Système de projection des professions au Canada (SPPC)

(SCIAN 6241; 6242; 6243; 6244)

Cette industrie comprend les établissements dont l'activité principale consiste à fournir des services d’aide sociale tels que des services de counselling, d'assistance sociale, de protection de l'enfance, d'hébergement communautaire, de réadaptation professionnelle et des services de garderie. L’industrie est composée de quatre segments distincts: services individuels et familiaux, qui comprennent les service à l’enfance et à la jeunesse et les services aux personnes âgées et aux personnes ayant une incapacité; services communautaires d'alimentation et d'hébergement, et services d'urgence et autres secours; services de réadaptation professionnelle comme des services d'orientation professionnelle, de formation et d'expérience de travail destinés aux chômeurs, aux personnes sous-employées et aux personnes ayant une incapacité; et les services de garderie, incluant les programmes d’éducation préscolaire. Les services individuels et familiaux et les services de garderie représentent les deux plus importants segments de l’industrie, totalisant 54 % et 39 % de l’emploi respectivement en 2023. La part restante de l’emploi (7 %) est répartie en parts égales entre les deux autres segments. La ventilation des SCIAN à 4 chiffres pour le PIB n’est pas disponible. Dans l’ensemble, l’industrie comptait à peu près 555 900 travailleurs en 2023, répartis presque proportionnellement à la population canadienne, soit 34 % en Ontario, 26 % au Québec, 14 % en Colombie-Britannique, 12 % en Alberta, et 15 % dans les autres provinces. La main-d’œuvre est composée principalement de travailleurs féminins (87 %) et caractérisée par une proportion considérable de travailleurs à temps partiel (21 %).

Les professions clés (CNP à 5 chiffres) incluent :

• Éducateurs/éducatrices et aides-éducateurs/aides-éducatrices de la petite enfance (42202)
• Travailleurs/travailleuses des services sociaux et communautaires (42201)
• Aides de maintien à domicile, aides familiaux/familiales et personnel assimilé (44101)
• Travailleurs sociaux/travailleuses sociales (41300)
• Thérapeutes en counseling et thérapies spécialisées connexes (41301)
• Directeurs/directrices des services sociaux, communautaires et correctionnels (40030)
• Recherchistes, experts-conseils/expertes-conseils et agents/agentes de programmes en politiques sociales (41403)
• Cuisiniers/cuisinières (63200)
• Infirmiers autorisés/infirmières autorisées et infirmiers psychiatriques autorisés/infirmières psychiatriques autorisées (31301)
• Instructeurs/instructrices pour personnes ayant une déficience (42203)

Projections sur la période 2024-2033

Le PIB réel devrait croître à un taux annuel moyen de 2,2 %. Malgré un faible taux de fécondité, la demande pour les services de garde d’enfants devrait augmenter de manière significative au cours des prochaines années, stimulée par la mise en œuvre du système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (APAGJE), qui vise à réduire les frais moyens à 10 $ par jour pour les enfants de moins de cinq ans dans toutes les provinces et territoires d’ici 2026 (à l’exception du Québec, où un programme similaire existe déjà). Une forte inflation et des taux hypothécaires plus élevés devraient également accroître la demande pour l’aide sociale, car la hausse des prix des aliments et la baisse de l’accessibilité au logement pourraient pousser davantage de personnes à recourir aux services communautaires d’aide alimentaire et de logement, en particulier à court et moyen terme. Par ailleurs, la croissance prévue de la population âgée de 5 à 17 ans devrait accroître la demande pour les services aux individus et aux familles, tandis que l’augmentation du ratio de dépendance liée au vieillissement de la population devrait accroître la demande pour les services sociaux destinés aux personnes âgées.

La productivité devrait croître à un taux annuel moyen de 0,9 %. Les pressions supplémentaires sur les finances publiques continueront de soutenir le besoin d’améliorer la productivité. En effet, le ralentissement progressif de la croissance de la population active au Canada devrait limiter la croissance de l’emploi et du PIB réel à l’échelle nationale, ce qui réduira les recettes publiques et, par conséquent, la capacité des gouvernements à augmenter leurs dépenses, y compris dans les services sociaux. Dans les sous-secteurs liés aux soins (comme la garde d’enfants et les services aux personnes âgées), le concept et la mesure de la productivité diffèrent de ceux des autres secteurs de l’économie, où les biens et services sont échangés et plus facilement évalués en termes monétaires. Par exemple, bien que des gains marginaux puissent être réalisés grâce à l’utilisation de la planification algorithmique ou d’autres technologies de soutien, les tâches de soins proprement dites continueront d’être effectuées par des travailleurs humains. Ainsi, ces avancées pourraient ne pas se refléter dans les chiffres de productivité, car le nombre de soignants ne s’ajuste pas nécessairement à l’utilisation croissante de la technologie.

L’emploi devrait augmenter à un rythme annuel de 1,3 %. La croissance de la production sera largement tirée par le segment très intensif en main-d’œuvre des services de garde d’enfants au cours de la prochaine décennie, et l’emploi devrait croître en réponse à cette demande accrue. De plus, la forte proportion de travailleurs à temps partiel dans le secteur augmente le nombre d’employés requis pour atteindre l’équivalent d’un emploi à temps plein.

Défis et opportunités

Des salaires relativement bas et des conditions de travail difficiles dans le secteur rendent difficile l’attraction et la rétention du personnel. Si les salaires dans le domaine de l’aide sociale n’augmentent pas suffisamment au cours de la prochaine décennie, la croissance de l’emploi pourrait ralentir considérablement, en particulier dans les services de garde d’enfants, où le système APAGJE nécessitera une croissance de l’emploi pour répondre à la demande. De plus, si les conditions de travail ne s’améliorent pas, les problèmes de rétention du personnel pourraient aggraver ce ralentissement. Un autre risque pour le secteur est un éventuel changement de gouvernement, certains pouvant choisir de limiter les budgets, ce qui aurait un impact sur l’industrie. Bien que le secteur ait connu certains gains de productivité grâce à une utilisation accrue de la technologie, l’aide sociale restera toujours très intensive en main-d’œuvre, ce qui rend difficile l’obtention de gains de productivité élevés.

Croissance du PIB réel, de l'emploi et de la productivité (2024-2033)

Sources: EDSC, Projections 2024 du SPPC