Système de projection des professions au Canada (SPPC)
Sommaire industriel
Écoles primaires et secondaires
(SCIAN 6111)
Les écoles primaires et secondaires comprennent les établissements dont l’activité principale consiste à dispenser des cours théoriques qui forment l’éducation préparatoire de base, allant de la maternelle à la douzième année. Ces écoles employaient 876 900 travailleurs en 2021, répartis proportionnellement à la population canadienne, soit 38 % en Ontario, 26 % au Québec, 12 % en Colombie-Britannique, 11 % en Alberta, et 14 % dans les autres provinces. La main-d’œuvre est principalement composée de travailleur féminins (75%) et les professions clés (CNP à 4 chiffres) incluent :
- Enseignants/enseignantes aux niveaux primaire et préscolaire (4032)
- Aides-enseignants/aides-enseignantes aux niveaux primaire et secondaire (4413)
- Enseignants/enseignantes au niveau secondaire (4031)
- Directeurs/directrices d’école et administrateurs/ administratrices de programme d’enseignement aux niveaux primaire et secondaire (0422)
- Éducateurs/éducatrices et aides-éducateurs/aides-éducatrices de la petite enfance (4214)
- Conseillers/conseillères en information scolaire (4033)
- Recherchistes, experts-conseils/expertes-conseils et agents/agentes de programmes en politiques de l’enseignement (4166)
- Audiologistes et orthophonistes (3141)
- Instructeurs/instructrices pour personne ayant une déficience (4215)
- Techniciens/techniciennes dans les bibliothèques et les services d’archives publiques (5211)
* Inclut également un nombre important de conducteurs/conductrices d’autobus (7512).
L’activité économique dans les écoles primaires et secondaires repose principalement sur les tendances démographiques de la population âgée de 5 à 17 ans, et est particulièrement sensible aux dépenses gouvernementales en éducation. La croissance de la production a été relativement modeste au cours des dix dernières années, car la hausse de la population âgée de 5 à 12 ans a été accompagnée par une baisse de la population âgée de 13 à 17 ans. Malgré une croissance modérée de la population d’âge scolaire, l’augmentation des dépenses publiques et privées dans l’enseignement primaire et secondaire a entraîné une hausse de la production pour la plupart des années, à l’exception de 2020, lorsque les écoles ont été entièrement fermées dans certaines provinces en raison de la pandémie de COVID-19. Cette année-là, la production a chuté de 8,7 %, obligeant un grand nombre de parents à faire l’école à la maison. Toutefois, la réouverture des écoles durant l’année 2021 a entraîné un redressement rapide de la production (+8,9%), ce qui s’est traduit par une croissance annuelle moyenne de 1,0 % du PIB pour l’ensemble de la période 2012-2021.
Si la croissance de la production a été plutôt modeste, celle de l’emploi a été beaucoup plus forte, se situant à 2,4 % par année en moyenne sur la dernière décennie, soutenue en grande partie par des gains supplémentaires durant la pandémie. Contrairement à la production, l’emploi a continué de croître en 2020, car la plupart des enseignants sont demeurés actifs pendant la pandémie et ont opté pour le travail à domicile lors des périodes de confinement. Plus important encore, l’emploi a fortement augmenté en 2021 (+8,0 %) car certaines provinces ont choisi d’offrir aux enfants la possibilité de fréquenter l’école virtuellement ou en personne, et la nécessité de fournir ces deux types de services de façon simultanée est venu accroître la demande de main-d’œuvre. Puisque la croissance de l’emploi a été supérieure à celle de la production, la productivité a diminué à un rythme moyen de 1,4 % par année au cours de la dernière décennie, enregistrant la majeure partie de cette baisse en 2020. Cela dit, les concepts et les mesures de productivité dans les services d’enseignement différent généralement des autres secteurs de l’économie où les biens et services sont échangés sur une base commerciale et dont la valeur monétaire est plus facile à établir. Par exemple, l’introduction d’un plus grand nombre d’ordinateurs dans les classes peut améliorer l’expérience pédagogique des élèves, mais ce développement ne figurera pas nécessairement dans les chiffres sur la productivité puisque le nombre d’enseignants ne diminue pas nécessairement lorsqu’il y a une utilisation accrue de la technologie.
Au cours de la période de projection, la croissance du PIB dans les écoles primaires et secondaires devrait demeurer relativement modeste, enregistrant des gains significatifs à court terme mais des gains plus faibles à long terme. Durant la première moitié de la projection, les inscriptions scolaires bénéficieront d’une croissance supplémentaire de la population âgée de 5 à 17 ans, principalement causée par un important rebondissement dans le nombre d’adolescents (13 à 17 ans) puisque les faibles taux de fécondité viendront limiter la croissance de la population chez les 5 à 12 ans. La hausse des cibles d’immigration devrait également accroître le nombre d’enfants d’immigrants qui intègreront les systèmes d’enseignement primaire et secondaire. Durant la seconde moitié de la projection, la croissance de la population d’âge scolaire ralentira et le vieillissement de la population continuera d’éroder les bases d’imposition fédérale et provinciale tout en exerçant davantage de pressions sur le système de soins de santé, limitant ainsi la capacité des gouvernements d’accroître les dépenses destinées aux services d’enseignement.
On projette que le PIB de l’industrie croîtra à un taux moyen de 1,0 % par année sur la période 2022-2031, soit un rythme similaire à celui des dix dernières années. Toutefois, après avoir bondi en 2021, la croissance de l’emploi devrait ralentir de façon considérable par rapport à la décennie précédente, pour se situer à 0,6% par année en moyenne. Cette situation reflète une reprise notable de la productivité, qui devrait augmenter à un rythme annuel de 0,4 %. Le redressement de la productivité peut s’expliquer par le fait que la plupart des écoles primaires et secondaires devraient cesser d’offrir des cours en ligne après la pandémie, ce qui viendra réduire le besoin de main-d’œuvre supplémentaire et entraînera une reprise de la productivité. L’adoption accrue de la technologie dans les salles de classe devrait également avoir un impact positif sur la productivité, ou du moins sur l’efficacité. Par exemple, grâce aux systèmes de gestion de l’apprentissage, les étudiants peuvent accéder à des ressources en ligne pour obtenir une assistance au-delà de la portée physique de leur professeur. Pour les étudiants qui ont besoin davantage de temps pour pratiquer un concept, les exercices en ligne peuvent également les aider à travailler à leur propre rythme tout en demeurant au même niveau que leurs pairs. L’utilisation croissante des tablettes pédagogiques dans les écoles primaires et secondaires a apporté une plus grande mobilité en classe, tout en améliorant l’apprentissage. Les documents numériques, les courriels, les laboratoires virtuels, les excursions virtuelles, les manuels électroniques et les nombreuses ressources en ligne disponibles gratuitement aident les écoles à économiser de l’argent et à offrir aux élèves des expériences pédagogiques plus efficaces. Les enseignants peuvent également utiliser la technologie pour accéder à des cours de perfectionnement virtuels (la plupart sont gratuits) ainsi qu’à des réseaux d’apprentissage personnels pour découvrir des ressources, partager des idées et obtenir le soutien de leurs collègues. Encore une fois, bien que ces développements devraient venir améliorer l’efficacité du système d’apprentissage, on ne sait pas exactement comment il se traduiront en termes de productivité.
Croissance du PIB réel et de l’emploi dans les écoles primaires et secondaires
Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.
PIB réel | Emploi | |
---|---|---|
2012-2021 | 1,0 | 2,4 |
2022-2031 | 1,0 | 0,6 |
Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.