Système de projection des professions au Canada (SPPC)

Projections professionnelles 2024-2033

Les projections du SPPC ont été complétés au printemps 2024, à un moment où les cibles d'immigration étaient plus élevées à celles qui étaient annoncés en octobre 2024. Comme les changements des volumes d'immigration affectent à la fois la demande et l'offre de main-d'œuvre, le nombre de professions susceptibles de connaître des conditions de pénurie à long terme ne devrait pas changer de manière substantielle par rapport à l'exercice actuel.

CNP 2021 la classification des Formation, études, expérience et responsabilités (FÉER)

L'exercice actuel utilise la CNP 2021, qui est la version la plus à jour de la classification Elle compte 516 professions qui sont classées en fonction de leur Formation, éducation, expérience et responsabilités habituelles (FÉER) comme suit :

Ouvertures d’emploi

Les ouvertures d’emploi émanent principalement de deux sources : la demande d’expansion et la demande de remplacement.

Les ouvertures d’emploi résultant de la croissance économique

demande d’expansion (croissance de l’emploi)

Au cours des 10 prochaines années, la croissance économique devrait générer environ 2,6 millions de nouveaux emplois (soit une moyenne de 259 000 par année), ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 1,2 %. À long terme, la création d’emplois deviendra de plus en plus contrainte par le ralentissement anticipé dans la croissance de la population active (voir le document sur les Perspectives macroéconomiques et industrielles).

L'emploi professionnel est déterminé par le degré d'utilisation des professions dans chaque industrie (effet professionnel) ainsi que par la croissance économique des industries qui les emploient (effet industriel).

L'effet professionnel a un impact sur l'emploi par profession par le biais de la productivité et des niveaux d'utilisation de chacune des professions dans l'économie découlant des progrès technologiques. Cet effet conduit parfois à des pertes d'emplois dans certaines professions, mais aussi à une croissance de l'emploi dans d'autres professions ou même à la création de nouvelles professions.

Alors que la demande d’expansion est principalement influencée par des facteurs démographiques et macroéconomiques, le progrès technologique modifie l’allocation des emplois aux niveaux industriel et professionnel.

L'automatisation et l'intelligence artificielle (IA) sont les principaux moteurs de ces changements technologiques. Avec l'introduction de l'IA générative, les machines peuvent désormais même effectuer des tâches non routinières, cognitives et interpersonnelles qui étaient auparavant considérées comme non automatisables.

L'automatisation peut affecter l'emploi de deux manières opposées : de façon négative, en déplaçant les travailleurs des tâches qu'ils effectuaient auparavant, et de façon positive, en augmentant la demande de main-d'œuvre dans d'autres emplois ou industries. Cependant, la plupart des experts s'accordent à dire que des pertes massives d'emplois sont peu probables au cours des 10 à 20 prochaines années, car l'automatisation est plus susceptible d'affecter des tâches spécifiques plutôt que des professions entières.

La transformation des emplois liée à l'IA peut affecter l'emploi de deux manières : en remplaçant potentiellement certaines tâches à l'avenir ou en les complétant. En 2021, 31 % des travailleurs au Canada exerçaient des professions appartenant à la première catégorie, tandis que 29 % étaient dans la seconde (Mehdi et Morisette, 2024).

Parmi les professions fortement exposées à l'IA (mais ne nécessitant pas de compétences spécialisées en IA), les compétences en gestion, en communication et numérique étaient les plus en demande au cours de la période 2021-2022. Cependant, la demande pour ces compétences a diminué dans ces professions entre 2012-2013 et 2021-2022, tandis que la demande pour les compétences émotionnelles, sociales et linguistiques a augmenté (OCDE, 2024).

La figure 1 montre qu'au cours de la prochaine décennie, on anticipe que plus de 80 % des nouvelles ouvertures d’emploi découlant de la croissance économique se retrouveront principalement parmi les professions de la gestion et celles qui nécessitent habituellement une formation post-secondaire (FÉER 0 à 3).

Figure 1 : Variation annuelle moyenne de l’emploi : professions par catégorie FÉER

Average Annual Employment Change by TEER Category

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 1 : Variation annuelle moyenne de l’emploi : professions par catégorie FÉER

Environ 83 % des nouveaux emplois projetés au cours des dix prochaines années devraient être observés dans les professions qui nécessitent habituellement une formation post-secondaire (université, collège ou programme d’apprentissage) ou des professions en gestion (FÉER 0 à 3). En guise de comparaison, ces professions ont représenté plus de la totalité de la création d’emplois lors de la décennie précédente, car l’emploi parmi les professions qui nécessitent habituellement un diplôme d’études secondaires ou plusieurs semaines de formation en cours d’emploi (FÉER 4) a diminué; et celle dans les professions qui nécessitent habituellement une formation en cours d'emploi et aucune exigence scolaire particulière (FÉER 5) n’a crû que marginalement. La tendance projetée pour la prochaine décennie est le prolongement de ce qui a été observé au cours des vingt dernières années, alors que l'économie canadienne est maintenant davantage axée sur le savoir, plus automatisée et requière des besoins grandissants en matière de soins de santé.

La demande pour les professions qui nécessitent habituellement une formation de niveau secondaire ou aucune forme d’éducation formelle (FÉER 4 et 5) devrait également augmenter, mais à un rythme plus modeste que celles requérant une éducation ou formation supérieure. La demande prévue pour les emplois de soutien administratif et financier ; les prestataires de soins et les professions de soutien public ; les représentants des ventes et des services, ainsi que les emplois de soutien ; la distribution de messages, les opérateurs d'équipement, les travailleurs d'entretien et les aides au transport et manœuvres ; les travailleurs agricoles et des ressources naturelles ainsi que les manœuvres ; et les opérateurs de machines et les manœuvres favorisera la croissance de l'emploi dans ce groupe de professions nécessitant généralement un diplôme d'études secondaires ou aucune formation formelle.

La figure 2 montre qu'une plus forte croissance de l’emploi est anticipée dans les professions qui nécessitent habituellement une formation post-secondaire

Figure 2 : Répartition de la demande d’expansion par catégorie FÉER, Projection 2022-2031

Distribution of Expansion Demand by TEER Category, Projection 2024-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

projections. *TCAM : Taux de croissance annuelle moyen

Version texte de la figure 2 : Répartition de la demande d’expansion par catégorie FÉER, Projection 2022-2031

En 2023, la part la plus importante de l’emploi se retrouvait dans les professions qui nécessitent habituellement un diplôme d’études collégiales, un programme d’apprentissage de deux ans ou plus, ou des responsabilités de supervision (FÉER 2), suivi de près par celles qui nécessitent habituellement une formation universitaire (FÉER 1). Les professions qui requièrent habituellement un diplôme d’études collégiales, un programme d’apprentissage de deux ans ou moins, ou plus de six mois de formation en cours d’emploi (FÉER 3), et celles qui requièrent habituellement un diplôme d’études secondaires ou plusieurs semaines de formation en cours d’emploi (FÉER 4) se classaient respectivement en troisième et quatrième position en termes de part d’emploi.

Au cours de la période de projection, les professions qui requièrent habituellement une formation universitaire (FÉER 1) devraient enregistrer la plus forte croissance de l'emploi, ainsi que la plus importante contribution en matière de création d'emplois parmi toutes les catégories FÉER. Cette situation découle principalement de très bonnes perspectives dans les professions reliées au secteur de la santé, ainsi que dans les domaines des sciences naturelles et appliquées, en particulier dans les secteurs des technologies et de l'information.

Les professions exigeant généralement un diplôme d’études collégiales, un programme d’apprentissage de deux ans ou plus, ou des responsabilités de supervision (FÉER 2), et celles exigeant généralement un diplôme d’études collégiales, un programme d’apprentissage de deux ans ou moins, ou plus de six mois de formation en cours d’emploi (FÉER 3), devraient enregistrer les deuxième et troisième plus importantes contributions en matière de création d'emplois.

SLa croissance plus forte de l'emploi dans les professions qui nécessitent habituellement des études post-secondaires s'explique en grande partie par un impact plus limité des progrès technologiques et les importants besoins de main-d'œuvre dans le secteur de la santé en raison du vieillissement de la population.

En revanche, les professions qui ne nécessitent habituellement qu’un diplôme d’études secondaires ou plusieurs semaines de formation en cours d’emploi (FÉER 4); et celles qui nécessitent habituellement une formation en cours d'emploi et aucune exigence scolaire particulière (FÉER 5) ont un contenu plus élevé de tâches routinières et manuelles qui peuvent être plus facilement automatisées, ce qui limite en partie leur croissance de l'emploi.

La figure 3 montre que la situation entraînera une légère augmentation de la part des professions des gestion et celles qui nécessitent habituellement une formation de niveau post-secondaire dans l’emploi total.

Figure 3 : Répartition de l’emploi par catégorie FÉER

Distribution of Employment by TEER Category

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 3 : Répartition de l’emploi par catégorie FÉER

Avec environ deux tiers de la croissance de l'emploi prévue dans les professions des catégories FÉER 0 à 2 sur la période 2024-2033, leur proportion projetée dans l'emploi total devrait augmenter pour atteindre en moyenne 57,0 % sur la période de projection, contre une moyenne de 53,9 % de l'emploi total sur la période 2014-2023.

La figure 4 montre que les professions du secteur de la santé devraient connaître la plus forte croissance de l’emploi.

Figure 4 : Croissance de l’emploi par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

(croissance annuelle moyenne, en pourcent)

Employment Growth by Broad Occupational Category, Projection 2024-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 4 : Croissance de l’emploi par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

Parmi les 10 grandes catégories professionnelles, les professions du secteur de la santé devraient enregistrer la plus forte croissance de l'emploi. Cela est conforme au fait que l'industrie de la santé à la croissance projetée la plus forte parmi les 42 industries (voir le document Perspectives macroéconomiques et industrielles).

Les sciences naturelles et appliquées, ainsi que les professions dans l’enseignement, le droit, les services sociaux, communautaires et gouvernementaux suivent de loin. Ces deux grands groupes professionnels comptent une majorité de travailleurs dans les professions de catégorie FÉER 1. Ils bénéficieront d'une forte croissance de l'emploi dans des industries telles que les services de conception de systèmes informatiques ; les services juridiques, de comptabilité, de conseils, et autres professions spécialisées ; ainsi que les collèges, CÉGEPS et écoles professionnelles ; et les services financiers, d'assurance, immobiliers et de location, où ils sont largement employés.

Les professions en affaires, finance et administration ; les professions dans les arts, la culture, les loisirs et le sport ; ainsi que les métiers, les professions dans le transport, la machinerie et les domaines apparentés devraient enregistrer une croissance de l'emploi similaire à la moyenne de l’ensemble des professions. Ils seront soutenus par de fortes hausses dans les industries des services financiers, d'assurance, immobiliers et de location ; dans l’industrie de l’art, des spectacles et des loisirs ; des services de transport par camion et de transport terrestre de voyageurs ; ainsi que par la construction, respectivement.

Les professions des ventes et des services ; les professions des ressources naturelles, de l'agriculture et de la production connexe ; ainsi que les professions dans la fabrication et les services d’utilité publics devraient enregistrer une demande d’expansion plus faible, en raison de la croissance de l’emploi plus faible prévue dans les industries qui les emploient principalement : le commerce de détail; les services des restaurations; les industries primaires comme l’agriculture et plusieurs industries de la fabrication. Ces catégories professionnelles figurent également parmi celles ayant la plus grande proportion de travailleurs dans les catégories FÉER 4 et 5.

La figure 5 montre que lLes professions à forte teneur en tâches interpersonnelles et cognitives devraient connaître la plus forte croissance de l'emploi, et potentiellement être négativement moins touchées par l’impact des progrès technologique. Les compétences qui les caractérisent devraient aussi avoir une plus grande complémentarité avec l’IA.

Figure 5 : Croissance de l’emploi par type de tâches

(indice 2019=100)

Croissance de l’emploi par type de tâches

Sources : Calculs de l'auteur à partir de données de Statistique Canada et du Guichet-Emplois (données historiques), et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 5 : Croissance de l’emploi par type de tâches

Ce graphique indique que les professions à forte teneurs en tâches manuelles ont été plus durement touchées par la pandémie, autant en terme d’ampleur que de durée, principalement en raison des restrictions imposées aux entreprises qui se caractérisent par des contacts étroits et un degré élevé d'interaction en personne.

À l'avenir, l'automatisation croissante des tâches routinières limitera la croissance des professions ayant une forte teneurs en ce type de tâches. Par exemple, le travail de bureau, certains emplois associés au secteur de la fabrication et certaines professions liées au service de base à la clientèle sont très susceptibles d'être automatisés, limitant ainsi la croissance de leur emploi.

D'autre part, la forte demande pour les compétences cognitives, techniques et numériques devrait soutenir la croissance de l’emploi dans des professions ayant une fortes teneurs en tâches cognitives.

À mesure que la contribution de l’IA au progrès technologique augmente, la répartition de son impact devrait s’uniformiser à toutes les professions. Cependant, les professions ayant une plus grande teneur en tâches cognitives et interpersonnelles devraient être moins négativement touchées par le progrès technologique.

Les ouvertures d’emploi parmi les emplois existants

Demande de remplacement

La figure 6 montre que les départs à la retraite continueront de représenter la plus importante source de demande de remplacement.

Figure 6 : Sources de la demande de remplacement

Sources of Replacement Demand

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 6 : Sources de la demande de remplacement

La croissance économique ne représente pas la seule source d’ouvertures d’emploi. La demande de remplacement est l’autre source importante d’ouvertures d’emploi. Elle se subdivise en trois sources principales :

La figure 7 montre qu'on s’attend à ce que les départs à la retraite augmentent à un rythme plus rapide que l’emploi au cours de la première moitié de la période de projection avant de ralentir une fois que tous les baby-boomers seront à la retraite.

Figure 7 : Taux de départs à la retraite et croissance indexée des retraites et de l’emploi

Overall Retirement Rate and Indexed Growth of Retirements and Employment

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 7 : Taux de départs à la retraite et croissance indexée des retraites et de l’emploi

La croissance dans le nombre de départs à la retraite et la croissance de l'emploi étaient comparables avant 2007, mais la première a commencé à dépasser la seconde à partir de 2007. Par conséquent, le taux de départ à la retraite, exprimé en nombre de retraités par travailleurs, est passé de 1,3 % en 2006 à 2,0 % en 2023.

Ce taux devrait atteindre un sommet autour de 2027. Par conséquent, l'accélération du nombre de retraités observée depuis 2008 devrait se poursuivre, au moins pendant les sept premières années de la période de projection. Toutefois, puisque tous les baby-boomers auront plus de 65 ans d'ici 2030, le volume et le taux des départs à la retraite atteindront un plateau avant de commencer à diminuer au-delà de 2030.

Le nombre de départs à la retraite devrait passer d’une moyenne annuelle de 344 000 sur la période 2014-2023 à 431 000 annuellement sur la période 2024-2033.

L’augmentation continue prévue du nombre de départs à la retraite et du taux de retraite, au moins au cours de la première moitié de la période de projection, s’explique par le vieillissement de la population canadienne.

Davantage de membres de la génération du baby-boom atteindront l’âge de la retraite. La proportion de la population âgée de 50 ans et plus devrait continuer de se stabiliser, autour de 46 %. La tendance à la hausse dans le taux de retraite de ces travailleurs devrait graduellement se maintenir, mais elle devrait atteindre un plateau à la fin des années 2020 car tous les baby-boomers auront 65 ans ou plus, et la plupart d'entre eux seront à la retraite vers la fin de la période de projection.

La figure 8 montre qu'environ les trois quarts des départs à la retraite seront dans les professions qui nécessitent une formation post-secondaire et des professions de la gestion.

Figure 8 : Répartition des départs à la retraite par catégorie FÉER, projection 2024-2033

Distribution of Retirements by TEER Category, Projection 2024-2033

Sources : EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 8 : Répartition des départs à la retraite par catégorie FÉER, projection 2024-2033

La majorité des départs à la retraite devraient être concentrée dans les professions affichant les plus grandes proportions d’emploi. Ceci signifie que les départs à la retraite seront plus nombreux dans les professions nécessitant habituellement des études universitaires et collégiales ou un programme d’apprentissage (FÉER 1,2 et3 ) et celles nécessitant des études secondaires (FÉER 4).

Les départs à la retraite généreront un nombre disproportionné d'ouvertures d’emploi dans les professions de gestion (FÉER 0), car ces travailleurs sont généralement plus âgés que la moyenne. Inversement, les travailleurs dans les professions ne nécessitant qu’une formation en cours d'emploi et aucune exigence scolaire particulière (FÉER 5) sont généralement plus jeunes que la moyenne et ont tendance à prendre leur retraite à un âge similaire que la moyenne de l’ensemble des professions, ce qui se traduit par un plus petit nombre de départs à la retraite.

Concernant les professions qui nécessitent habituellement une formation universitaire, la forte croissance de l'emploi au cours des dernières années ainsi qu'au cours de la période de projection signifie que les retraites représenteront une part moindre par rapport à leur part dans l'emploi.

Ainsi, les taux de retraite anticipés devraient être les plus élevés pour les professions de la gestion et les plus bas pour les professions ne nécessitant qu’une formation en cours d'emploi et aucune exigence scolaire particulière.

Malgré tout, la répartition des départs à la retraite par niveau d’éducation habituellement requis sur la période 2024-2033 devrait demeurer relativement stable par rapport à la décennie précédente.

La figure 9 montre que les professions législatives et les cadres supérieurs devraient connaître le taux de départ à la retraite le plus élevé, suivies des professions du secteur de la fabrication et des services d’utilité publique.

Figure 9 : Taux de retraite par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

(moyenne annuelle, en pourcent)

Retirement Rate by Broad Occupational Category, Projection 2024-2033

Sources : EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 9 : Taux de retraite par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

Les taux de retraite sont principalement déterminés par la distance entre deux variables : l'âge médian de la retraite et la part des travailleurs qui se rapproche cet âge. En général, les professions qui comptent en moyenne une proportion plus élevée de travailleurs âgés ont tendance à afficher des taux de retraite plus élevés.

Parmi les 10 grandes catégories professionnelles, les membres des corps législatifs et les cadres supérieurs/cadres supérieures devraient avoir le taux de retraite le plus élevé, suivies par les professions liées à la fabrication et aux services d’utilité publique, qui ont tendance à compter une proportion plus élevée de travailleurs âgés.

En revanche, les professions comptant des travailleurs plus jeunes, comme celles dans les arts, la culture, les sports et les loisirs, ainsi que les professions de la vente et des services, affichent les taux de retraite les plus bas.

Dans le cas des professions liées au secteur de la santé ainsi que des professions des sciences naturelles et appliquées, une plus grande proportion de travailleurs sont âgés entre 25 et 54 ans et, par conséquent, une proportion plus faible sont âgés de 55 ans et plus.

Ouvertures d’emploi totales

La figure 10 montre que la demande de remplacement devrait représenter plus des deux tiers de l’ensemble des ouvertures d’emploi projetées au cours de la prochaine décennie.

Figure 10 : Ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement

Job Openings from Expansion and Replacement Demand

Sources : Statistics Canada (historical data) and ESDC 2024 COPS projections.

Version texte de la figure 10 : Ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement

On projette un total de 8,1 millions ouvertures d’emploi (soit la somme de la demande d’expansion et de la demande de remplacement) sur la période 2024-2033. Environ 2,6 millions proviendront de nouveaux postes à combler suite à l’expansion de l’activité économique (création d’emplois), alors que plus de 5,5 millions proviendront de postes existants devenus vacants suite à des besoins de remplacement (les départs à la retraite seront responsables de 4,3 millions des 5,5 millions postes à combler).

Conséquemment, la demande de remplacement (principalement des départs à la retraite) devrait représenter 68,1  % de l’ensemble des ouvertures d’emploi sur la période 2024-2033, en hausse comparativement à 64,4 % au cours de la période 2014-2023, et 61,2 % de 2004 à 2013.

La figure 11 montre que les trois quarts des ouvertures d’emploi projetées se trouveront parmi les professions exigeant généralement des études postsecondaires ou celles liées à la gestion.

Figure 11 : Ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement par catégorie de FÉER, projection 2024-2033

Job Openings from Expansion and Replacement Demand by TEER Category, Projection 2024-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 11 : Ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement par catégorie de FÉER, projection 2024-2033

Par catégorie FÉER, environ le trois quarts (soit environ 6,2 millions) des ouvertures d’emploi projetées seront dans des professions qui nécessitent habituellement une formation postsecondaire (université, collège ou programme d’apprentissage) ou dans des professions de la gestion (FÉER 0, 1, 2 et 3).

En fait, 82,5 % des ouvertures d’emploi découlant de la croissance économique proviendront de professions requérant habituellement des études postsecondaires ou de professions de la gestion, alors que 73,5 % des ouvertures d’emploi provenant de la demande de remplacement proviendront de ces groupes de professions, pour une moyenne combinée de 76,4 % (environ 6,2 millions).

Puisqu’on anticipe que 82,5 % des nouveaux emplois se trouveront parmi des professions qui nécessitent habituellement une formation postsecondaire (FÉER 1, 2 et 3; université, collège ou programme d’apprentissage) ou dans des professions de la gestion (FÉER 0) au cours de la période 2024-2033, la part de ces professions dans l’emploi total devrait continuer de croître lors de la prochaine décennie. En effet, la proportion des professions qui nécessitent habituellement une formation postsecondaire (université, collège ou programme d’apprentissage) et des professions de la gestion dans l’emploi total est passée de 66,1 % en 2013 à 71,7 % en 2023, et devrait atteindre 72,9 % en 2033.

Au cours des dix prochaines années, on projette qu’environ le quart des ouvertures d’emploi (environ 1,9 millions) se trouveront parmi des professions exigeant généralement des études secondaires (FÉER 4); ou une formation en cours d'emploi et aucune exigence scolaire particulière (FÉER 5).

La figure 12 montre que les professions de la santé, ainsi que celles des corps législatifs et les cadres supérieurs devraient connaître le taux d'ouverture de postes le plus élevé.

Figure 12 : Taux d’ouverture d’emploi par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

(Ouvertures d’emploi en % de l’emploi en 2023, en pourcent)

Job Opening Rate by Broad Occupational Category, Projection 2024-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 12 : Taux d’ouverture d’emploi par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

Parmi les 10 grandes catégories professionnelles, les professions liées à la santé ainsi que les membres des corps législatifs et les cadres supérieurs/cardes supérieures devraient avoir les taux d'ouverture d’emploi les plus élevés.

En revanche, les professions des ressources naturelles, de l'agriculture et de la production connexe, ainsi que les professions dans la fabrication et les services d’utilité publique, sont les deux catégories pour lesquelles la demande de remplacement devrait être la principale source d'ouvertures d’emploi, représentant respectivement 88,8 % et 85,7 %.

p>La figure 13 montre que les professions à forte teneur en tâches interpersonnelles et cognitives devraient connaître la plus forte croissance de l'emploi, et potentiellement être négativement moins touchées par l’impact des progrès technologique. Les compétences qui les caractérisent devraient aussi avoir une plus grande complémentarité avec l’IA.

Figure 13 : Croissance de l’emploi par type de tâches

(indice 2019=100)

task 1

Sources : Calculs de l'auteur à partir de données de Statistique Canada et du Guichet-Emplois (données historiques), et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 13 : Croissance de l’emploi par type de tâches

Ce graphique indique que les professions à forte teneurs en tâches manuelles ont été plus durement touchées par la pandémie, autant en terme d’ampleur que de durée, principalement en raison des restrictions imposées aux entreprises qui se caractérisent par des contacts étroits et un degré élevé d'interaction en personne.

À l'avenir, l'automatisation croissante des tâches routinières limitera la croissance des professions ayant une forte teneurs en ce type de tâches. Par exemple, le travail de bureau, certains emplois associés au secteur de la fabrication et certaines professions liées au service de base à la clientèle sont très susceptibles d'être automatisés, limitant ainsi la croissance de leur emploi.

D'autre part, la forte demande pour les compétences cognitives, techniques et numériques devrait soutenir la croissance de l’emploi dans des professions ayant une fortes teneurs en tâches cognitives.

À mesure que la contribution de l’IA au progrès technologique augmente, la répartition de son impact devrait s’uniformiser à toutes les professions. Cependant, les professions ayant une plus grande teneur en tâches cognitives et interpersonnelles devraient être moins négativement touchées par le progrès technologique.

Table 1 montre que les professions pour lesquelles au moins 80 % des travailleurs étaient des femmes en 2023 devraient afficher un ratio d’ouvertures d’emploi moyen plus élevé que les professions où la proportion de femmes est inférieure à 20 %. Ceci s’explique en grande partie par une création d’emplois relativement plus forte et une plus grande proportion de retraites.

Table 1

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

En 2023, 59 professions avaient une concentration significativement plus élevée de femmes, comparativement à 161 professions avec une concentration significativement plus élevée d’hommes.

Le nombre d’ouvertures d’emploi projetées parmi les professions caractérisées par une forte concentration de femmes représentent 46,2 % de leur emploi total de 2023. Parmi celles-ci, 35 professions (59,3 %) devraient afficher un ratio d’ouvertures d’emploi supérieur à la moyenne de 40,2 %. Ces professions ont généralement un plus grand nombre de travailleurs, une plus forte création d’emplois et un taux de retraite plus élevé que la moyenne. La majorité de ces professions se retrouvent dans les secteurs de la santé; ains que des affaires, de la finance et de l’administration.

En comparaison, les ouvertures d’emploi projetées parmi les professions caractérisées par une forte concentration d’hommes représentent 39,7 % de l’emploi total de 2023. Parmi celles-ci, 63 professions (ou 39,1 %) devraient avoir un ratio d’ouvertures d’emploi supérieur à la moyenne nationale. Ces professions sont principalement reliées aux métiers, transport et machinerie; à la fabrication; aux sciences naturelles et appliquées; ainsi qu’aux ressources naturelles et à l’agriculture.

Les chercheurs d’emploi

L’offre de main-d’œuvre comprend trois groupes : les sortants du système scolaire, les immigrants récents et les autres types de chercheurs d’emploi.

* Ces deux dernières composantes (les rentrants nets et les étudiants) ont un impact négligeable sur les résultats si bien qu’ils seront évacués de l’analyse. Plus particulièrement, les étudiants ne sont pas inclus dans l’analyse, bien qu’ils représentent un nombre significatif de travailleurs dans la population active, car leur nombre devrait demeurer relativement stable (c’est-à-dire le nombre d’étudiants à la recherche d’un emploi au cours de la période de 2024 à 2033 ne devrait être que légèrement supérieur au nombre au cours de la dernière décennie). Les rentrants nets et les travailleurs étudiants sont regroupés dans la catégorie "autres".

Les chercheurs d’emploi

provenant du système scolaire : Sortants scolaires

La figure 14 montre que le nombre de sortants scolaires qui intégreront le marché du travail devrait augmenter sur la période 2024-2033. Cette hausse proviendra entièrement des diplômés d’études post-secondaires (EPS).

Figure 14 : Nombre de sortants par niveau de scolarité, 1991-2033

School Leavers by Education Level, 1991-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 14 : Nombre de sortants par niveau de scolarité, 1991-2033

Au cours de la période de projection (2024-2033), le nombre de sortants scolaires qui intégreront le marché du travail devrait augmenter.

Durant la période 2014-2023, le nombre de sortants scolaires était en moyenne de 478 000 par année. Pour la période 2024-2033, on projette que ce nombre sera de 586 000 par année.Plus particulièrement, au cours de la période de projection :

La figure 15 montre que l’augmentation du nombre de sortants scolaires détenant un diplôme d’EPS proviendra de l’augmentation du nombre de jeunes au cours de la prochaine décennie, en raison d'une immigration plus élevée et d'un changement de génération.

Figure 15 : Population âgée de 15 à 19 ans et de 20 à 29 ans et leur part respective dans la population en âge de travailler (15-64 ans), 1991-2033

Populations Aged 15 to 19 and 20 to 29, and their Shares out of the Total Working Age Population (15-64), 1991-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 15 : Population âgée de 15 à 19 ans et de 20 à 29 ans et leur part respective dans la population en âge de travailler (15-64 ans), 1991-2033

Au cours de la période de projection 2024-2033, la part de la population âgée de 20 à 29 ans dans la population en âge de travailler (15 à 64 ans) devrait s'établir à 20,4 %, comparativement à 20,1 % au cours de la période 2014-2023.

Ainsi, la population annuelle moyenne âgée de 20 à 29 ans sera 12,7 % plus élevée au cours de la période de projection (2024-2033) que durant les dix années précédentes (2014-2023), représentant 5,5 millions en moyenne par année. Puisqu’il s’agit de la population source des sortants scolaires détenant un diplôme d’études post-secondaires, le nombre de chercheurs d’emploi détenant un tel diplôme devrait également être plus élevé au cours de la période de projection.

La population annuelle moyenne âgée de 15 à 19 ans devrait atteindre environ 2,37 millions sur la période de projection, soit une hausse de 14,9 % par rapport aux dix années précédentes, largement attribuable à un afflux plus important de familles immigrantes avec de jeunes enfants. Bien que ce groupe d'âge soit la population source des jeunes ayant terminé ou non leurs études secondaires, la plupart d'entre eux devraient poursuivre leurs études et s'inscrire aux études supérieures, ce qui limitera la croissance des entrants sur le marché du travail qui ne détiennent qu'un diplôme d'études secondaires.

La figure 16 montre que la part des sortants scolaires détenant un diplôme d’études post-secondaires devrait augmenter au cours de la période 2022-2031.

Figure 16 : Distribution historique et projetée des sortants scolaires par niveau d’éducation

Historical and Projected Distribution of School Leavers by Education Level

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 16 : Distribution historique et projetée des sortants scolaires par niveau d’éducation

La proportion de sortants scolaires canadiens ayant complétés des études post-secondaires (EPS), laquelle est déjà élevée, devrait continuer de croître au cours de la période de projection.

Les sortants scolaires de niveau collégial ou universitaire représentaient 83,5 % de l’ensemble des sortants scolaires au cours de la période 2014-2023 (3.99 millions comparativement à 789 000 pour les sortants scolaires ayant un niveau d’études moins élevé). Cette proportion devrait atteindre 88,1 % (soit 5,17 millions sortants de niveau EPS) sur la période 2024-2033, en raison de la forte hausse anticipée de la proportion de sortants scolaires munis d’un diplôme collégial ou universitaire.

Sur la période de projection, seulement 700 000 sortants scolaires devraient entrer sur le marché du travail sans avoir entrepris d'études supérieures. Le nombre total de jeunes n'ayant pas terminé leurs études secondaires devrait diminuer, passant de 83 000 sur la période 2014-2023 à 71 000 sur la période 2024-2033, représentant seulement 1,2 % de l’ensemble des sortants scolaires sur la période de projection. Simultanément, le nombre total de ceux qui n'ont complété que des études secondaires ou entrepris des études postsecondaires partielles devrait diminuer de 707 000 sur la période 2014-2023 à 629 000 sur la période 2024-2033.

La figure 17 montre que le niveau de scolarité de la main-d’œuvre canadienne devrait continuer d’augmenter.

Figure 17 : Proportion de la population active (15+) ayant une éducation post-secondaire, 1991-2033

Share of the Labour Force (15+) with a Post-secondary Education, 1991 - 2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 17 : Proportion de la population active (15+) ayant une éducation post-secondaire, 1991-2033

Le niveau de scolarité de la main-d’œuvre canadienne devrait donc continuer à augmenter. En fait, la part de la population active ayant complété des études post-secondaires devrait atteindre 72,9 % en 2033, alors qu’elle était de 69,3 % en 2023. Toutefois, comme l’écart entre les niveaux de scolarité des plus jeunes et des plus vieilles cohortes diminue, l’accroissement de la part des travailleurs ayant complété des études post-secondaires devrait se faire moins rapidement qu’au cours de la décennie précédente alors qu’elle avait augmenté de 7,6 points de pourcentage, passant de 61,5 % en 2013 à 69,3 % en 2023.

Plus spécifiquement, on anticipe que la croissance de la population active sera la plus élevée parmi les sortants scolaires détenant des études universitaires (2,7 % de taux de croissance moyen par année pour la période de 2024 à 2033) et les sortants scolaires détenant des études collégiales (0,6 % de taux de croissance moyen par année).

En ce qui concerne les participants à la population active sans formation postsecondaire, comme leur représentation au sein de la population active diminuera légèrement, leur nombre total devrait stagner et commence à diminuer. La taille de la population active pour les individus ayant seulement complété des études secondaires devrait augmenter au cours de la prochaine décennie à un taux annuel moyen de seulement 0,2 %, alors que celle n'ayant pas complété d'études secondaires devrait diminuer à un taux annuel moyen de 0,8 %.

La figure 16 montre que ce ne sont pas tous les détenteurs d’un diplôme d’études post-secondaires qui travailleront dans des professions nécessitant habituellement un tel diplôme.

Figure 18 : Distribution des sortants scolaires par niveau d’éducation habituellement requis* et Distribution des sortants scolaires par niveau d’éducation

Historical and Projected Distribution of School Leavers by TEER* and Projected Distribution of School Leavers by Education Level

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

*Selon la CNP 2021.

Version texte de la figure 18 : Distribution des sortants scolaires par niveau d’éducation habituellement requis* et Distribution des sortants scolaires par niveau d’éducation

Les sortants scolaires sont estimés selon leur plus haut niveau d'éducation atteint et sont ensuite répartis entre les professions en fonction des schémas historiques des sortants scolaires ayant le même niveau d'éducation.

Bien qu’on anticipe que les sortants scolaires canadiens soient plus éduqués (88,1 % ayant fait des études supérieures), seulement 71,3 % d'entre eux devraient travailler dans des professions qui requièrent habituellement des études supérieures (FÉER 1 à 3). Cela implique un degré de non-appariement relativement élevé entre l'éducation et la profession chez les récents diplômés de l'enseignement supérieur lorsqu’ils terminent leurs études. En d'autres termes, une grande partie des sortants scolaires détenant un diplôme d'enseignement postsecondaire entrent sur le marché du travail pour occuper des postes qui requièrent généralement un niveau d'éducation moins élevé (surqualification). Ce non-appariement représente, sur la période de projection, une augmentation par rapport à la décennie précédente.

Cette situation peut être en partie transitoire, car les nouveaux diplômés ont besoin de temps pour s'intégrer pleinement à la population active et à une profession correspondant à leur formation. Ils peuvent, dans un premier temps, se retrouver dans des professions moins qualifiées lorsqu'ils entrent sur le marché du travail. Par la suite, toutefois, ces nouveaux diplômés peuvent rechercher et occuper des emplois qui correspondent davantage à leurs qualifications (il est à noter que ce facteur est pris en compte dans le SPPC par la composante mobilité interprofessionnelle).

La figure 19 montre que les professions associées aux sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés devraient enregistrer le taux de sortants scolaire le plus élevé

Figure 19 : Sortants scolaires par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

(Sortants scolaires en % de l’emploi en 2023)

School leavers by Broad Occupational Category, Projection 2024-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 19 : Sortants scolaires par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

Parmi les 10 grandes catégories professionnelles, les sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés devraient enregistrer le taux de sortants scolaires le plus élevé (en pourcentage de l'emploi en 2023), suivies de près par les professions de la santé ainsi que celles des arts, de la culture, des sports et des loisirs. Les catégories professionnelles dont le taux est supérieur à la moyenne comprennent une proportion plus élevée de professions nécessitant généralement des études postsecondaires. En ce qui concerne les membres des corps législatifs et les cadres supérieurs/cadres supérieures, très peu d’entre eux accèdent directement à ces postes en début de carrière, car plusieurs années d'expérience professionnelle sont généralement requises.

Les chercheurs d’emploi provenant de l’immigration

Immigrants récents

La figure 20 montre que l’immigration annuelle représentera une part relativement plus élevée de la population comparativement aux décennies précédentes, basée sur les cibles officielles d’immigration fixés par le gouvernement fédéral canadien* pour les prochaines années.

Figure 20 : Nombre et taux d’immigrants récents, 1999-2033

Annual Immigration Level and Rate, 1999-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 20 : Nombre et taux d’immigrants récents, 1999-2033

Entre 2000 et 2021, le taux d'immigration moyen se situait environ à 7,4 pour 1 000 personnes au Canada, soit 0,74 %, représentant une moyenne de 258 000 nouveaux immigrants entrant au Canada à chaque année (de juillet à juin de chaque année). Toutefois, seulement une fraction de ces immigrants sont entrés sur le marché du travail suite à leur arrivée au Canada car ce nombre comprend les enfants et les adultes qui peuvent ou non avoir rejoint la population active. En effet, les nouveaux immigrants qui sont effectivement entrés sur le marché du travail représentaient plutôt une moyenne de 136 600 nouveaux entrants par année.

Après une baisse significative du nombre de nouveaux immigrants pendant la pandémie, les nouvelles politiques d'immigration visent à accueillir un nombre beaucoup plus important d'immigrants que par le passé. Cela se traduira par un taux d'immigration annuel moyen d'environ 1,1 % au cours de la période de projection. Par conséquent, 5 millions de nouveaux immigrants devraient rejoindre la population canadienne au cours de la période de projection de 10 ans.

La figure 21 montre qu'on anticipe que l’immigration représentera une part plus importante de la croissance de la population qu’au cours de la dernière décennie.

Figure 21 : Croissance de la population par composante démographique, moyennes annuelles

Population Growth by Demographic Component, Annual Averages

*Autres inclus le changement net dans le nombre de résidents non-permanents et les émigrants

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 21 : Croissance de la population par composante démographique, moyennes annuelles

La croissance démographique annuelle moyenne devrait être d'environ 566 000 par année sur la période 2024-2033, contre 501 000 au cours des dix années précédentes.

La part de la croissance de la population provenant de l'immigration nette (immigration moins émigration) devrait atteindre 92 % sur la période 2024-2033, comparativement à 79 % pour la période 2014-2023 et 66 % pour la période 2004-2013. Cela est dû à la fois à une augmentation de l'immigration nette elle-même et à un ralentissement de l'accroissement naturel de la population (naissances moins décès).

Concernant la variation nette du nombre de résidents non permanents, la projection suppose une augmentation nette d’environ 587 000 en 2024, suivie d’une augmentation nette beaucoup plus modeste de 92 000 en 2025. Par la suite, le nombre de résidents non permanents devrait rester relativement stable pour les années subséquentes (croissance quasi nulle).

Il est important de rappeler que ces projections ont été élaborées avant l’annonce de la décision prise par le gouvernement fédéral de réduire le nombre de résidents non-permanents à 5 % de la population totale d’ici la fin de 2026.

La figure 22 montre que l’immigration devrait représenter une part beaucoup plus importante de la croissance de la population active sur la période de projection, comparativement aux 20 dernières années.

Figure 22 : Contribution des nouveaux immigrants à la croissance de la population active : moyennes annuelles

Contribution of New Immigrants to Total Labour Force Growth: Annual Averages

*Others include net change in non-permanent residents and emigrants.

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 22 : Contribution des nouveaux immigrants à la croissance de la population active : moyennes annuelles

La projection montre une augmentation de la croissance nette de la population active au cours de la période de projection. Ceci est la conséquence d'une forte hausse de l'immigration par rapport à la période historique. En outre, cela permettra de contrebalancer les pressions démographiques exercées sur la main-d'œuvre par la vague actuelle de baby-boomers qui partent à la retraite.

Sans l'immigration, la croissance de la population active canadienne serait faible, voire nulle, au cours de la prochaine décennie. En raison du ralentissement des sources domestiques de croissance, les nouveaux immigrants devraient représenter environ 94 % de la croissance annuelle moyenne nette de la population active sur la période de projection, contre 72 % au cours des dix années précédentes. En fait, à partir de 2026, l'immigration devrait représenter 100 % de la croissance nette de la population active.

Bien que l'immigration soit la principale source de croissance nette de la population active, cela ne signifie pas qu’elle sera la principale source de nouveaux arrivants sur le marché du travail canadien. Les sortants scolaires demeureront la principale source de nouveaux chercheurs d'emploi (voir page 45).

La figure 23 montre qu'on s'attend à ce que près des deux tiers des nouveaux immigrants entrant sur le marché du travail recherchent un emploi dans des professions nécessitant généralement des études postsecondaires (FÉER 1 à 3).

Figure 23 : Distribution des nouveaux immigrants qui se joindront au marché du travail, par catégorie FÉER, 2024-2033

Distribution of New Immigrants Joining the Labour Market, by TEER Category, 2024-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 23 : Distribution des nouveaux immigrants qui se joindront au marché du travail, par catégorie FÉER, 2024-2033

Près de 30 % des immigrants devraient être à la recherche d’un emploi dans des professions nécessitant généralement un diplôme universitaire, tandis qu’environ 25 % viseront des professions requérant habituellement un diplôme d’études collégiales, un programme d’apprentissage de deux ans ou plus, ou des responsabilités de supervision. Des parts égales d’environ 14 % à 15 % chercheront un emploi dans des professions des catégories FÉER 3 à 5, et un peu plus de 8 % d’entre eux se dirigeront vers des postes de gestion.

La figure 24 montre que les professions reliées aux sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés devraient enregistrer les taux d’immigration les plus élevés.

Figure 24 : Immigrants par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

(Nouveaux immigrants intégrants le marché du travail en % de l’emploi en 2023)

Immigration Rate by Broad Occupational Category, 2024-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 24 : Immigrants par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

Parmi les 10 grandes catégories professionnelles, les professions reliées aux sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés devraient enregistrer le taux d’immigration le plus élevé (en pourcentage de l'emploi en 2023), suivies des professions dans la fabrication et les services d’utilité publique, des professions des ventes et services, ainsi que des professions en affaires, finance et administration.

On s’attend à ce que les professions en sciences naturelles et appliquées représentent environ un quart de tous les nouveaux immigrants à la recherche d’un emploi, en particulier dans les domaines des professionnels des systèmes informatiques et d’information, ainsi que des concepteurs et développeurs de logiciels, d’applications et de sites Web.

Les chercheurs d’emploi provenant de la mobilité interprofessionnelle

Travailleurs en mouvements interprofessionnels

Les projections du SPPC prennent en compte deux types de mobilité professionnelle :

Mobilité verticale : les travailleurs qui changent de niveau de compétence. Deux types sont considérées :

Mobilité horizontale : les travailleurs qui changent de profession mais qui demeurent dans le même niveau de compétence (par exemple : une profession exigeant généralement le même niveau d’éducation).

Les flux nets ne prennent pas toujours en considération la façon dont les postes dans certaines professions sont pourvus. Dans plusieurs professions, les travailleurs provenant d’autres professions représentent une source importante de main-d’œuvre. Les professions perdent certains de leurs travailleurs mais en gagnent de nouveaux provenant d’autres professions. La différence entre le nombre de travailleurs gagnés et perdus se définit par la mobilité nette. Dans les prochaines pages, le terme mobilité est utilisé pour qualifier ce concept de mobilité nette pour une profession (ou une catégorie FÉER). Afin de projeter la mobilité nette future, les tendances passées de la mobilité interprofessionnelle sont utilisées en conjonction avec la demande future de main-d’œuvre par profession pour déterminer les progressions naturelles de carrières que pourraient connaître les travailleurs au cours de la période de projection.

La figure 25 montre que les professions de gestion devraient enregistrer le plus important afflux net de travailleurs en provenance d’autres professions, tandis que les professions nécessitant généralement un diplôme universitaire devraient connaître la plus forte sortie nette de travailleurs. Elles sont suivies de près par les professions qui requièrent habituellement une formation en cours d'emploi et aucune exigence scolaire particulière

Figure 25 : Nombre projeté de travailleurs se déplaçant entre les catégories FÉER, projection 2024-2033

(en milliers et en pourcentage de l’emploi en 2023)

Projected Number of Workers Moving Between TEER categories, 2024-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 25 : Nombre projeté de travailleurs se déplaçant entre les catégories FÉER, projection 2024-2033

Les professions de la gestion devraient être celles qui connaîtront l’afflux nette positive la plus important puisque les travailleurs spécialisés venus d’autres catégories FÉER chercheront à pourvoir la plupart des postes de gestion laissés vacants en raison des départs à la retraite de nombreux travailleurs. On projette qu’environ 615 700 nouveaux gestionnaires proviendront d’autres catégories FÉER au cours de la période 2024-2033. La mobilité est la source principale de main-d’œuvre pour les professions de la gestion. Durant la prochaine décennie, le nombre de travailleurs qui seront promus pour devenir gestionnaires devrait être supérieur au nombre de gestionnaires qui quitteront pour une profession non reliée à la gestion.

Pour les travailleurs exerçant des professions nécessitant un diplôme universitaire, la mobilité nette devrait être négative (-404 500). Les travailleurs de cette catégorie FÉER constituent la principale source de main-d’œuvre pour les professions de gestion. La mobilité nette dans les professions nécessitant un diplôme collégial (FÉER 2 et 3) devrait être positive (+305 900). De nombreux travailleurs titulaires d’un diplôme collégial débutent leur carrière dans une profession ne nécessitant qu’un diplôme d’études secondaires ou une formation en milieu de travail, avant de passer à un poste correspondant mieux à leur niveau d’éducation. Cela se reflète également dans le fait qu’environ 517 200 travailleurs devraient progresser d’une profession qui ne requièrent pas d’études postsecondaires à une qui en requière au cours de la prochaine décennie.

La figure 26 montre que Les professions législatives et cadres supérieurs devraient enregistrer le plus grand afflux net de travailleurs en provenance d’autres professions, tandis que les sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés devraient connaître le plus grand exode net de travailleurs.

Figure 26 : Projections du nombre de travailleurs se déplaçant entre les grandes catégories professionnelles pour la période 2024-2033

Projected Number of Workers Moving Between Broad Occupational Category, 2024-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 26 : Projections du nombre de travailleurs se déplaçant entre les grandes catégories professionnelles pour la période 2024-2033

Au sein des grandes catégories professionnelles, les membres de corps législatifs et les cadres supérieurs/cadres supérieures enregistrent les plus grands flux nets positifs, car de nombreux travailleurs expérimentés d'autres catégories professionnelles chercheront à occuper des postes laissés vacants principalement en raison des départs à la retraite. Au cours de la période 2024-2033, environ 65 400 nouveaux membres de corps législatifs et cadres supérieurs/cadres supérieures devraient provenir d'autres grandes catégories professionnelles. De plus, la mobilité constitue la principale source d’offre de main-d'œuvre pour ces professions.

D'autre part, les professions reliées aux sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés devraient être la catégorie professionnelle connaissant les plus grands exodes nets de travailleurs. La plupart de ces professions nécessitent un diplôme universitaire, et les travailleurs expérimentés ont tendance à être mobiles et à la recherche de positions dans d’autres domaines.

Total des chercheurs d’emploi

La figure 27 montre que Bien que les nouveaux immigrants contribueront davantage au bassin de chercheurs d'emploi, les sortants scolaires demeureront la principale source tout au long de la période de projection.

Figure 27 : Sources des nouveaux chercheurs d’emploi

Sources of New Job Seekers

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 27 : Sources des nouveaux chercheurs d’emploi

Bien qu’on anticipe que les nouveaux immigrants représenteront la majorité de la croissance nette de la population active au cours de la prochaine décennie (voir figure 20), ils continueront de représenter une proportion relativement faible du nombre total d’individus qui intègrent le marché du travail canadien chaque année.

En fait, le nombre de jeunes qui sortent du système scolaire canadien (qu’ils soient des décrocheurs ou qu’ils détiennent un diplôme d’études secondaires ou post-secondaires), que l’on appelle communément les sortants scolaires, est beaucoup plus élevé que le nombre de nouveaux immigrants :

Ainsi, puisque le système scolaire canadien demeurera la principale source de nouveaux chercheurs d’emploi, il sera essentiel de s’assurer que les compétences de ces chercheurs d’emploi reflètent correctement les besoins du marché du travail canadien.

Note : Dans ce graphique, la catégorie « autres » inclut un ensemble de petites composantes mesurant les entrées et sorties relatives au marché du travail pour des raisons telles que le retour sur les bancs d’école ou le retour dans la population active suite à une période d’inactivité, ou encore des étudiants à la recherche d’un emploi tout en étant inscrits à des programmes scolaires. Le nombre total de chercheurs d'emploi sera réduit d’environ 179 000 (employés et chômeurs), ceux-ci devenant inactifs en raison du découragement ou du départ à la retraite des travailleurs sans emploi.

La figure 28 montre que les trois quarts des chercheurs d’emploi devraient se tourner vers des professions qui exigent généralement des études post-secondaires ou vers des postes de gestion (FÉER 0 à 3).

Figure 28 : Chercheurs d’emploi par catégorie FÉER, projection 2024-2033

Job Seekers by TEER Category, 2024-2033

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 28 : Chercheurs d’emploi par catégorie FÉER, projection 2024-2033

On projette que 8,2 millions de chercheurs d’emploi (provenant du système scolaire, de l’immigration et d’autres sources) entreront sur le marché du travail au cours de la période 2024-2033.

Les trois quarts (77,2 %, soit environ 6,36 millions d’individus) de ces chercheurs d’emploi devraient se retrouver dans des professions qui exigent généralement une éducation post-secondaire (universitaire, collégiale ou apprentissage) ou des professions de la gestion. Plus précisément,

On s’attend à ce qu’environ un quart des chercheurs d’emploi (environ 1,88 millions) chercheront du travail parmi les professions exigeant seulement des études secondaires ou aucune exigence scolaire particulière.

La figure 29 montre que les professions législatives et les cadres supérieurs, ainsi que les professions de la santé devraient enregistrer les taux de chercheurs d’emploi les plus élevés.

Figure 29 : Taux de chercheurs d’emploi par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

(Chercheurs d’emploi en % de l’emploi en 2023)

Job Seeker Rate by Broad Occupational Category, Projection 2024-2033

Sources : EDSC 2024 SPPC projections industrielles.

Version texte de la figure 29 : Taux de chercheurs d’emploi par grandes catégories professionnelles, projection 2024-2033

Parmi les dix grandes catégories professionnelles, les membres des corps législatifs et les cadres supérieurs/cardes supérieures, ainsi que les professions de la santé et des sciences naturelles et appliquées devraient afficher le taux de chercheurs d'emploi le plus élevé.

Les sortants scolaires représentent la plus grande source de chercheurs d'emploi pour tous les autres groupes professionnels, en particulier dans les domaines de la santé, des sciences naturelles et appliquées, ainsi que des arts, de la culture, du sport et des loisirs (voir figure 17).

Déséquilibres

L’identification des professions potentiellement confrontées à des risques de pénuries ou de surplus est un processus constitué de trois étapes.

Étape 1 : Conditions récentes sur le marché du travail (2021-2023) : Le SPPC évalue des conditions initiales sur le marché du travail (pénurie ou surplus) pour 485 des 516 professions existantes de la CNP au cours de la période 2021-2023. La méthodologie repose sur l'analyse d'environ 30 indicateurs du marché du travail (p. ex. le taux de chômage, la croissance de l'emploi, le nombre de postes vacants et la durée, le nombre d'heures supplémentaires et la proportion de bénéficiaires de l'Assurance-emploi (AE), etc.). Les déséquilibres (pénuries ou surplus) sont identifiés lorsque les indicateurs divergent significativement de la moyenne de l’ensemble des professions et/ou de leurs propres normes historiques

Étape 2 : Projection des flux des ouvertures d'emploi et des chercheurs d'emploi (2024-2033) : Le SPPC projette les flux de nouvelles ouvertures d'emploi (demande de main-d'œuvre) issue de la création d'emplois et des besoins de remplacement dus aux départs à la retraite, aux décès en cours d'emploi ou à l'émigration) et de nouveaux chercheurs d'emploi (entrants sur le marché du travail issus du système scolaire, de l'immigration, les réentrants sur le marché du travail et les travailleurs changeant de profession) au cours de la période de projection.

Étape 3 : Conditions futures du marché du travail (d'ici 2033) : Les conditions futures sur le marché du travail sont déterminées en combinant l'étape 1 (conditions récentes sur le marché du travail) et l'étape 2 (flux projetés des ouvertures d'emploi et des chercheurs d'emploi). L'étape 1 sert de point de départ et l'étape 2 permet d'évaluer si les conditions identifiées à l'étape 1 persisteront ou changeront au cours de la période de projection.

Exemple d’une profession susceptible d’être confrontée à un risque important de pénurie :

Omnipraticiens/omnipraticiennes et médecins en médecine familiale (CNP 31102)

General practitioners and family physicians (NOC 31102)

Sources : EDSC 2024 SPPC projections.

Version texte de la figure 30 : Omnipraticiens/omnipraticiennes et médecins en médecine familiale (CNP 31102)

Les Omnipraticiens/omnipraticiennes et médecins en médecine familiale (CNP 31102) sont utilisés comme exemple pour illustrer comment le SPPC combine les résultats obtenus à partir de l’analyse des conditions récentes sur le marché du travail (première étape) avec les projections des flux dans le but de déterminer les conditions futures de pénurie et les perspectives finales.

Étape 1 : Conditions récentes sur le marché du travail (2021-2023)

La profession montrait des signes importants de pénurie au cours des dernières années. En effet, l'analyse des principaux indicateurs du marché du travail, tels que les postes vacants, la croissance de l'emploi et le taux de chômage, indique que la demande avait dépassé considérablement l'offre dans cette profession au cours de la période de 2021 à 2023.

Étape 2 : Projection des flux d'ouvertures d'emploi et de nouveaux chercheurs d'emploi (2024-2033)

Le SPPC projette les flux d'ouvertures d’emploi générés par la demande de main-d'œuvre due à la création d'emplois et aux besoins de remplacement, ainsi que les flux de nouveaux chercheurs d'emploi.

Au cours de la période 2024-2033, le nombre d'ouvertures d'emploi pour les Omnipraticiens/omnipraticiennes et médecins en médecine familiale devrait atteindre 47 800, ce qui dépasse considérablement le nombre de chercheurs d'emploi (25 800).

Projection des ouvertures d'emploi (2024-2033)

Au cours de la période 2024-2033, on prévoit un total de 47 800 ouvertures d’emploi, provenant de la création d'emplois (demande d’expansion) et de la demande de remplacement (départs à la retraite, aux décès en cours d'emploi ou à l'émigration). Cela représente une moyenne de 4 780 ouvertures d’emploi par année, soit environ 6,3 % du niveau d'emploi observé en 2023 (76 000 travailleurs).

Projection des chercheurs d'emplois (2024-2033)

Au cours de la même période (2024-2033), un total de 25 800 chercheurs d'emplois provenant du système scolaire, de l'immigration, des personnes réintégrant le marché du travail et de celles changeant de profession devraient entrer sur le marché du travail, soit l'équivalent d'une moyenne de 2 580 chercheurs d'emploi par année. Cela représente environ 3,4 % du niveau d'emploi de 2023 (76 000 travailleurs).

Étape 3 : Conditions futures sur le marché du travail (d'ici 2033)

Étant donné que la profession a montré des signes importants de pénurie au cours des dernières années (étape 1) et que le flux prévu d’ouvertures d’emploi devrait dépasser substantiellement le flux prévu de chercheurs d’emploi (étape 2), cette profession devrait être confrontée à un risque important de pénurie au cours de la période de projection (étape 3).

Résumé des perspectives finales

Final outlook summary

Sources : EDSC projections 2024 du SPPC utilisant des données de EDSC et Statistique Canada.

Version texte de la figure 31 : Résumé des perspectives finales

L'évaluation finale permet de conclure que 38 professions devraient être confrontées à un risque important de pénurie, 65 à un risque modéré et 365 seront probablement en équilibre. D'autre part, 6 professions devraient être confrontées à un risque élevé de surplus et 11 à un risque modéré. Enfin, 31 professions n'ont pas été évaluées.

Dans l'ensemble, environ 20 % des 516 professions devraient présenter un risque de pénurie et seulement 3 % un risque de surplus. Les professions qui devraient présenter un risque de pénurie emploient davantage de travailleurs puisqu'elles représentent 27 % de l'emploi total en 2023, tandis que celles qui devraient présenter un risque de surplus ne représentent que 1,4 % de l'emploi total en 2023.

Sur les 103 professions qui devraient présenter un risque important ou modéré de pénurie, 34 sont des professions liées à la santé (22 risques importants et 12 risques modérés), 28 sont des professions liées aux métiers de la construction ou aux transports (4 risques importants et 24 risques modérés).

Douze autres professions sont liées aux sciences naturelles et appliquées (tous des risques modérés), 11 à l’enseignement, le droit et les services sociaux, communautaires et gouvernementaux (4 risques importants et 7 risques modérés), 8 à l'industrie de la fabrication (5 risques importants et 3 risques modérés) et 4 à l'agriculture (3 risques importants et 1 risque modéré). Quatre professions présentent également un risque modéré de pénurie dans le secteur de la vente et des services, une dans le secteur du pétrole et du gaz et une dans le secteur minier.

D'autre part, 9 des professions qui devraient être confrontées à un risque de surplus sont liées aux arts, à la culture, au sport et aux loisirs (3 risques importants et 6 risques modérés). Quatre autres sont liées aux sciences naturelles et appliquées (3 risques importants et 1 risque modéré), tandis que deux professions liées aux affaires, à la finance et à l'administration devraient être confrontées à un risque modéré de surplus.

Liste détaillée des professions qui devraient être en pénurie (2024-2033)

Tableau 2 - Étape 3 : Conditions Futures sur le marché du travail (2024-2033)

Liste détaillée des professions considérées à risque modéré ou important de faire face à des conditions de pénurie au cours de la période de projection
Grande catégorie professionnelle Professions avec leur code de CNP
Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés 20011 Directeurs/directrices des services d'architecture et de sciences; 21220 Spécialistes de la cybersécurité; 21300 Ingénieurs civils/ingénieures civiles; 21301 Ingénieurs mécaniciens/ingénieures mécaniciennes; 21310 Ingénieurs électriciens et électroniciens/ingénieures électriciennes et électroniciennes; 21321 Ingénieurs/ingénieures d'industrie et de fabrication; 21331 Ingénieurs/ingénieures géologiques; 22300 Technologues et techniciens/techniciennes en génie civil; 22301 Technologues et techniciens/techniciennes en génie mécanique; 22303 Estimateurs/estimatrices en construction; 22310 Technologues et techniciens/techniciennes en génie électrique et électronique; 22313 Mécaniciens/mécaniciennes, techniciens/techniciennes et contrôleurs/contrôleuses d'avionique et d'instruments et d'appareillages électriques d'aéronefs
Secteur de la santé 31100 Spécialistes en médecine clinique et de laboratoire; 31101 Spécialistes en chirurgie; 31102 Omnipraticiens/omnipraticiennes et médecins en médecine familiale; 31103 Vétérinaires; 31110 Dentistes; 31111 Optométristes; 31112 Audiologistes et orthophonistes; 31120 Pharmaciens/pharmaciennes; 31121 Diététistes et nutritionnistes; 31200 Psychologues; 31201 Chiropraticiens/chiropraticiennes; 31202 Physiothérapeutes; 31203 Ergothérapeutes; 31209 Autres professionnels/professionnelles en diagnostic et en traitement de la santé; 31300 Coordonnateurs/coordonnatrices et superviseurs/superviseures des soins infirmiers; 31301 Infirmiers autorisés/infirmières autorisées et infirmiers psychiatriques autorisés/infirmières psychiatriques autorisées; 31302 Infirmiers praticiens/infirmières praticiennes; 31303 Adjoints au médecin, sages-femmes et professionnels paramédicaux; 32101 Infirmiers auxiliaires/infirmières auxiliaires; 32102 Personnel ambulancier et paramédical; 32103 Inhalothérapeutes, perfusionnistes cardiovasculaires et technologues cardiopulmonaires; 32104 Technologues en santé animale et techniciens/techniciennes vétérinaires; 32109 Autre personnel technique en thérapie et en diagnostic; 32111 Hygiénistes et thérapeutes dentaires; 32120 Technologues de laboratoires médicaux; 32121 Technologues en radiation médicale; 32122 Technologues en échographie; 32123 Technologues en cardiologie et technologues en électrophysiologie diagnostique; 32124 Techniciens/techniciennes en pharmacie; 32129 Autres technologues et techniciens/techniciennes des sciences de la santé; 32201 Massothérapeutes; 33101 Assistants/assistantes de laboratoires médicaux et préposés/préposées techniques reliés; 33102 Aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires; 33103 Assistants techniques/assistantes techniques en pharmacie et assistants/assistantes en pharmacie
Enseignement, droit et services sociaux, communautaires et gouvernementaux 41220 Enseignants/enseignantes au niveau secondaire; 41221 Enseignants/enseignantes aux niveaux primaire et préscolaire; 41300 Travailleurs sociaux/travailleuses sociales; 41301 Thérapeutes en counseling et thérapies spécialisées connexes; 42100 Policiers/policières (sauf cadres supérieurs); 42101 Pompiers/pompières; 42201 Travailleurs/travailleuses des services sociaux et communautaires; 42202 Éducateurs/éducatrices et aides-éducateurs/aides-éducatrices de la petite enfance; 42203 Instructeurs/instructrices pour personnes ayant une déficience; 43100 Aides-enseignants/aides-enseignantes aux niveaux primaire et secondaire; 44101 Aides de maintien à domicile, aides familiaux/familiales et personnel assimilé
Vente et services 63100 Agents/agentes et courtiers/courtières d'assurance; 63200 Cuisiniers/cuisinières; 63201 Bouchers/bouchères - commerce de gros et de détail; 64401 Représentants/représentantes des services postaux
Métiers, transport, machinerie et domaines apparentés 70010 Directeurs/directrices de la construction; 70011 Gestionnaires en construction et rénovation domiciliaire; 72100 Machinistes et vérificateurs/vérificatrices d'usinage et d'outillage; 72102 Tôliers/tôlières; 72106 Soudeurs/soudeuses et opérateurs/opératrices de machines à souder et à braser; 72200 Électriciens/électriciennes (sauf électriciens industriels/électriciennes industrielles et de réseaux électriques); 72201 Électriciens industriels/électriciennes industrielles; 72300 Plombiers/plombières; 72302 Monteurs/monteuses d'installations au gaz; 72310 Charpentiers-menuisiers/charpentières-menuisières; 72311 Ébénistes; 72320 Briqueteurs-maçons/briqueteuses-maçonnes; 72400 Mécaniciens/mécaniciennes de chantier et mécaniciens industriels/mécaniciennes industrielles; 72401 Mécaniciens/mécaniciennes d'équipement lourd; 72402 Mécaniciens/mécaniciennes en chauffage, réfrigération et climatisation; 72404 Mécaniciens/mécaniciennes et contrôleurs/contrôleuses d'aéronefs; 72410 Mécaniciens/mécaniciennes et réparateurs/réparatrices de véhicules automobiles, de camions et d'autobus; 72422 Électromécaniciens/électromécaniciennes; 72501 Foreurs/foreuses de puits d'eau; 72600 Pilotes, navigateurs/navigatrices et instructeurs/instructrices de pilotage du transport aérien; 72999 Autres métiers techniques et personnel assimilé; 73100 Finisseurs/finisseuses de béton; 73110 Couvreurs/couvreuses et poseurs/poseuses de bardeaux; 73112 Peintres et décorateurs/décoratrices (sauf décorateurs/décoratrices d'intérieur); 73113 Poseurs/poseuses de revêtements d'intérieur; 73300 Conducteurs/conductrices de camions de transport; 74201 Matelots de pont et matelots de salle des machines du transport par voies navigables; 75110 Aides de soutien des métiers et manoeuvres en construction
Ressources naturelles, agriculture et production connexe 82021 Entrepreneurs/entrepreneuses et surveillants/surveillantes du forage et des services reliés à l'extraction de pétrole et de gaz; 84120 Ouvriers spécialisés/ouvrières spécialisées dans l’élevage et opérateurs/opératrices de machineries agricoles; 85100 Manoeuvres aux soins du bétail; 85101 Manoeuvres à la récolte; 85103 Manoeuvres de pépinières et de serres; 85110 Manoeuvres des mines
Fabrication et services d'utilité publique 94122 Opérateurs/opératrices de machines à façonner le papier; 94141 Bouchers industriels/bouchères industrielles, dépeceurs-découpeurs/dépeceuses-découpeuses de viande, préparateurs/préparatrices de volaille et personnel assimilé; 94142 Ouvriers/ouvrières dans les usines de transformation du poisson et de fruits de mer; 94203 Assembleurs/assembleuses, monteurs/monteuses et contrôleurs/contrôleuses dans la fabrication de transformateurs et de moteurs électriques industriels; 95101 Manoeuvres en métallurgie; 95103 Manoeuvres dans le traitement des pâtes et papiers et la transformation du bois; 95106 Manoeuvres dans la transformation des aliments et des boissons; 95107 Manoeuvres dans la transformation du poisson et des fruits de mer

Source : ESDC 2024 COPS Projections.

Caractères gras : Les professions en gras présentent des risques importants de faire face à des conditions pénurie (2024-2033).

Tableau 3 - Étape 3 : Conditions Futures sur le marché du travail (2024-2033)

Liste détaillée des professions considérées à risque modéré ou important de faire face à des conditions de surplus au cours de la période de projection
Grande catégorie professionnelle Professions avec leur code de CNP
Affaires, finance et administration 12113 Agents/agentes de statistiques et professions connexes du soutien de la recherche; 14111 Commis à la saisie de données
Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés 22113 Techniciens/techniciennes du milieu naturel et de la pêche; 22213 Technologues et techniciens/techniciennes en arpentage; 22214 Personnel technique en géomatique et en météorologie; 22222 Évaluateurs/évaluatrices de systèmes informatiques
Arts, culture, sports et loisirs 50011 Directeurs/directrices - édition, cinéma, radiotélédiffusion et arts de la scène; 51120 Producteurs/productrices, réalisateurs/réalisatrices, chorégraphes et personnel assimilé; 52100 Techniciens/techniciennes dans les bibliothèques et les services d'archives publiques; 52114 Annonceurs/annonceuses et autres communicateurs/communicatrices; 52119 Autre personnel technique et personnel de coordination du cinéma, de la radiotélédiffusion et des arts de la scène; 52120 Designers graphiques et illustrateurs/illustratrices; 53100 Registraires, restaurateurs/restauratrices, interprètes et autres travailleurs/travailleuses dans les domaines apparentés des musées et des galeries d'art; 53111 Assistants/assistantes et opérateurs/opératrices du domaine du cinéma, de la radiotélédiffusion, de la photographie et des arts de la scène; 53200 Athlètes
Métiers, transport, machinerie et domaines apparentés 75100 Débardeurs/débardeuses
Ressources naturelles, agriculture et production connexe 84111 Ouvriers/ouvrières en sylviculture et en exploitation forestière

Source : EDSC, Projections 2024 du SPPC

Caractères gras : Les professions en gras présentent des risques importants de faire face à des conditions surplus (2024-2033).

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