Système de projection des professions au Canada (SPPC)

Sommaire industriel

Activités de soutien à l'extraction minière, pétrolière et gazière

(SCIAN 2131)

Cette industrie comprend les établissements dont l’activité principale est la prestation, en vertu d’ententes contractuelles ou contre rémunération, de services de soutien nécessaires à l’extraction minière et à l’extraction en carrière de minéraux de même qu’à l’extraction de pétrole et de gaz, comme les opérations de forage. Elle comprend également les établissements dont l’activité est l’exploration visant des minéraux autres que le pétrole et le gaz, comme le prélèvement d’échantillons de minerai et les observations géologiques sur les sites de prospection. L’industrie est essentiellement orientée vers le marché intérieur puisque la majorité de sa production est destinée aux activités prenant place au Canada. L’industrie comptait 76 500 travailleurs en 2021, principalement concentrés en Alberta (66 %), loin devant la Colombie Britannique (9 %) et la Saskatchewan (9 %). La main-d’œuvre est caractérisée par une forte proportion de travailleurs masculins (8466+9+9 %) et les professions clés (CNP à 4 chiffres) incluent :

  • Foreurs/foreuses et personnel de mise à l’essai et des autres services reliés à l’extraction de pétrole et de gaz (8232)
  • Entrepreneurs/entrepreneuses et surveillants/ surveillantes du forage et des services reliés à l’extraction de pétrole et de gaz (8222)
  • Personnel du forage et de l’entretien des puits de pétrole et de gaz et personnel assimilé (8412)
  • Directeurs/directrices de l’exploitation des ressources naturelles et de la pêche (0811)
  • Mineurs/mineuses d’extraction et de préparation, mines souterraines (8231)
  • Manœuvres de forage et d’entretien des puits de pétrole et de gaz, et personnel assimilé (8615)
  • Surveillants/surveillantes de l’exploitation des mines et des carrières (8221)
  • Conducteurs/conductrices de camions de transport (7511)
  • Mécaniciens/mécaniciennes d’équipement lourd (7312)
  • Mécaniciens/mécaniciennes de chantier et mécaniciens industriels/mécaniciennes industrielles (7311)

La performance de cette industrie est étroitement liée aux investissements destinés à l’exploration et à l’extraction minière, pétrolière et gazière. L’industrie des combustibles est le plus important contributeur, puisque le volume de production dans les activités de soutien à l’extraction pétrolière et gazière est environ quatre fois supérieur à celui des activités de soutien à l’extraction minière. Le nombre de puits en activité et les nouveaux projets de forage sont les principaux moteurs de croissance des activités de soutien et dépendent fortement des prix du pétrole, du gaz et des métaux de base, lesquels sont quant à eux déterminés par la demande mondiale de produits énergétiques et de matières premières. La flambée des prix observée avant et après la récession mondiale de 2008-2009 a engendré des investissements importants dans les industries des combustibles et des mines, stimulant les activités de soutien tels que le forage, l’excavation, la construction et le pompage de puits pétroliers et gaziers. Après avoir atteint un sommet en 2013-2014, la production dans l’industrie a fléchi de façon spectaculaire en 2015-2016, enregistrant une baisse cumulative de 46 % en seulement deux ans, suite à la chute des prix du pétrole brut et des prix des métaux et minéraux, qui ont entraîné d’importantes réductions des investissements, en particulier de la part des producteurs pétroliers. Si la production s’est partiellement redressée en 2017-2018, parallèlement à une légère remontée des prix de l’énergie et des matières premières, les investissements sont restés bien en deçà des niveaux observés en 2014. La production a diminué de nouveau en 2019 et le déclin s’est amplifié en 2020, car la demande mondiale a fortement chuté avec l’état d’urgence et les fermetures associés à la pandémie de COVID-19. La situation s’est inversée en 2021, lorsque les perturbations de l’offre, jumelée à une hausse de la demande, ont entraîné une flambée des prix, mais le rebond de la production n’a pas été suffisant pour contrebalancer les fortes baisses observées en 2015-2016 et 2020. Le PIB et l’emploi ont donc tous deux reculé à un taux moyen de 2,8 % par année sur l’ensemble de la période 2012-2021, enregistrant la plupart des pertes d’emplois de 2013 à 2017. L’emploi dans l’industrie a atteint un creux en 2020, avant d’augmenter légèrement en 2021. Puisque l’emploi a diminué au même rythme que le PIB, la productivité est demeurée essentiellement inchangée, en moyenne, au cours des dix dernières années (croissance annuelle de 0,0 %).

Sur la période 2022-2031, la croissance du PIB dans les activités de soutien devrait revenir en territoire positif, enregistrant une moyenne de 2,9 % par année. Bien qu’il s’agisse d’une amélioration significative par rapport aux dix années précédentes, on projette qu’une grande partie de la croissance se produira à court terme, alimentée par une augmentation notable des activités de forage en 2022-2023 en réponse à la hausse des prix du pétrole. Par la suite, la croissance devrait ralentir, en raison de perspectives plus faibles dans l’extraction de pétrole et de gaz, et se déplacer vers les activités de soutien et d’exploration dans le secteur minier. En effet, le ralentissement de la demande et l’augmentation de l’offre mondiale se traduiront par une baisse progressive des prix du pétrole brut qui devraient demeurer sous les niveaux observés en 2021-2022, ce qui freinera la croissance des investissements des producteurs pétroliers. La conversion de l’économie vers une plus grande électrification et énergie propre limitera également les perspectives de croissance de long terme. L’expansion de l’industrie pétrolière et gazière au Canada sera contrainte par le Plan de réduction des émissions du gouvernement fédéral, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030 et à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Cela devrait venir restreindre les activités futures d’exploration et d’exploitation des combustibles fossiles, car l’industrie devra s’adapter afin d’atteindre les objectifs du gouvernement. En revanche, il existe plusieurs facteurs de croissance pour les activités de soutien et d’exploration dans le secteur minier. Dans le budget 2022, le gouvernement fédéral a annoncé une Stratégie sur les minéraux critiques destinée à prioriser le développement de 31 minéraux clés utilisés dans la production d’énergie propre, en mettant l’accent sur le lithium, le graphite, le nickel, le cobalt et le cuivre. L’objectif de cet engagement de 3,8 milliards de dollars est de permettre au Canada de développer des chaînes de valeur à l’échelle nationale, en particulier pour la fabrication de véhicules à zéro émission, ainsi que de réduire l’impact des perturbations de la chaîne d’approvisionnement dans le futur (comme celles observées durant la pandémie de COVID-19). La stratégie prévoit également un crédit d’impôt de 30 % pour les dépenses spécifiquement reliées à l’exploration minière au Canada.

Puisque les services de soutien à l’extraction pétrolière et gazière ont un poids beaucoup plus important que les services de soutien à l’extraction minière, les perspectives plutôt modestes pour l’extraction pétrolière et gazière à long terme pèseront sur la croissance du PIB de l’ensemble de l’industrie, abaissant la croissance annuelle moyenne de 8,2 % en 2022-2023 à 1,6 % en 2024-2031 (moyenne de 2,9 % pour l’ensemble de la période 2022-2031). Néanmoins, le redressement de la production devrait entraîner un rebond significatif de l’emploi, au taux moyen de 2,6 % par année sur la période 2022-2031, enregistrant environ la moitié des gains en 2022-2023. Mais selon la projection, le PIB ne retournera pas au niveau observé en 2014 et l’emploi demeurera bien en deçà de son sommet historique de 2013. La croissance de la productivité devrait s’améliorer légèrement par rapport à la décennie précédente, principalement soutenue par une forte hausse en 2022. Le déplacement de la croissance de la production vers le segment moins productif des activités de soutien à l’extraction minière devrait peser sur la croissance de la productivité dans l’industrie dès 2023, ce qui se traduira par une croissance moyenne de seulement 0,3 % par année sur l’ensemble de la période de projection.

Croissance du PIB réel et de l’emploi dans les activités de soutien à l’extraction minière et à l’extraction de pétrole et de gaz

Ce graphique montre la croissance annuelle du PIB réel et de l’emploi au cours des périodes 2012 à 2021 et 2022 à 2031 dans les activités de soutien à l’extraction minière et à l’extraction de pétrole et de gaz. Les données sont présentées dans le tableau à la suite de ce graphique

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.

Version texte de la figure Croissance du PIB réel et de l’emploi dans les activités de soutien à l’extraction minière et à l’extraction de pétrole et de gaz (moyenne annuelle, %)
  PIB réel Emploi
2012-2021 -2,8 -2,8
2022-2031 2,9 2,6

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.


Date de modification :