Système de projection des professions au Canada (SPPC)

Sommaire industriel

Extraction minière

(SCIAN 2121; 2122; 2123)

Cette industrie comprend les établissements dont l’activité principale est l’extraction ou toute autre préparation de minéraux métalliques et non métalliques. Elle se divise en trois segments : l’extraction de charbon (9 % de la production totale en 2021), l’extraction de minerais métalliques (54 %) et l’extraction de minerais non métalliques (38 %). L’industrie exporte environ les deux tiers de sa production, principalement au Royaume-Uni (22 % des exportations totales en 2021), aux États Unis (17 %), en Chine (16 %) et au Japon (7 %). Elle comptait 78 900 travailleurs en 2021, dont 51 % dans l’extraction de minerais métalliques, 21 % dans l’extraction de minerais non métalliques, 8 % dans l’extraction de charbon, alors que les 20 % restants n’étaient associés à aucun segment en particulier. L’emploi est surtout concentré en Ontario (28 %), au Québec (25 %), en Colombie Britannique (21 %) et en Saskatchewan (9 %), et la main-d’œuvre est principalement composée de travailleurs masculins (86 %). Les professions clés (CNP à 4 chiffres) incluent :

  • Mineurs/mineuses d’extraction et de préparation, mines souterraines (8231)
  • Surveillants/surveillantes de l’exploitation des mines et des carrières (8221)
  • Mécaniciens/mécaniciennes d’équipement lourd (7312)
  • Personnel d’entretien et de soutien des mines souterraines (8411)
  • Mécaniciens/mécaniciennes de chantier et mécaniciens industriels/mécaniciennes industrielles (7311)
  • Conducteurs/conductrices de camions de transport (7511)
  • Directeurs/directrices de l’exploitation des ressources naturelles et de la pêche (0811)
  • Électriciens industriels/électriciennes industrielles (7242)
  • Manœuvres des mines (8614)
  • Technologues et techniciens/techniciennes en géologie et en minéralogie (2212)
  • Géoscientifiques et océanographes (2113)
  • Ingénieurs miniers/ingénieures minières (2143)
  • Ingénieurs géologues/ingénieures géologues (2144)

La performance de l’industrie minière est étroitement liée aux conditions économiques et géopolitiques mondiales qui influencent les prix des matières premières sur les marchés internationaux. Après avoir été sévèrement affectée par la chute considérable de la demande et des prix de la plupart des métaux et minéraux pendant la récession de 2008-2009, la production s’est lentement redressée de 2010 à 2014. Les prix des métaux et des minéraux ont atteint un sommet en 2011 et ont diminué progressivement au cours des années suivantes puisque la Chine, qui consomme environ la moitié de la production mondiale de métaux, a ralenti la cadence de son industrialisation, entraînant une diminution de la demande. En 2015, les prix étaient retombés aux niveaux observés pendant la récession, mais la production dans les projets déjà en opération s’est poursuivie, entraînant une hausse continue du PIB de l’industrie jusqu’en 2017. En 2018-2019, le développement de nouveaux projets n’était tout simplement plus viable sur le plan économique en raison de la faiblesse des prix et la production a donc commencé à diminuer. Le déclin s’est amplifié en 2020, car la demande mondiale a fortement chuté avec l’état d’urgence et les fermetures associés à la pandémie de COVID-19. Cette tendance s’est inversée en 2021, lorsque les perturbations de l’offre, jumelée à une hausse de la demande, ont entraîné une forte augmentation des prix de divers métaux et minéraux. Le PIB de l’industrie a ainsi progressé à un taux moyen de 1,6 % par année sur la période 2012-2021. Après avoir atteint un sommet en 2017-2018, l’emploi a fortement chuté en 2019-2020, avant de rebondir modestement en 2021. Ces fluctuations ont abaissé la croissance de l’emploi à un taux annuel moyen de seulement 0,2 % au cours des dix dernières années, faisant de la croissance de la productivité (+1,4 % par année) le principal contributeur à la croissance de la production. Bien que la productivité puisse fluctuer considérablement en fonction de la composition des matières premières extraites, elle a également été influencée positivement par l’utilisation accrue de diverses technologies telles que les techniques d’arpentage par GPS; la cartographie à trois dimensions; les technologies aéroportées; l’équipement télécommandé; les systèmes de chargement et de transport automatisés; la robotique de pointe; ainsi que la cartographie et l’imagerie sismiques.

Les perspectives pour l’industrie minière canadienne demeurent positives sur la période de projection, quoique la production devrait augmenter à un rythme moins soutenu que la décennie précédente, puisque les opportunités de croissance seront tempérées par certaines préoccupations environnementales. Le PIB devrait reculer à nouveau en 2022, contraint par des pénuries de main-d’œuvre découlant de la pandémie et par de sévères intempéries qui ont négativement affecté d’importantes mines d’or et de fer au début de l’année. Mais les perspectives sont meilleures pour les deux années suivantes, car plusieurs mines de grande envergure, principalement productrices d’or, seront mises en service. Les perspectives quant à l’extraction de minéraux non métalliques sont également prometteuses, principalement en raison des mines canadiennes de potasse et du conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine. En effet, en tant que premier producteur mondial de potasse (suivi par la Russie et le Belarus), le Canada est bien positionné pour offrir une alternative aux exportations russes de potasse et assurer une source sûre d’approvisionnement en fertilisants sur les marchés mondiaux. À plus long terme, l’activité minière devrait également être soutenue par différentes initiatives fédérales et provinciales. Par exemple, dans le budget 2022, le gouvernement fédéral a annoncé une Stratégie sur les minéraux critiques destinée à prioriser le développement de plusieurs minéraux clés. L’objectif de cet engagement de 3,8 milliards de dollars est de permettre au Canada de développer des chaînes de valeur à l’échelle nationale, en particulier pour la fabrication de véhicules à zéro émission, ainsi que de réduire l’impact des perturbations de la chaîne d’approvisionnement dans le futur (comme celles observées durant la pandémie de COVID-19). Pour soutenir cette stratégie, le gouvernement fédéral a identifié 31 minéraux critiques utilisés dans la production d’énergie propre, en mettant l’accent sur le lithium, le graphite, le nickel, le cobalt et le cuivre. Cependant, le développement de nouveaux projets, comme le projet du Cercle de feu dans le nord de l’Ontario, qui a le potentiel de produire une quantité importante de minéraux critiques, se heurte toujours à l’opposition des groupes environnementaux et autochtones. De plus, le délai entre l’exploration et l’exploitation de nouvelles mines demeure particulièrement long au Canada, ce qui peut décourager les nouveaux investissements. Enfin, les efforts du Canada pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de carbone viendront limiter la croissance de certains segments de l’industrie, comme la production de charbon.

En moyenne, le PIB de l’industrie minière devrait croître à un taux annuel de 0,9 % sur la période 2022-2031. Malgré une croissance plus faible de la production par rapport à la décennie précédente, on projette que la croissance de l’emploi accélérera, au rythme moyen de 1,1 % par année, en raison d’un revirement de la productivité, qui devrait diminuer légèrement (au taux de -0,2 % par année). En fait, la majeure partie des gains d’emploi et l’ensemble du recul de la productivité devraient avoir lieu en 2022, en réponse aux ajustements à un environnement post-pandémique. À partir de 2023, la croissance de la productivité devrait revenir en territoire positif pour se situer à 1,0 % par année en moyenne, ce qui est plus près de sa tendance historique. Ce redressement de la productivité se traduira également par des gains plus modérés en termes d’emploi pour le reste de la période de projection, enregistrant une moyenne annuelle de 0,4 % de 2023 à 2031.

Croissance du PIB réel et de l’emploi dans l'extraction minière

Ce graphique montre la croissance annuelle du PIB réel et de l’emploi au cours des périodes 2012 à 2021 et 2022 à 2031 dans l'extraction minière. Les données sont présentées dans le tableau à la suite de ce graphique

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.

Version texte de la figure Croissance du PIB réel et de l’emploi dans l'extraction minière (moyenne annuelle, %)
  PIB réel Emploi
2012-2021 1,6 0,2
2022-2031 0,9 1,1

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.


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