Système de projection des professions au Canada (SPPC)

(SCIAN 1141; 1142)

Cette industrie comprend les établissements dont l’activité principale est la prise de poissons et d’autres animaux sauvages dans leur habitat naturel. Elle se compose des pêches commerciales dans les eaux intérieures et en eau salée (à l’exception de l’aquaculture, qui fait partie de l’industrie agricole) ainsi que de la chasse et du piégeage, y compris l’exploitation et la gestion de parcs commerciaux à gibiers. La pêche est de loin la plus importante activité économique de cette industrie et constitue la presque totalité de la production et de l’emploi. Les poissons et fruits de mer sont en grande partie destinés à la consommation domestique, environ 30 % des poissons, crustacés, mollusques et autres produits de la pêche étant exportés à l’étranger. Malgré cela, l’industrie canadienne de la pêche demeure très populaire sur la scène internationale. Le Canada est le 5e plus grand exportateur de poissons et fruits de mer au monde, avec des exportations évaluées à 7,6 milliards de dollars en 2023, principalement destinées aux États-Unis (50 %) et à la Chine (34 %). L’industrie comptait environ 15 100 travailleurs en 2023, principalement concentrés dans les provinces de l’Atlantique (76 %) et en Colombie Britannique (10 %). La main-d’œuvre est caractérisée par une forte proportion de travailleurs masculins (87 %) et de travailleurs autonomes (51 %). L’industrie affiche également le taux de chômage le plus élevé parmi les 42 industries visées par le SPPC (moyenne de 26 % au cours des dix dernières années), principalement en raison de la nature saisonnière de ses activités.

Les professions clés (CNP à 5 chiffres) incluent :

• Pêcheurs indépendants/pêcheuses indépendantes (83121)
• Matelots de pont sur les bateaux de pêche (84121)
• Capitaines et officiers/officières de bateaux de pêche (83120)
• Trappeurs/trappeuses et chasseurs/chasseuses (85104)

Projections sur la période 2024-2033

Le PIB réel devrait ralentir à un taux annuel moyen de 0,3 %. Conformément aux objectifs de développement durable des Nations Unies, le Canada s’est engagé à conserver 30 % de ses zones marines et côtières d’ici 2030. Cela entraînera des contraintes réglementaires qui devraient avoir un impact sur la quantité de débarquements et les revenus perçus par les exploitants de navires de pêche, contribuant ainsi à la baisse attendue de la production. D’autre part, la récente levée du moratoire pluri-décennal sur la pêche à la morue du Nord devrait donner un coup de main au secteur, compensant en partie les perspectives négatives.

La productivité devrait croître à un taux annuel moyen de 0,1 %. Les gains de productivité devraient être très limités. Si la nécessité de réduire les impacts négatifs sur le système écologique pourrait potentiellement conduire à l’adoption d’engins de pêche plus efficaces et plus adaptés, elle reste coûteuse pour un nombre important de producteurs.

L’emploi devrait diminuer à un rythme annuel de 0,4 %. Parallèlement à la croissance du PIB réel, l’emploi devrait diminuer en raison d’une baisse générale de l’activité dans le secteur liée aux quotas de pêche et à la hausse des coûts de production. L'exode des jeunes des communautés côtières, des conditions de travail difficiles et le nombre croissant de pêcheurs en âge de prendre leur retraite continueront également à exercer des pressions sur la main-d'œuvre au sein de l’industrie.

Défis et opportunités

Bien que coûteuse, l’industrie pourrait tirer de grands bénéfices de l’utilisation d’outils novateurs (p. ex., le Système national de surveillance des navires), qui pourraient contribuer à atténuer les impacts environnementaux et à maintenir la rentabilité à long terme. Cependant, le secteur devrait continuer à faire face à plusieurs défis. La surpêche et la chasse illégale menacent la prospérité globale de l’industrie de la pêche, de la chasse et du piégeage et pourraient entraîner un important déclin des stocks de poissons du Canada. De plus, les changements climatiques posent un défi particulier aux écosystèmes océaniques du Canada. À mesure que les eaux océaniques se réchauffent, les populations de poissons devraient migrer vers le nord, ce qui affectera la composition des espèces présentes dans les eaux canadiennes pour la pêche et l’activité économique de l’industrie.

Croissance du PIB réel, de l'emploi et de la productivité (2024-2033)

Sources: EDSC, Projections 2024 du SPPC