-2031. Elle montre qu'environ les deux tiers des départs à la retraite seront dans les professions qui nécessitent une formation post-secondaire et des professions de la gestion.
Figure 11 : Répartition des départs à la retraite par niveau d’éducation habituellement requis, Projection 2022-2031
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 11 : Répartition des départs à la retraite par niveau d’éducation habituellement requis, Projection 2022-2031
Professions de la gestion | études universitaires | études collégiales | études secondaires | formation en cours d'emploi | |
---|---|---|---|---|---|
Taux de retraite annuel moyen | 2,6 % | 1,6 % | 1,9 % | 1,6 % | 1,6 % |
10-year Retirements | 459 600 | 770 800 | 1 354 400 | 975 000 | 314 300 |
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Par contre, les retraites ne sont pas distribuées de façon égale parmi les professions. Les professions qui nécessitent une formation post-secondaire (universitaire, collégiale ou programme d’apprentissage) et les professions de la gestion, qui représentaient 65,4 % de l’emploi total en 2021, devraient représenter 66,4 % des ouvertures d’emploi découlant des départs à la retraite sur la période de projection.
La majorité des départs à la retraite devraient être concentrée dans les professions affichant les plus grandes proportions de l’emploi. Ceci signifie que les départs à la retraite seront plus nombreux dans les professions nécessitant habituellement des études collégiales ou un programme d’apprentissage et celles nécessitant des études secondaires.
Les départs à la retraite généreront un nombre disproportionné d'ouvertures d’emploi dans les professions de gestion, car ces travailleurs sont généralement plus âgés que la moyenne, malgré le fait qu’ils ont tendance à prendre leur retraite à un âge légèrement plus avancé. Inversement, les travailleurs dans les professions ne nécessitant qu’une formation en cours d’emploi sont généralement plus jeunes que la moyenne et ont tendance à prendre leur retraite à un âge similaire que la moyenne de toutes les professions, ce qui se traduit par un plus petit nombre de départs à la retraite.
Concernant les professions qui nécessitent habituellement une formation universitaire, la forte croissance de l'emploi au cours des dernières années ainsi qu'au cours de la période de projection signifie que les retraites représenteront une part moindre par rapport à leur part d'emploi.
Ainsi, les taux de retraite anticipés devraient être les plus élevés pour les professions de la gestion et les plus bas pour les professions ne nécessitant qu’une formation en cours d’emploi.
Malgré tout, la répartition des départs à la retraite par niveau d’éducation habituellement requis sur la période 2022-2031 devrait demeurer relativement stable par rapport à la décennie précédente. Ceci est illustré par la figure 12 qui présente la distribution des départs à la retraite par niveau d’éducation habituellement requis pour les périodes 2012-2021 et 2022-2031.
Figure 12 : Répartition des départs à la retraite par niveau d’éducation habituellement requis
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC. Les estimations des départs à la retraite au cours de la période historique ont été obtenues en utilisant les données administratives longitudinales (DAL) et de l’enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada
Version texte de la Figure 12 : Répartition des départs à la retraite par niveau d’éducation habituellement requis
Comme le montre le tableau 6, au niveau le plus détaillé des professions (les regroupements de la CNP du SPPC), les professions qui enregistreront les plus nombreux départs à la retraite seront généralement celles employant le plus grand nombre de travailleurs. En fait, quatre de ces professions ont des taux de départs à la retraite inférieurs à la moyenne nationale (1,9 %). Les directeurs/directrices - commerce de détail et de gros (CNP 0621), les concierges et surintendants/surintendantes d'immeubles (CNP 6733) devraient avoir les taux de départs à la retraite les plus élevés parmi le top 10. À l’opposé, on anticipe que les vendeurs/vendeuses – commerce de détail (CNP 6421) auront un taux de départs à la retraite inférieur à celui de l’ensemble des professions.
CNP | Professions | Total des départs à la retraite | Taux de retraite |
---|---|---|---|
0621 | Directeurs/directrices - commerce de détail et de gros | 99 400 | 3,2 % |
7511 | Conducteurs/conductrices de camions de transport | 85 100 | 2,5 % |
6421 | Vendeurs/vendeuses - commerce de détail | 78 900 | 1,4 % |
3413* | Aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires; Autre personnel de soutien des services de santé | 70 300 | 1,7 % |
1311 | Techniciens/techniciennes en comptabilité et teneurs/teneuses de livres | 66 100 | 2,9 % |
6731 | Préposés/préposées à l'entretien ménager et au nettoyage - travaux légers | 65 900 | 2,8 % |
4032 | Enseignants/enseignantes aux niveaux primaire et préscolaire | 62 500 | 1,6 % |
1241 | Adjoints administratifs/adjointes administratives | 61 000 | 2,7 % |
2171 | Analystes et consultants/consultantes en informatique | 59 600 | 1,8 % |
6733 | Concierges et surintendants/surintendantes d'immeubles | 59 400 | 3,2 % |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2021.
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Le tableau 7 montre que les professions qui devraient subir les plus fortes pressions provenant des départs à la retraite (en fonction de leur taux de départ à la retraite) sont concentrées dans la gestion, ce qui reflète une main-d'œuvre plus âgée dans ce segment du marché du travail.
CNP | Professions | Total des départs à la retraite | Taux de retraite |
---|---|---|---|
7272 | Ébénistes | 1 500 | 4,7 % |
0010* | Membres des corps législatifs et cadres supérieurs/cadres supérieures | 23 800 | 4,1 % |
0430* | Directeurs/directrices des services de la protection du public | 2 200 | 4,0 % |
0632 | Directeurs/directrices des services d’hébergement | 25 500 | 3,9 % |
6521 | Conseillers/conseillères en voyages | 3 000 | 3,9 % |
7512 | Conducteurs/conductrices d'autobus et opérateurs/opératrices de métro et autres transports en commun | 37 200 | 3,7 % |
4154 | Travailleurs professionnels reliés à la religion | 11 900 | 3,6 % |
8241 | Conducteurs/conductrices de machines d'abattage d'arbres | 4 500 | 3,6 % |
7513 | Chauffeurs/chauffeuses de taxi, chauffeurs/chauffeuses de limousine et chauffeurs/chauffeuses | 17 400 | 3,6 % |
4412 | Aides familiaux résidents/aides familiales résidentes, aides de maintien à domicile et personnel assimilé | 24 500 | 3,5 % |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2021.
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
D'autres professions dont la main-d'œuvre est relativement âgée, tel que les conducteurs/conductrices d'autobus et les chauffeurs/chauffeuses de taxi et de limousines, ainsi que les travailleurs professionnels reliés à la religion devraient également afficher un taux de retraite plus élevé. Les professions de conducteurs/conductrices et de chauffeurs/chauffeuse ont tendance à employer des travailleurs de plus de 25 ans en raison du coût de l'assurance, ce qui les rend plus âgés en moyenne.
Enfin, les professions comme les ébénistes et les conseillers/conseillères en voyages ont des taux de retraite élevés parce que l'emploi devrait diminuer au cours de la période de projection, tandis que les travailleurs continueront de prendre leur retraite. Par conséquent, leurs départs à la retraite représenteront une part croissante relativement à l'emploi.
D’autre part, le tableau 8 montre que Trois des dix professions pour lesquelles on projette les plus faibles taux de retraite se trouvent dans le segment de la vente et des services, qui emploie une main-d'œuvre plus jeune.
CNP | Professions | Total des départs à la retraite | Taux de retraite |
---|---|---|---|
3213 | Technologues en santé animale et techniciens/techniciennes vétérinaires | 800 | 0,3 % |
4012 | Assistants/assistantes d'enseignement et de recherche au niveau postsecondaire | 4 000 | 0,4 % |
3132 | Diététistes et nutritionnistes | 1 000 | 0,6 % |
6511 | Maîtres d'hôtel et hôtes/hôtesses | 3 000 | 0,6 % |
6311 | Superviseurs/superviseures de services | 5 400 | 0,6 % |
2175 | Concepteurs/conceptrices et développeurs/développeuses Web | 2 700 | 0,7 % |
5250* | Athlètes, entraîneurs/entraîneuses, arbitres et personnel assimilé des sports et des loisirs | 10 100 | 0,7 % |
8614* | Manœuvres des mines, de forage et d’entretiens des puits de pétrole et de gaz, et personnel assimilé | 600 | 0,7 % |
6513 | Serveurs/serveuses d'aliments et de boissons | 9 900 | 0,7 % |
2152* | Architectes paysagistes; Urbanistes et planificateurs/planificatrices de l'utilisation des sols; Arpenteurs-géomètres/arpenteuses-géomètres | 1 200 | 0,7 % |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2021.
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Presque toutes les professions ayant les taux de retraite les plus faibles sont liées au secteur des services et sont caractérisées par une main-d'œuvre relativement jeune. La seule exception concerne les architectes paysagistes; urbanistes et planificateurs/planificatrices de l'utilisation des sols; arpenteurs-géomètres/arpenteuses-géomètres (CNP 2152/2153/2154). Cette profession compte une main-d'œuvre d'âge similaire à la moyenne, mais ils prennent leur retraite à une âge beaucoup plus avancé.
Seuls les manœuvres des mines, de forage et d’entretiens des puits de pétrole et de gaz, et personnel assimilé sont liés à l'industrie de la production de biens. Cette profession nécessite habituellement une formation en cours d'emploi et emploie une forte proportion de jeunes travailleurs et la main-d'œuvre a tendance à prendre sa retraite à un âge relativement avancé.
Ouvertures d’emploi totales
La figure 13 présente l’ensemble des nouvelles ouvertures d’emploi découlant des demandes d’expansion et de remplacement au cours des périodes 2002-2011, 2012-2021 et 2022-2031. Elle montre que la demande de remplacement devrait représenter près des trois quarts de l’ensemble des ouvertures d’emploi projetées au cours de la prochaine décennie.
Figure 13 : Ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement
Sources : Statistique Canada (historique) et EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 13 : Ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement
On projette un total de 7,74 millions ouvertures d’emploi (soit la somme de la demande d’expansion et de la demande de remplacement) sur la période 2022-2031. Environ 2,8 million proviendront de nouveaux postes à combler suite à l’expansion de l’activité économique (création d’emplois), alors que 4,9 millions proviendront de postes existants devenus vacants suite à des besoins de remplacement (les départs à la retraite seront responsables de 3,9 millions des 4,9 millions postes à combler).
Conséquemment, la demande de remplacement (principalement des départs à la retraite) devrait représenter 63,3 % de l’ensemble des ouvertures d’emploi sur la période 2022-2031, en baisse comparativement à 69,8 % en 2012-2021, mais en hausse comparativement à 57,0 % en 2002-2011.
La raison principale pour laquelle la part de la demande de remplacement dans le nombre total d’ouvertures d'emploi au cours de la période de projection est inférieure à celle de la dernière décennie est la forte demande d'expansion attendue en 2022 et 2023 dans le cadre de la reprise du marché de l'emploi suite à l'impact de la pandémie de COVID-19. Au-delà de 2023, la demande de remplacement devrait représenter près de 70 % de l’ensemble des ouvertures d’emplois.
La figure 14 montre le nombre total d’ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement ventilées par niveau d’éducation habituellement requis au cours de la période 2022-2031. Elle montre que plus du deux tiers (soit environ 5,3 millions) des ouvertures d’emploi projetées seront dans des professions qui nécessitent habituellement une formation postsecondaire (université, collège ou programme d’apprentissage) ou dans des professions de la gestion. En fait, 71 % des ouvertures d’emploi découlant de la croissance économique proviendront de professions requérant habituellement des études postsecondaires ou de professions de la gestion, alors que 66,7 % des ouvertures d’emploi provenant de la demande de remplacement proviendront de ces groupes de professions, pour une moyenne combinée de 67,9 % (environ 5,3 millions).
Figure 14 : Ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement par niveau d’éducation habituellement requis, Projection 2022-2031
La zone ombragée représente les professions qui sont reliées à la gestion ou qui requièrent au moins une éducation post-secondaire.
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 14 : Ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement par niveau d’éducation habituellement requis, Projection 2022-2031
Puisqu’on anticipe que 71 % des nouveaux emplois se trouveront parmi des professions qui nécessitent habituellement un formation postsecondaire (université, collège ou programme d’apprentissage) ou dans des professions de la gestion au cours de la période 2022-2031, la part de ces professions dans l’emploi total devrait continuer de croître lors de la prochaine décennie. En effet, la proportion des professions qui nécessitent habituellement un formation postsecondaire (université, collège ou programme d’apprentissage) et des professions de la gestion dans l’emploi total est passée de 60,5 % en 2011 à 65,7 % en 2021, et devrait atteindre 66,4 % en 2031.
Au cours des dix prochaines années, on projette qu’un peu moins du tiers des ouvertures d’emploi (environ 2,4 millions) se trouveront parmi des professions exigeant généralement des études secondaires ou une formation en cours d’emploi.
À un niveau plus détaillé, les professions pour lesquelles on anticipe le plus grand nombre d’ouvertures d’emploi sont généralement celles employant le plus grand nombre de travailleurs, et qui par conséquent, affichent également des besoins de remplacement plus importants. En effet, l’emploi dans ces 10 professions (sur les 293 professions) représentait 17,1 % de l’emploi total en 2021.
CNP | Professions | Emploi (2021) |
Ouvertures d’emploi (2022-2031) |
---|---|---|---|
3413* | Aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires; Autre personnel de soutien des services de santé | 347 400 | 190 900 |
7511 | Conducteurs/conductrices de camions de transport | 315 600 | 161 700 |
3012 | Infirmiers autorisés/infirmières autorisées et infirmiers psychiatriques autorisés/infirmières psychiatriques autorisées | 327 000 | 155 500 |
6421 | Vendeurs/vendeuses - commerce de détail | 527 900 | 149 200 |
2171 | Analystes et consultants/consultantes en informatique | 288 100 | 143 600 |
4032 | Enseignants/enseignantes aux niveaux primaire et préscolaire | 353 600 | 125 300 |
6731 | Préposés/préposées à l'entretien ménager et au nettoyage - travaux légers | 213 000 | 121 700 |
621 | Directeurs/directrices - commerce de détail et de gros | 302 400 | 117 700 |
1311 | Techniciens/techniciennes en comptabilité et teneurs/teneuses de livres | 206 500 | 116 500 |
6711 | Serveurs/serveuses au comptoir, aides de cuisine et personnel de soutien assimilé | 337 900 | 110 000 |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2021.
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC
Ces professions se distribuent comme suit :
Deux professions du secteur de la santé se retrouvent parmi les trois professions qui afficheront le plus grand nombre d’ouvertures d’emploi. Les infirmiers autorisés/infirmières autorisées et infirmiers psychiatriques autorisés/infirmières psychiatriques autorisées (CNP 3012) ainsi que les aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires et autre personnel de soutien des services de santé (CNP 3413/3414) afficheront une croissance de l’emploi plus forte que la moyenne des professions au cours de la période de projection. De plus, compte tenu de leur taille importante en termes d’emploi, ces professions afficheront également un grand nombre de départs à la retraite. En raison du vieillissement de la population canadienne, la demande de soins de santé et, par conséquent, le besoin de professionnels de la santé devraient augmenter. En outre, l'engagement pris par certaines provinces de réduire les délais d'attente dans les salles d'urgence et le temps requis pour les interventions chirurgicales et les traitements spécialisés devrait se traduire par une hausse de la demande de main-d'œuvre dans ces professions.
La croissance de l’emploi devrait être supérieure à la moyenne pour les analystes et consultants/consultantes en informatique (CNP 2171), ce qui se traduira par un grand nombre d’ouvertures d’emploi. La demande de travailleurs dans cette profession sera stimulée par les changements technologiques. En effet, la rapidité des innovations continuera à inciter les entreprises à s'adapter continuellement et à améliorer leur infrastructure informatique pour demeurer compétitives et maintenir leur degré de sécurité numérique. La popularité croissante de la science et de l'analyse des données, comme l'analyse prédictive, l'apprentissage machine et l'intelligence artificielle, offrira de nombreuses opportunités de travail pour les analystes et consultants en systèmes d'information. Enfin, la hausse de la fréquence et de la complexité des cyberattaques viendra augmenter la demande de travailleurs ayant des compétences spécifiques en matière de cybersécurité.
Cinq professions (CNP 6421, 6731, 0621 et 6711) de la vente et des services figurent également dans la liste des 10 professions affichant le plus grand nombre d’ouvertures d’emploi, mais surtout en raison de la forte reprise de l’emploi en 2022 et en raison de leur taille importante en termes d’emploi. C’est également la cas pour les enseignants/enseignantes aux niveaux primaire et préscolaire (CNP 4032).
Le grand nombre d’ouvertures d’emploi pour les conducteurs/conductrices de camion de transport (CNP 7511) est principalement attribuable au grand nombre de travailleurs dans cette profession. En fait, leur taux d’ouvertures d’emploi ne sera pas significativement différent de la moyenne nationale. Bien que les travailleurs de cette catégorie professionnelle soient généralement plus âgés que la moyenne, ils ont également tendance à prendre leur retraite à un âge plus avancé, ce qui se traduit par un taux de retraite similaire au taux moyen de l'ensemble des professions.
Finalement, les femmes représentaient plus de 50 % des travailleurs dans sept de ces dix professions en 2021.
Le tableau 10 montre Les 10 professions affichant les plus hauts ratios d’ouvertures d’emploi. Il montre que les professions de la gestion et du secteur de la santé enregistreront les plus hauts ratios d’ouvertures d’emploi
CNP | Professions | Emploi (2021) |
Ouvertures d’emploi (2022-2031) par rapport à l’emploi de 2018 |
---|---|---|---|
6522 | Commissaires et agents/agentes de bord | 6 200 | 145,2 % |
0430* | Directeurs/directrices des services de la protection du public | 4 400 | 95,5 % |
6530 | Travailleurs des services de tourisme et de loisirs | 7 500 | 82,7 % |
632 | Directeurs/directrices des services d'hébergement | 56 100 | 80,9 % |
6523* | Agents/agentes à la billetterie et aux services aériens; Agents/agentes à la billetterie, représentants/représentantes du service en matière de fret et personnel assimilé dans le transport routier et maritime | 11 300 | 78,8 % |
3011 | Coordonnateurs/coordonnatrices et superviseurs/superviseures des soins infirmiers | 29 800 | 77,5 % |
0510 | Directeurs/directrices des arts, de la culture, des sports et des loisirs | 11 300 | 76,1 % |
4151 | Psychologues | 27 600 | 68,8 % |
6321 | Chefs | 49 600 | 68,3 % |
3111 | Médecins spécialistes | 45 400 | 65,9 % |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2021.
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Pour évaluer la taille de la demande dans chacune des professions, le ratio du nombre d’ouvertures d’emploi (demande) sur l’emploi de 2021 a été utilisé. Selon cet indicateur, les dix professions avec les plus hauts ratios d’ouvertures d’emploi seront dans des professions de la santé, ainsi que des professions reliées au secteur du tourisme. En ce qui concerne les professions de la santé, ces résultats ne sont pas surprenants puisque ces professions devraient enregistrer une forte croissance de l’emploi (demande d’expansion). Pour les professions reliées au secteur du tourisme, ceci reflète le fait que ces professions ont été fortement touchées par la pandémie. En 2021, l’emploi dans la plupart de ces professions demeurait inférieur à leur niveau respectif d'avant la pandémie. Plusieurs de ces professions devraient enregistrer une forte croissance de l'emploi en 2022 et 2023 alors que le secteur du tourisme se redresse lentement. Cependant, dans certains cas, l'emploi ne devrait pas revenir à son niveau d'avant la pandémie d'ici la fin de la période de projection.
CNP | Professions | Emploi (2021) |
Ouvertures d’emploi (2022-2031) par rapport à l’emploi de 2018 |
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6621 | Préposés/préposées de stations-service | 8 300 | -34,9 % |
6521 | Conseillers/conseillères en voyages | 9 800 | 5,1 % |
9614 | Manœuvres dans le traitement des pâtes et papiers et la transformation du bois | 18 100 | 10,5 % |
8614* | Manœuvres des mines; Manœuvres de forage et d'entretien des puits de pétrole et de gaz, et personnel assimilé | 8 300 | 13,3 % |
2141* | Ingénieurs/ingénieures d'industrie et de fabrication; Ingénieurs/ingénieures métallurgistes et des matériaux | 25 300 | 15 % |
9432* | Opérateurs/opératrices de machines dans les usines de pâte à papier; Opérateurs/opératrices de machines dans la fabrication et la finition du papier; Opérateurs/opératrices de machines à façonner le papier | 19 600 | 15,8 % |
2152* | Architectes paysagistes; Urbanistes et planificateurs/planificatrices de l'utilisation des sols; Arpenteurs-géomètres/arpenteuses-géomètres | 15 900 | 17,6 % |
7610* | Aides de soutien des métiers et manœuvres | 100 700 | 17,7 % |
7281 | Briqueteurs-maçons/briqueteuses-maçonnes | 10 400 | 19,2 % |
2250* | Travailleurs techniques en architecture, en dessin, en arpentage, en géomatique et en météorologie | 16 100 | 12,6 % |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2021.
Source : EDSC, Projections 2022 du SPPC.
D'autre part, les professions qui devraient connaître les plus faibles ratios d'ouvertures d'emploi au cours de la période de projection sont celles liées à la vente et aux services (préposés/préposées de station-service et conseillers/conseillères en voyage), certaines professions liée à l’industrie de la fabrication, la pêche, de l’extraction minière, de pétrole et de gaz, et quelques métiers. Les pressions causées par les départs à la retraite pour la plupart de ces professions sont faibles car les travailleurs y sont généralement plus jeunes. De plus, la croissance de l'emploi pour ces professions devrait être inférieure à la moyenne ou négative, puisqu’elles sont fortement affectées par les progrès technologiques, entre autres facteurs.
En 2021, les femmes représentaient plus de 50 % des travailleurs pour cinq des dix professions affichant les plus hauts ratios d’ouvertures d’emploi, mais pour une seule des dix professions affichant les plus faibles ratios. On observe la même situation pour les professions caractérisées par une concentration très élevée de femmes (où au moins 80 % de l’emploi était composé de femmes en 2021).
Le tableau 12 présente un bref résumé des ouvertures d'emploi sous l'angle du genre. Il montre que les professions où au moins 80 % des travailleurs étaient des femmes en 2018 devraient afficher un ratio d’ouvertures d’emploi moyen plus élevé que les professions où la proportion de femmes est inférieure à 20 % en raison d’une création d’emplois relativement plus forte et d’une plus grande proportion de retraites.
Il y avait 39 professions où 80 % des travailleurs étaient des femmes en 2021 | Il y avait 92 professions où 80 % des travailleurs étaient des hommes en 2021 |
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L’emploi dans ces 39 professions représentait environ 18,1 % de l’emploi total. | L’emploi dans ces 92 professions représentaient environ 23,6 % de l’emploi total. |
Au cours de la période de projection, les ouvertures d’emploi dans ces professions devraient représenter en moyenne 41,9 % de l’emploi de 2021. | Au cours de la période de projection, les ouvertures d’emploi dans ces profession devraient représenter en moyenne 38,9 % de l’emploi de 2021. |
10 (ou 25,6 %) des 39 professions devraient avoir un ratio d’ouvertures d’emploi substantiellement supérieur à la moyenne; 15 (ou 38,5 %) devraient avoir un ratio d’ouvertures d’emploi supérieur à la moyenne des professions (41,0 %). | 15 (ou 16,3 %) des 92 professions devraient avoir un ratio d’ouvertures d’emploi substantiellement supérieur à la moyenne; 39 (ou 42,4 %) devraient avoir un ratio d’ouvertures d’emploi supérieur à la moyenne des professions (41,0 %). |
Sur les 15 professions avec un ratio d’ouvertures d’emploi supérieur à la moyenne :
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Sur les 39 professions avec un ratio d’ouvertures d’emploi supérieur à la moyenne :
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En 2021, 39 professions avaient une concentration significativement plus élevée de femmes, comparativement à 92 professions avec une concentration significativement plus élevée d’hommes.
Le nombre d’ouvertures d’emploi projetées parmi les professions caractérisées par une forte concentration de femmes représentent 41,9 % de leur emploi total de 2021. Parmi celles-ci, 15 de professions (38,5 %) devraient afficher un ratio d’ouvertures d’emploi supérieur à la moyenne de 41,0 %. Ces professions ont généralement un plus grand nombre de travailleurs, une plus forte création d’emplois et un taux de retraite plus élevé que la moyenne. La majorité de ces professions se retrouvent dans les secteurs de la santé; des affaires, de la finance et de l’administration; ainsi que dans l’enseignement, le droit et les services sociaux, communautaires et gouvernementaux.
En comparaison, les ouvertures d’emploi projetées parmi les professions caractérisées par une forte concentration d’hommes représentent 38,9 % de l’emploi total de 2021. Parmi celles-ci, 39 professions (ou 42,4 %) devraient avoir un ratio d’ouvertures d’emploi supérieur à la moyenne nationale. Ces professions sont principalement reliées aux métiers, transport et machinerie, aux sciences naturelles et appliquées, aux ressources naturelles et à l’agriculture, ainsi qu’à la fabrication.
La figure 15 montre les ouvertures d’emploi provenant de la demande d’expansion et de la demande de remplacement par type de tâches au course les period de projection. Elle montre que la plus grande part des ouvertures d'emploi projetées pour tous les types de tâches devrait provenir de la demande de remplacement.
Figure 15 : Ouvertures d’emploi provenant de la demande d’expansion et de la demande de remplacement par type de tâches, Projection 2022-2031
Sources : Statistique Canada et EDSC, Projections 2022 du SPPC.
Version texte de la Figure 15 : Ouvertures d’emploi provenant de la demande d’expansion et de la demande de remplacement par type de tâches, Projection 2022-2031
Sur les 7,74 millions d'ouvertures d’emplois projetées (soit la somme de la demande d’expansion et de la demande de remplacement), un peu plus de 3,2 millions (42,1 %) devraient comporter une forte proportion de tâches non routinières. Environ 1,2 million (37,2 % d’entre elles) proviendront de nouveaux postes à combler suite à l’expansion de l'activité économique (création d’emplois), et environ 2 millions proviendront de postes existants devenus vacants suite à des besoins de remplacement (les départs à la retraite représenteront 1,6 million des 2 millions de postes à combler).
Un peu plus de 2,6 millions d'ouvertures d'emploi devraient comporter une part importante de tâches interpersonnelles. Ce type de tâches représentera la plus grande part des ouvertures d'emploi résultant de la demande d'expansion (ou de la croissance de l'emploi), soit un peu moins de 1 million d’ouvertures (38,1 %). Le besoin de remplacer 1,6 million de postes existants représentera néanmoins 62 % des ouvertures d’emploi (dont 1,27 million proviendront de départs à la retraite).
Les professions comportant une part globalement élevée de tâches interpersonnelles et de tâches cognitives non routinières devraient connaître la plus grande proportion d’ouvertures d'emploi.
Enfin, les professions caractérisées par une forte proportion de tâches routinières devraient représenter environ 1,9 million d'ouvertures d'emploi. Environ les deux tiers de ces ouvertures proviendront des besoins de remplacement (soit environ 1,24 million, dont 1 million provenant de départs à la retraite), alors que les 640 000 ouvertures restantes seront de nouveaux emplois résultant de l'augmentation de l'activité économique.