Système de projection des professions au Canada (SPPC)

Sommaire industriel

Universités

(SCIAN 6113)

Les universités comprennent les établissements dont l’activité principale consiste à dispenser des cours théoriques et à décerner des diplômes au niveau du baccalauréat et des cycles supérieurs. Pour être admis à un programme de baccalauréat, l’élève doit posséder au moins un diplôme d’études secondaires ou une formation scolaire générale équivalente; pour l’admission aux programmes d’enseignement professionnel ou d’études supérieures, le baccalauréat est souvent exigé. Les universités canadiennes employaient 295 000 travailleurs en 2021, répartis proportionnellement à la population canadienne, soit 38 % en Ontario, 21 % au Québec, 15 % en Colombie-Britannique, 13 % en Alberta, et 14 % dans les autres provinces. La main-d’œuvre est composée d’une majorité de travailleurs féminins (57 %) et caractérisée par une proportion relativement élevée de travailleurs à temps partiel (25 %). Les professions clés (CNP à 4 chiffres) incluent :

  • Professeurs/professeures et chargés/chargées de cours au niveau universitaire (4011)
  • Assistants/assistantes d’enseignement et de recherche au niveau postsecondaire (4012)
  • Administrateurs/administratrices – enseignement postsecondaire et formation professionnelle (0421)
  • Recherchistes, experts-conseils/expertes-conseils et agents/agentes de programmes en politiques de l’enseignement (4166)
  • Conseillers/conseillères en information scolaire (4033)
  • Bibliothécaires (5111)

L’activité économique dans les universités repose largement sur les tendances démographiques de la population âgée de 18 à 24 ans (l’âge le plus courant pour fréquenter une université), et est particulièrement sensible aux dépenses gouvernementales en éducation. Dans l’ensemble, l’industrie semble être plutôt résiliente aux ralentissements cycliques de l’économie, ce qui s’explique par le fait qu’en période de récession, les jeunes ont tendance à prolonger leurs études et les travailleurs licenciés à retourner aux études pour élargir leurs compétences en raison des faibles opportunités d’emploi. Ainsi, la production a continué d’augmenter pendant et peu après la récession de 2008-2009 et a enregistré une croissance relativement solide jusqu’en 2019. Malgré une croissance plutôt modeste de la population chez les 18 à 24 ans durant cette période, le nombre d’inscriptions dans les universités a augmenté de façon continue, en grande partie alimenté par les étudiants étrangers, quoique les étudiants d’origine canadienne représentaient encore 85 % de l’ensemble des inscriptions en 2019 (en baisse par rapport à 91 % en 2011).

La pandémie de COVID-19 a entraîné des perturbations majeures dans les universités à travers tout le pays en 2020, puisque la plupart des établissements ont annulé les cours en présentiel et opté pour l’apprentissage virtuel (ou en ligne). Toutefois, le recul de la production a été modeste (-0,5 % seulement) et est essentiellement provenu d’une baisse des inscriptions chez les étudiants étrangers en raison de la fermeture des centres de demande de visa et des restrictions en matière de voyage. En fait, les inscriptions chez les étudiants d’origine canadienne ont continué à augmenter en 2020, limitant ainsi le recul de la production. Grâce au retour des étudiants étrangers et à une hausse supplémentaire du nombre total d’inscriptions, la production a fortement rebondi en 2021 (+2,8 %), ce qui s’est traduit par une croissance annuelle moyenne de 2,0 % du PIB dans les universités pour l’ensemble de la période 2012-2021. Du côté de l’emploi, la croissance a largement suivi celle de la production, bien qu’à un rythme plus modeste de 1,4 % annuellement, puisque la productivité a augmenté de 0,6% par année. Cela signifie que la hausse de la productivité a représenté 30 % de la croissance du PIB. Les nouvelles technologies comme les cours et les outils d’apprentissage en ligne ont permis aux universités de répondre à la hausse de la demande pour leurs services, sans avoir à augmenter l’emploi de façon excessive.

Au cours de la période de projection, la croissance du PIB dans les universités devrait ralentir sensiblement par rapport à la dernière décennie, principalement en raison de la faible hausse de la population chez les 18 à 24 ans dans les prochaines années. Toutefois, cette situation sera partiellement compensée par de nouvelles inscriptions chez les étudiants étrangers à court et moyen terme et par une accélération de la croissance démographique chez les 18 à 24 ans durant la deuxième moitié de la projection. Les inscriptions à l’université continueront d’être soutenues par une demande toujours croissante pour des travailleurs plus instruits et hautement qualifiés dans un marché du travail en perpétuelle évolution au sein d’une économie de plus en plus numérique. Certains emplois sont éliminés par l’automatisation, alors que plusieurs autres exigent de nouvelles compétences et des connaissances plus sophistiquées afin de mieux intégrer et complémenter la technologie, y compris l’intelligence artificielle. Ainsi, des exigences accrues en matière de compétences et d’éducation sur le marché du travail devraient continuer à faire grimper les taux d’inscription dans l’enseignement postsecondaire, particulièrement dans les domaines des sciences, de la technologie, du génie et des mathématiques.

On projette que le PIB de l’industrie croîtra à un taux moyen de 1,7 % par année sur la période 2022-2031. Le ralentissement de la croissance de la production par rapport à la décennie précédente et des gains supplémentaires en matière de productivité devraient également entraîner une croissance plus lente de l’emploi, au taux annuel de 1,0 % en moyenne. Dans l’ensemble, on anticipe que la productivité augmentera de 0,7 % par année. L’adoption de l’apprentissage virtuel et d’autres technologies numériques à l’intérieur et à l’extérieur des salles de classe avant et pendant la pandémie devrait se poursuivre sur la prochaine décennie, entraînant une hausse additionnelle de la productivité.

Croissance du PIB réel et de l’emploi dans les universités

Ce graphique montre la croissance annuelle du PIB réel et de l’emploi au cours des périodes 2012 à 2021 et 2022 à 2031 dans les universités. Les données sont présentées dans le tableau à la suite de ce graphique

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.

Version texte de la figure Croissance du PIB réel et de l’emploi dans les universités (moyenne annuelle, %)
  PIB réel Emploi
2012-2021 2,0 1,4
2022-2031 1,7 1,0

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.


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